Jonathan Richman

I, Jonathan

I, Jonathan

 Label :     Rounder 
 Sortie :    mercredi 16 septembre 1992 
 Format :  Album / CD  K7 Audio   

Si la pochette de I, Jonathan a des faux airs de compilation de Julio Iglesias, elle ne figure pourtant pas parmi les plus kitchs que nous aura offert Jonathan Richman. Il faut dire que le garçon a signé quelques unes des pochettes les plus hilarantes de l'histoire du rock concurrençant sur ce terrain les groupes 80's de hair-metal (même si là, c'est involontaire). Non, cette pochette là est... dépouillée.
Dépouillée comme la musique qui y est gravée. Une guitare-basse-batterie lo-fi, des mains qui claquent pour marquer le rythme et la voix mis en avant de telle façon que l'on a l'impression d'écouter un pote qui chante juste à côté de vous, accompagné par un magnétophone en mauvais état. C'est sûr, ça risque de ne pas plaire à tout le monde... Mais ce choix est en parfait raccord avec l'univers d'ado attardé de ce cher Jonathan Richman. Un ado attardé dans les sixties, 'le temps des Louie Louie' ("Parties In The Usa") mais un ado qui connaît avant tout le monde ce 'mystérieux groupe new-yorkais' ("Velvet Underground"). Et au cas ou vous ne connaîtriez pas, Jonathan Richman se permet même de reprendre un bout de leur "Sister Ray" (imitation bancale de Lou Reed en prime) au beau milieu de la chanson...
Jonathan Richman peut s'en permettre des choses. Les sujets les plus frivoles sont bien sûr à sa portée comme ses virées nocturnes dans des endroits qui ne lui sont pas réservés: "I Was Dancing In A Lesbian Bar" (attention là: chef-d'oeuvre absolu !). Ou alors, il préfèrera vous contez cet étrange sentiment, ce "Summer Feeling" qui s'insinuera un beau 'jour dans votre vie' lorsque 'vos amis sont en villes et qu'ils ont du temps pour vous'. Un plaisir intense mais fugace qui ne touche peut-être que les grands solitaires comme Jonathan Richman... Ce solitaire qui parcourait gosse les rues de son Boston natal et ne rêvait que d'aventure ("Twilight In Boston").
Une nostalgie souvent euphorique, parfois touchante pénètre ce I, Jonathan au ton, comme l'indique le titre, très personnel. Un petit bijou méconnu qui devrait constituer une porte d'entrée grande ouverte pour tous ceux désireux de parcourir le monde utopique du songwriter candide.


Excellent !   18/20
par Sirius


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