Wampire
Bazaar |
Label :
Polyvinyl |
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Pour tout avouer j'ai découvert Wampire grâce une compilation concoctée par le très cher Ariel Pink sur un site de streaming aux ondes vertes bien connu, au milieu de The Brian Jonestown Massacre, King Gizzard and the Lizard Wizard, Mac Demarco ou encore Unknown Mortal Orchestra (pour ne citer que les plus représentés). Parmi tous ces groupes aux grains de folie multiples, Wampire jouait des épaules en apparaissant à de nombreuses occasions pour seulement deux albums de sortis dont ce dernier en date : Bazaar. De quoi titiller ma curiosité (hop petit clin d'œil au premier LP) et aller à la découverte de ce qu'il se cache derrière cette typographie empruntée à Purple Rain.
En guise de rappel, Curiosity paru l'année précédente était un joyeux bordel, affiché avec timidité, qui juxtaposait les styles krautrock, synthpop, surf music et rock gentiment psyché plutôt que les fondre dans une identité dont le groupe de Portland aurait pu se revêtir et se réclamer. L'appât d'un potentiel insuffisamment exploité qu'un rien pourrait dévoiler à condition de conjurer les fautes de prod, d'écriture et d'humeurs. Ca fait quand même un monde j'avoue. Pourtant si Curiosity n'a pas fait d'émules dans la presse spécialisée, le duo s'est fendu d'une tournée intense à la découverte de l'Europe par ses propres moyens ou en ouverture de Starfucker (STRKFR), Smith Westerns, Foxygen ou encore et logiquement Unknown Mortal Orchestra pour les dates américaines.
La parution si rapide de ce deuxième effort studio après cette longue série de concerts n'a rien de surprenant lorsque l'on sait la rigueur que représente la discipline, le confinement permanent à sa propre musique sur scène comme en coulisse et l'immersion dans celles de têtes d'affiche suivies sur les routes. Et enfin et pas des moindres, que l'on apprend que parmi le backband constitué pour le live, le batteur (qui touche aux synthés et au sax à ses heures perdues) y est allé de ses bons conseils et partitions accrocheuses si bien que Rocky Tinder et Eric Phipps l'ont embarqué avec eux en studio pour construire un Bazaar mieux rangé que son prédécesseur et faire un bond en avant.
Forts de ces compositions tripartites, d'avoir gouté à la scène en formation rock band et de leur professionnalisation par monts et par vaux d'une certaine manière, Wampire s'est axé naturellement sur un créneau plus rock dans un soucis de cohérence scénique qui trouve également toute sa logique sur disque. Les synthé sont laissés en fond de classe, le chant se libère et s'exprime avec une arrogance maligne ("Bad Attitude") bercé par des cordes électriques qui prennent leur envergure sans précipitation dans un delay de style et des phrases doucement alambiquées. L'exemple le plus concret de cette nouvelle dimension est l'intro de "Too Stoned" entre stoner et hard rock qui ne demande qu'à lâcher les chevaux et décibels en live. On sent le groupe plus apaisé, aux idées plus claires, qui sait où il va, guidé par un métronome derrière les drums dont les breaks donne de l'air et la perspective de développements mélodiques plus aboutis. La face A est en cela plus réussie grâce à deux pop songs super bien foutus : "Fly On The Wall" a l'immédiateté joyeuse et harmonique qui ose le pari d'une doublure au saxo et de la jérémiade en outro, et puis "Wizard Staff" surf slow fédérateur bien gaulé, grande bouffée de (F)oxygen.
La face B tiendra hélas moins en haleine, la faute aux claviers desservant la noble cause que s'était donnée les américains épaulés encore une fois par Jacob Portrait d'UMO. Si autant de groupes ont été cités depuis le début, vous comprendrez que Wampire garde dans son ADN les gènes originelles de l'éponge, qui au delà de transmettre une allure racée (squish squish), condamne le porteur dès le premier moment de faiblesse à s'appuyer sur les influences absorbées par le passé quitte à s'écarter de sa nouvelle identité. C'est comme cela que "Millennials" expulse la candeur d'un MGMT faute de mieux et "People of Earth" patauge dans des ondes wah-wah lanscinantes en guise de clôture et nous laisse sur notre faim. Le rythme et l'intensité s'étiolent dans un atterrissage en demi teinte, écho d'une manœuvre déjà réalisée sur Curiosity ; "Life Of Luxury" et "People Of Earth" sont les siamois de "Trains" et "Magic Lights" dans deux exercices de balades différentes.
