Pere Ubu
Dub Housing |
Label :
Chrysalis |
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Pere Ubu, groupe de rock (certains diront punk) complétement déjanté à la manière de Captain Beefheart ou de Can (pour la façon de chanter surtout), et ayant influencé beaucoup de groupes indés mythiques (comme par exemple les Pixies), est cependant assez inconu du grand public (et de tout le monde en fait).
Pourtant, Dub Housing est un pur chef-d'oeuvre de la période post-punk, même si cet album est dur à classer dans cette catégorie, puisque les fondations de la musique sont rocks, que des claviers sont utilisés, et qu'on a même droit à deux plages de pur bruit.
L'album commence avec "Navvy", le titre peut etre le plus classique de l'album. David Thomas chante (?) comme un fou (comme plusieurs fous en fait, si on ajoute les background vocals), les paroles sont complétement débiles: "I VE GOT THESE ARMS AND LEGS FLIP FLAP!!! I HAVE DESIRE!!" hurle-t-il. A cela s'ajoute une guitare rock basique, et des bruits divers, allant du synthé fou à la guitare saturé.
Le délire se poursuit avec "On The Surface" et son riff de synthé répétitif, auquel s'ajoute le chant toujours aussi spécial de plusieurs David Thomas, et encore des bruits de synthés et de guitares.
On entre ensuite dans le magnifique "Dub Housing", d'apparence très calme, avec un piano (quand on vous disait que c'est vraiment pas du punk...) ; David Thomas nous parle avec sa voix volontairement poussée à bout, et ces choeurs fantomatiques, auxquels s'ajoutent un inquiétant saxophone et des rires menaçants. Ambiance jazzy inquiétante, avant que ces rires ne deviennent quasi-omniprésents, et se transforment en couinements, marque de fabrique de Pere Ubu (pensez à Kenny de South Park pour vous faire une idée).
"Caligari's Mirror" utilise une technique dont Pere Ubu est très friant : des passages quasi-silencieux, où David Thomas marmonne des paroles incompréhensibles, avec un fond menaçant, qui alternent avec des passages, en comparaison très forts avec un refrain entétant entrecoupé de passages instrumentaux jazzy. Un vrai bonheur.
"Thriller !" est une composition bruitiste complète. Dans ces moments-là, il faut admettre que Pere Ubu va trop loin. Un des défauts (le seul?) de l'album. Même si elle ajoute une ambiance encore plus sombre et apocalyptique à l'album.
On entre ensuite dans la deuxième moitié de l'album, avec une chanson assez efficace, pour une fois uniquement constitué de guitares. ici, tout est dans la montée en puissance : David Thomas crie, puis hurle, de plus en plus fort pendant que les guitares font de même, tout cela en 1 minute 30 secondes.
"Drinking Wine Spoodyody", comme son nom l'indique est une chanson complètement déjantée, où David Thomas se transforme une fois encore en Kenny et jappe pendant deux minutes, sur des bruits de synthés desaccordés, mais ne vous inquiétez pas, c'est beaucoup plus que du bruit, et c'est finalement très prenant, voire dansant.
On revient ensuite à quelque chose de plus conventionnel, avec encore une fois pas mal de guitares, saxophones, synthés, un rythme un peu funk et les hululements de David Thomas, auxquels s'ajoutent des choeurs très 'cools'. Ce "Ubu Dance Party" est à l'image de l'album: festif, sombre, déjanté, bordelique et pourtant tellement sympa, détendu et prenant.
"Blow-Daddy O" est une instrumentale assez bruitiste, mais bien plus intéressante que "Thriller !", elle sonne comme une longue intro à la chanson qui va suivre, un peu comme quand un groupe annonce aux fans que la chanson qui va suivre est la dernière, et les remercie d'être venus dans un concert. On se prépare donc pour la dernière, en se disant que c'est passé bien vite, et puis...
Une chanson belle, triste, très structurée, avec un piano et une guitare en interaction parfaite ... On ne comprend plus ... Des choeurs graves rentrent comme s'ils annoncaient la fin du monde, on replonge dans le piano, on se dit que Pere Ubu va nous livrer le sens de la vie, et voilà David Thomas qui déboule avec ses deux voix superposés "I think about you all the time" chante-t- il. tout cela n'est plus très solennel, ils nous ont bien eûs. En fait non, c'est encore plus beau que ce qu'e lon pouvait imaginer comme final.
