Miossec
L'Etreinte |
Label :
PIAS |
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À vrai dire, ce mec que j'aimais bien, à l'époque de Boire et Baiser a fini par m'emmerder sérieusement. Avec ses histoires de mecs impuissants à diriger leur propre vie, à noyer leur désespoir sentimental dans des litres de bière bileuse, à ressasser en fait sans cesse les mêmes thèmes (depuis le total anecdotique A Prendre), à se prendre pour un Gainsbourg dont il n'atteint pas même les plus creuses périodes d'inspiration. Je l'avais vu à l'époque de la sortie de L'étreinte sur France 2 (invité du 13H00)... et j'ai rigolé ; il nous rejouait l'épisode de l'artiste quadragénaire courbé sur son micro en signe d'allégeance au démon alcool et à sa satyre la grande désespérance. Ce type dégage certes de la sympathie, mais a furieusement besoin que quelqu'un lui explique que son manège a assez duré et qu'il ne chante plus que pour les femmes quadragénaires comme lui qui rêveraient de serrer dans leurs bras ce grand charmant Caliméro qui pleure, qui pleure, qui pleure... 'J'en arrive même à te trahir, parfois Clara. J'en arrive même à te maudire, parfois Clara', regrette-t-il dans la "Facture D'électricité". Incroyable comme ce single tranche avec ce qu'il a bien pu faire ces 10 dernières années...
Très mauvais 4/20 | par The loner |
Posté le 27 juillet 2008 à 11 h 26 |
L'Etreinte prend un peu à contre-pied après le brillant élan de 1964. Pour la pochette de ce sixième opus des petits malheurs (et grosses déprimes de ménages) de la vie, Miossec-Au-Sourire-Branleur s'est fait tirer le portrait en couleur par le peintre, Paul Bloas, lui-même qui a contribué pour la pochette du deuxième album de Serge Teyssot-Gay. A l'intérieur, les arrangements musicaux avec de nouveaux musiciens ont beau être subtils et délicats par moment, les textes et le chant du bresto-bruxello-breton sentent toujours autant la cruauté et la lose. "La Facture D'Electricité" et "30 ans" ne sont pas à portée d'oreille aux personnes vivant une mauvaise passe sentimentale. On est quand même loin de l'humeur du loser magnifique qu'on entendait dans "Le Critérium" (Baiser), quand il se battait encore. L'humeur est ici tombée dans le pathétique. Le rageur et pleurnichard "Maman" n'en fait qu'ajouter une couche. Cependant, tout n'est pas à jeter, les titres précités ne sont pas les pires du lot. "L'Amour Et L'Air" flirte avec un air de variétoche cher à Marc Lavoine et digne des clips matinaux ennuyeux qui passent constamment sur M6. On passera le lourdaud "Julia" pour zapper vers "Bonhomme", une sorte de "Bonne Nuit Les Petits" accompagné d'une simple guitare et de flûtes enchanteresses où Miossec se prend pour Gros Nounours et le marchand de sable à la fois. Je me revois donc, il y a deux ans, à vouloir lancer violemment ce disque par la fenêtre. Un disque sauvé de surcroît par la poésie de "La Mélancolie" et le somptueux "Mes Crimes : Le Châtiment", qui restent les meilleurs parts du gâteau d'amertume, suivis de "Le Loup Dans La Bergerie", "Quand Je Fais La Chose" et de "La Grande Marée".
Correct 12/20
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