Baby Bird

Bugged

Bugged

 Label :     Echo 
 Sortie :    vendredi 18 août 2000 
 Format :  Album / CD   

Et si tout en haut de l'arbre pop il n'y avait pas le vautour U2 mais un petit oiselet, naguère sorti de sa coquille, mais qui n'avait jamais vraiment grandi depuis ?

Babybird sort en ce moment son premier album depuis 6 ans, Between My Ears There's Nothing Else But Music, et tout le monde s'en fout. Et pourtant, Bugged, qui le précède, était encore sacrément bon !

Tout commence avec "The F-Word", violent, sale, et pourtant joueur. Le titre annonce le ton, à renforts de grands refrains fédérateurs et répétés jusqu'à plus soif. C'est malheureusement (pour son auteur) un single impossible, qui fait bien trop mal aux oreilles pour être réellement 'séduisant'. Suit le tout aussi puissant "Getaway", porté par des cuivres barbares et une basse vrombissante. En deux titres, Babybird casse son image de popeux bancal révélé au monde par "You're Gorgeous", et l'on redécouvre le Stephen Jones bordélique des débuts, 'mal' produit, avec ses sons dégueulasses.
Puis viennent "Out Of Sight" et "Fireflies" qui sont, eux, des merveilles d'harmonies mélancolico-décalées, toutes en finesse.
"Eyes In The Back Of Your Head" rompt le calme (relatif) par son refrain obsédant et sa basse swingante à souhait; c'est à nouveau le bordel, et on est ravi ! "Till You Die" peine en revanche à maintenir le niveau dément des premiers titres de Bugged: la simplicité trébuche au détriment de l'ennui et de l'énervement. Et à la fois, ce morceau nous fait prendre la mesure de la réussite de ses prédécesseurs. Car c'est bien la première fois que je ne me lasse pas d'entendre, dans 5 morceaux d'affilée, une même phrase répétée à l'infini en guise de refrain !

"Wave Your Hands" reprend doucement le droit chemin, puis vient le fantastique "All I Want Is Love": Stephen Jones est certainement le seul mec au monde à pouvoir sortir ce genre de banalités tout en étant crédible et émouvant. "The Way You Are", à l'instar des meilleurs ballades de l'anglais, réussit le miracle avec trois bouts de ficelle: quelques notes de xylophone, des nappes de cordes inspirées et de jolies arpèges... Et le tour est joué !

L'album se clôt (presque) sur l'original "One Dead Groove", lent et lourd, presque psychédélique. Il y a alors quelques longues minutes de silence, puis vient ce qui est peut être le meilleur morceau de l'album. Ultimement pop, inoubliable, "The Xmas God Of New York", enfoui au fond de l'album comme un trésor longtemps caché, fout des frissons mais aussi les boules: il serait vraiment temps de rendre à César (aka Babybird) ce qui devrait lui appartenir, c'est à dire la reconnaissance et le succès.


Très bon   16/20
par Jekyll


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