Voilà, Pere Ubu a cloturé cet album audacieux, où toutes choses différentes se sont passés, dans une ambiance de fin du monde calme, avec des fous qui hululent et des saxophones qui grincent, mais une fin du monde agréable, très festive même. On en redemande, on se le remet, encore et encore et on hurle "I VE GOT THESE ARMS AND LEGS AND FLIP FLAP FLIP FLAP!!! I HAVE DESIRE!!!"
On ne recommendera jamais assez ce bijou oublié, ce chef-d'oeuvre, plus sombre et expérimental que le géniallissime Modern Dance mais tout aussi parfait, et on se consolera de la courte durée de l'album (35 minutes) en se disant que l'on peut aussi s'écouter The Modern Dance et Terminal Tower (une compilation des singles de l'époque) pour en avoir encore plus.
Pourtant, Dub Housing est un pur chef-d'oeuvre de la période post-punk, même si cet album est dur à classer dans cette catégorie, puisque les fondations de la musique sont rocks, que des claviers sont utilisés, et qu'on a même droit à deux plages de pur bruit.
L'album commence avec "Navvy", le titre peut etre le plus classique de l'album. David Thomas chante (?) comme un fou (comme plusieurs fous en fait, si on ajoute les background vocals), les paroles sont complétement débiles: "I VE GOT THESE ARMS AND LEGS FLIP FLAP!!! I HAVE DESIRE!!" hurle-t-il. A cela s'ajoute une guitare rock basique, et des bruits divers, allant du synthé fou à la guitare saturé.
Le délire se poursuit avec "On The Surface" et son riff de synthé répétitif, auquel s'ajoute le chant toujours aussi spécial de plusieurs David Thomas, et encore des bruits de synthés et de guitares.
On entre ensuite dans le magnifique "Dub Housing", d'apparence très calme, avec un piano (quand on vous disait que c'est vraiment pas du punk...) ; David Thomas nous parle avec sa voix volontairement poussée à bout, et ces choeurs fantomatiques, auxquels s'ajoutent un inquiétant saxophone et des rires menaçants. Ambiance jazzy inquiétante, avant que ces rires ne deviennent quasi-omniprésents, et se transforment en couinements, marque de fabrique de Pere Ubu (pensez à Kenny de South Park pour vous faire une idée).
"Caligari's Mirror" utilise une technique dont Pere Ubu est très friant : des passages quasi-silencieux, où David Thomas marmonne des paroles incompréhensibles, avec un fond menaçant, qui alternent avec des passages, en comparaison très forts avec un refrain entétant entrecoupé de passages instrumentaux jazzy. Un vrai bonheur.
"Thriller !" est une composition bruitiste complète. Dans ces moments-là, il faut admettre que Pere Ubu va trop loin. Un des défauts (le seul?) de l'album. Même si elle ajoute une ambiance encore plus sombre et apocalyptique à l'album.
On entre ensuite dans la deuxième moitié de l'album, avec une chanson assez efficace, pour une fois uniquement constitué de guitares. ici, tout est dans la montée en puissance : David Thomas crie, puis hurle, de plus en plus fort pendant que les guitares font de même, tout cela en 1 minute 30 secondes.
"Drinking Wine Spoodyody", comme son nom l'indique est une chanson complètement déjantée, où David Thomas se transforme une fois encore en Kenny et jappe pendant deux minutes, sur des bruits de synthés desaccordés, mais ne vous inquiétez pas, c'est beaucoup plus que du bruit, et c'est finalement très prenant, voire dansant.
On revient ensuite à quelque chose de plus conventionnel, avec encore une fois pas mal de guitares, saxophones, synthés, un rythme un peu funk et les hululements de David Thomas, auxquels s'ajoutent des choeurs très 'cools'. Ce "Ubu Dance Party" est à l'image de l'album: festif, sombre, déjanté, bordelique et pourtant tellement sympa, détendu et prenant.
"Blow-Daddy O" est une instrumentale assez bruitiste, mais bien plus intéressante que "Thriller !", elle sonne comme une longue intro à la chanson qui va suivre, un peu comme quand un groupe annonce aux fans que la chanson qui va suivre est la dernière, et les remercie d'être venus dans un concert. On se prépare donc pour la dernière, en se disant que c'est passé bien vite, et puis...
