Pere Ubu
Terminal Tower : An Archival Collection, NonLP Singles & B-Sides 1975-1980 |
Label :
Rough Trade |
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En 1985, Pere Ubu n'est plus et une probable reformation n'est pas encore d'actualité. David Thomas s'étant très bien acoquiné d'une carrière solo, parfois accompagné d'anciens partenaires ubuesques sous les noms de Pedestrians ou Wooden Birds. Mais c'est bien cette année-là que sort Terminal Tower, compile réunissant singles et faces B devenues rapidement introuvables et ne figurant sur aucun album.
On y retrouve donc au complet les deux singles historiques parus sur le propre label du groupe, Hearthan, renommé plus tard Hearpen. "30 Seconds Over Tokyo" et sa face B "Heart Of Darkness" font pensé à un croisement hirsute entre les Stooges et Dr. Feelgood, le tout enrobé dans un univers d'une noirceur abyssale. Très très noir, oui... Parce qu'à part Pere Ubu, on se demande bien qui était capable d'enregistrer en 1976 une chanson aussi angoissée évoquant les raids quasi-sacrificiels durant la seconde guerre mondiale de bombardiers américains sur la capitale nippone...
Oui, il faut vraiment avoir l'esprit aussi dérangé que pouvait l'être celui de ce cher David Thomas pour écrire une telle chanson. On retient également de ce premier single des lignes de basse qui vont traumatiser les futures Joy Division et surtout leur producteur Martin Hannett. Toujours dans les filiations plus qu'évidentes, on ne peut passer à côté du reggae glacé de "Heaven", face B du troisième et dernier simple sorti sur Hearpen, qui devance de quelques années sur leur propre terrain les songwriters nerveux de la vague punk, Elvis Costello et Joe Jackson.
Le deuxième single historique ci-présent est beaucoup plus punchy et influencé par le garage-rock. C'est avant tout bien sûr le séminal "Final Solution". Titre provocateur pour un décalque du "Summertime Blues" d'Eddie Cochran qui se veut à l'instar de son aînée l'hymne d'une génération. Mais une génération qui contrairement à celle des 50's se fait chier à en mourir, au point d'éprouver un besoin absolu d'une 'final solution'.
Sur ces deux singles, on y entend la guitare torturée de Peter Laughner. Véritable Sid Vicious américain non-dénué de talent, le garçon se fera viré comme un malpropre pour son comportement intenable de toxico. Un an après son éviction, ses abus en tout genre lui seront fatales. "Humor Me", ici dans sa meilleure version, live, lui rend hommage à la façon ubuesque, à savoir très décalée... Très mais alors très décalée, à un tel point que ça en devient vraiment hilarant, "The Book Is On The Table". Plus avance dans le temps la machine ubuesque, plus la musique perd de son oppression étouffante pour gagner en jovialité doux-dingue. "Not Happy" est un chef-d'oeuvre en la matière et justifie à lui seul l'acquisition de ce Terminal Tower car seul moyen aujourd'hui de l'obtenir tout comme le dernier morceau "Lonesome Cowboy Dave".
Certainement plus accessible car moins arty, plus rock, les 11 titres présents sur Terminal Tower sont pour la plupart grandioses. S'adressant aussi au bien au fan qu'au novice, cette compilation est dans les deux cas essentielle.
On y retrouve donc au complet les deux singles historiques parus sur le propre label du groupe, Hearthan, renommé plus tard Hearpen. "30 Seconds Over Tokyo" et sa face B "Heart Of Darkness" font pensé à un croisement hirsute entre les Stooges et Dr. Feelgood, le tout enrobé dans un univers d'une noirceur abyssale. Très très noir, oui... Parce qu'à part Pere Ubu, on se demande bien qui était capable d'enregistrer en 1976 une chanson aussi angoissée évoquant les raids quasi-sacrificiels durant la seconde guerre mondiale de bombardiers américains sur la capitale nippone...
Oui, il faut vraiment avoir l'esprit aussi dérangé que pouvait l'être celui de ce cher David Thomas pour écrire une telle chanson. On retient également de ce premier single des lignes de basse qui vont traumatiser les futures Joy Division et surtout leur producteur Martin Hannett. Toujours dans les filiations plus qu'évidentes, on ne peut passer à côté du reggae glacé de "Heaven", face B du troisième et dernier simple sorti sur Hearpen, qui devance de quelques années sur leur propre terrain les songwriters nerveux de la vague punk, Elvis Costello et Joe Jackson.
Le deuxième single historique ci-présent est beaucoup plus punchy et influencé par le garage-rock. C'est avant tout bien sûr le séminal "Final Solution". Titre provocateur pour un décalque du "Summertime Blues" d'Eddie Cochran qui se veut à l'instar de son aînée l'hymne d'une génération. Mais une génération qui contrairement à celle des 50's se fait chier à en mourir, au point d'éprouver un besoin absolu d'une 'final solution'.
Sur ces deux singles, on y entend la guitare torturée de Peter Laughner. Véritable Sid Vicious américain non-dénué de talent, le garçon se fera viré comme un malpropre pour son comportement intenable de toxico. Un an après son éviction, ses abus en tout genre lui seront fatales. "Humor Me", ici dans sa meilleure version, live, lui rend hommage à la façon ubuesque, à savoir très décalée... Très mais alors très décalée, à un tel point que ça en devient vraiment hilarant, "The Book Is On The Table". Plus avance dans le temps la machine ubuesque, plus la musique perd de son oppression étouffante pour gagner en jovialité doux-dingue. "Not Happy" est un chef-d'oeuvre en la matière et justifie à lui seul l'acquisition de ce Terminal Tower car seul moyen aujourd'hui de l'obtenir tout comme le dernier morceau "Lonesome Cowboy Dave".
Certainement plus accessible car moins arty, plus rock, les 11 titres présents sur Terminal Tower sont pour la plupart grandioses. S'adressant aussi au bien au fan qu'au novice, cette compilation est dans les deux cas essentielle.
Excellent ! 18/20 | par Sirius |
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