Plus calme et moins fougueux, Bazaar confirme la capacité encore fragile mais croissante d'un groupe qui apprend à faire confiance à ses acquis et connaissance avec ses limites mais surtout à contrôler son instinct à la débandade. Il est clair que Wampire manque encore d'endurance, j'espère néanmoins qu'ils auront le courage et la patience de donner suite à cette lancée prometteuse et que mes pronostics, ainsi que ceux d'Ariel Pink, tapent dans le mille.
En guise de rappel, Curiosity paru l'année précédente était un joyeux bordel, affiché avec timidité, qui juxtaposait les styles krautrock, synthpop, surf music et rock gentiment psyché plutôt que les fondre dans une identité dont le groupe de Portland aurait pu se revêtir et se réclamer. L'appât d'un potentiel insuffisamment exploité qu'un rien pourrait dévoiler à condition de conjurer les fautes de prod, d'écriture et d'humeurs. Ca fait quand même un monde j'avoue. Pourtant si Curiosity n'a pas fait d'émules dans la presse spécialisée, le duo s'est fendu d'une tournée intense à la découverte de l'Europe par ses propres moyens ou en ouverture de Starfucker (STRKFR), Smith Westerns, Foxygen ou encore et logiquement Unknown Mortal Orchestra pour les dates américaines.
La parution si rapide de ce deuxième effort studio après cette longue série de concerts n'a rien de surprenant lorsque l'on sait la rigueur que représente la discipline, le confinement permanent à sa propre musique sur scène comme en coulisse et l'immersion dans celles de têtes d'affiche suivies sur les routes. Et enfin et pas des moindres, que l'on apprend que parmi le backband constitué pour le live, le batteur (qui touche aux synthés et au sax à ses heures perdues) y est allé de ses bons conseils et partitions accrocheuses si bien que Rocky Tinder et Eric Phipps l'ont embarqué avec eux en studio pour construire un Bazaar mieux rangé que son prédécesseur et faire un bond en avant.
Forts de ces compositions tripartites, d'avoir gouté à la scène en formation rock band et de leur professionnalisation par monts et par vaux d'une certaine manière, Wampire s'est axé naturellement sur un créneau plus rock dans un soucis de cohérence scénique qui trouve également toute sa logique sur disque. Les synthé sont laissés en fond de classe, le chant se libère et s'exprime avec une arrogance maligne ("Bad Attitude") bercé par des cordes électriques qui prennent leur envergure sans précipitation dans un delay de style et des phrases doucement alambiquées. L'exemple le plus concret de cette nouvelle dimension est l'intro de "Too Stoned" entre stoner et hard rock qui ne demande qu'à lâcher les chevaux et décibels en live. On sent le groupe plus apaisé, aux idées plus claires, qui sait où il va, guidé par un métronome derrière les drums dont les breaks donne de l'air et la perspective de développements mélodiques plus aboutis. La face A est en cela plus réussie grâce à deux pop songs super bien foutus : "Fly On The Wall" a l'immédiateté joyeuse et harmonique qui ose le pari d'une doublure au saxo et de la jérémiade en outro, et puis "Wizard Staff" surf slow fédérateur bien gaulé, grande bouffée de (F)oxygen.
La face B tiendra hélas moins en haleine, la faute aux claviers desservant la noble cause que s'était donnée les américains épaulés encore une fois par Jacob Portrait d'UMO. Si autant de groupes ont été cités depuis le début, vous comprendrez que Wampire garde dans son ADN les gènes originelles de l'éponge, qui au delà de transmettre une allure racée (squish squish), condamne le porteur dès le premier moment de faiblesse à s'appuyer sur les influences absorbées par le passé quitte à s'écarter de sa nouvelle identité. C'est comme cela que "Millennials" expulse la candeur d'un MGMT faute de mieux et "People of Earth" patauge dans des ondes wah-wah lanscinantes en guise de clôture et nous laisse sur notre faim. Le rythme et l'intensité s'étiolent dans un atterrissage en demi teinte, écho d'une manœuvre déjà réalisée sur Curiosity ; "Life Of Luxury" et "People Of Earth" sont les siamois de "Trains" et "Magic Lights" dans deux exercices de balades différentes.
Plus calme et moins fougueux, Bazaar confirme la capacité encore fragile mais croissante d'un groupe qui apprend à faire confiance à ses acquis et connaissance avec ses limites mais surtout à contrôler son instinct à la débandade. Il est clair que Wampire manque encore d'endurance, j'espère néanmoins qu'ils auront le courage et la patience de donner suite à cette lancée prometteuse et que mes pronostics, ainsi que ceux d'Ariel Pink, tapent dans le mille.
Bon 15/20 | par TiComo La Fuera |
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