Une chanson belle, triste, très structurée, avec un piano et une guitare en interaction parfaite ... On ne comprend plus ... Des choeurs graves rentrent comme s'ils annoncaient la fin du monde, on replonge dans le piano, on se dit que Pere Ubu va nous livrer le sens de la vie, et voilà David Thomas qui déboule avec ses deux voix superposés "I think about you all the time" chante-t- il. tout cela n'est plus très solennel, ils nous ont bien eûs. En fait non, c'est encore plus beau que ce qu'e lon pouvait imaginer comme final.
Voilà, Pere Ubu a cloturé cet album audacieux, où toutes choses différentes se sont passés, dans une ambiance de fin du monde calme, avec des fous qui hululent et des saxophones qui grincent, mais une fin du monde agréable, très festive même. On en redemande, on se le remet, encore et encore et on hurle "I VE GOT THESE ARMS AND LEGS AND FLIP FLAP FLIP FLAP!!! I HAVE DESIRE!!!"
On ne recommendera jamais assez ce bijou oublié, ce chef-d'oeuvre, plus sombre et expérimental que le géniallissime Modern Dance mais tout aussi parfait, et on se consolera de la courte durée de l'album (35 minutes) en se disant que l'on peut aussi s'écouter The Modern Dance et Terminal Tower (une compilation des singles de l'époque) pour en avoir encore plus.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Vitamin C |
Posté le 28 mars 2006 à 23 h 16 |
Pere Ubu est un groupe génial plein de dissonances et de rythmes à la zappa, avec un son 80's et une voix, euh... disons dissonante elle aussi. Voici leur meilleur album.
Petit tour des pistes :
La première n'est pas la mieux, mais elle a le mérite de nous plonger dans le bain.
La seconde : Guidée par petit riff de synthé naïf, une sorte de générique de programme télé sortant de l'asile.
Passons à la troisième : "Dub Housing". Fantastique. On est emmené dans une ballade bizarre et inquiétante. On ne peut que tomber sous le charme de cette musique.
"Caligarl's Mirror", une alternance de passages calmes et inquiétants, de rythme disco décalé, et d'un refrain qui donne envie d'être heureux.
Avec "Thriller", on se sent tout de suite moins heureux, plongé dans un mélange de sons et de voix pas super rassurants.
"I Will Wait" : Un bordel dissonant.
"Drinking Wine Spodyody" : Génial. Complètement barré.
"Ubu Dance Party" : Donne envie de faire pleins de trucs avec le sourire et en sautillant, malgré quelques passages insinuant un doute sur les raisons d'avoir le coeur si léger (bon ok, ça veut pas dire grand chose, mais vous comprendrez en écoutant).
"Blow Daddy-O", morceau instrumental planant.
Enfin, la dernière : "Codex". La meilleure à mon goût. Un mélange magistral de mélancolie, de désespoir et de folie...
Bon, ce n'est pas un album que j'écoute tous les jours : il me demande un certain effort d'attention. Disons que je ne le mets pas en fond sonore en faisant autre chose, les passages complètement dissonants me seraient insupportables. Mais à chaque fois que je le mets sur la platine, je trouve ça vraiment génial.
Petit tour des pistes :
La première n'est pas la mieux, mais elle a le mérite de nous plonger dans le bain.
La seconde : Guidée par petit riff de synthé naïf, une sorte de générique de programme télé sortant de l'asile.
Passons à la troisième : "Dub Housing". Fantastique. On est emmené dans une ballade bizarre et inquiétante. On ne peut que tomber sous le charme de cette musique.
"Caligarl's Mirror", une alternance de passages calmes et inquiétants, de rythme disco décalé, et d'un refrain qui donne envie d'être heureux.
Avec "Thriller", on se sent tout de suite moins heureux, plongé dans un mélange de sons et de voix pas super rassurants.
"I Will Wait" : Un bordel dissonant.
"Drinking Wine Spodyody" : Génial. Complètement barré.
"Ubu Dance Party" : Donne envie de faire pleins de trucs avec le sourire et en sautillant, malgré quelques passages insinuant un doute sur les raisons d'avoir le coeur si léger (bon ok, ça veut pas dire grand chose, mais vous comprendrez en écoutant).
"Blow Daddy-O", morceau instrumental planant.
Enfin, la dernière : "Codex". La meilleure à mon goût. Un mélange magistral de mélancolie, de désespoir et de folie...
Bon, ce n'est pas un album que j'écoute tous les jours : il me demande un certain effort d'attention. Disons que je ne le mets pas en fond sonore en faisant autre chose, les passages complètement dissonants me seraient insupportables. Mais à chaque fois que je le mets sur la platine, je trouve ça vraiment génial.
Exceptionnel ! ! 19/20
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