Tindersticks
Waiting For The Moon |
Label :
Beggars Banquet |
||||
Les Tindersticks nous ont habitué à sortir un album tous les deux ans. Wainting For The Moon respecte cette logique et pour une fois est signé sur le même label que l'album précédent. Cela à de quoi nous laisser sceptique puisque Can Our Love... a été un véritable échec.
En fait, le temps de réponse par rapport au dernier disque n'a pas été long car le sextet britannique s'aventure sur ce sixième opus dans les contrées un peu douteuses d'une pop simpliste et lisse. Il n'a pas essayé de redresser la barre et de poursuivre dans son propre univers, moite et alarmant. Le terme romantisme noir a donc perdu une partie de son sens dans les mélodies qui se détachent de l'obscurité des compositions passées. Le groupe a complètement délaissé son style, son identité, son âme. Il faut se rendre à l'évidence. Le disque dégage une atmosphère beaucoup plus légère et moins oppressante que les premiers. Les violons se baladent allègrement sur les titres et accompagnent une guitare acoustique qui signe presque toutes les rythmiques sans ardeur. Côté voix, Dickon Hinchliffe chante sur quelques titres - c'est lui d'ailleurs qui interprète le premier morceau "Until The Morning Comes" – et Stuart Staples se cantonne dans un jeu sobre, très peu habité et profond. Le charme Tindersticks est rompu. "Just A Dog" est sûrement la pire chanson, country sautillante et insipide mais "Waiting For The Moon" et d'autres rattrapent un peu cette dérive. A noter le duo sur "Sometimes It Hurts" avec Lhasa de Sala gentillet mais qui sent le déjà vu.
Wainting For The Moon s'écoute assez bien et c'est ce qu'on lui reproche. Il ne vous met pas dans cet état de stress et de torpeur comme Simple Pleasure qui était magnifique. La musique n'est pas noire mais tout simplement pâle. Les dandies de Nottingham ne le sont plus vraiment.
En fait, le temps de réponse par rapport au dernier disque n'a pas été long car le sextet britannique s'aventure sur ce sixième opus dans les contrées un peu douteuses d'une pop simpliste et lisse. Il n'a pas essayé de redresser la barre et de poursuivre dans son propre univers, moite et alarmant. Le terme romantisme noir a donc perdu une partie de son sens dans les mélodies qui se détachent de l'obscurité des compositions passées. Le groupe a complètement délaissé son style, son identité, son âme. Il faut se rendre à l'évidence. Le disque dégage une atmosphère beaucoup plus légère et moins oppressante que les premiers. Les violons se baladent allègrement sur les titres et accompagnent une guitare acoustique qui signe presque toutes les rythmiques sans ardeur. Côté voix, Dickon Hinchliffe chante sur quelques titres - c'est lui d'ailleurs qui interprète le premier morceau "Until The Morning Comes" – et Stuart Staples se cantonne dans un jeu sobre, très peu habité et profond. Le charme Tindersticks est rompu. "Just A Dog" est sûrement la pire chanson, country sautillante et insipide mais "Waiting For The Moon" et d'autres rattrapent un peu cette dérive. A noter le duo sur "Sometimes It Hurts" avec Lhasa de Sala gentillet mais qui sent le déjà vu.
Wainting For The Moon s'écoute assez bien et c'est ce qu'on lui reproche. Il ne vous met pas dans cet état de stress et de torpeur comme Simple Pleasure qui était magnifique. La musique n'est pas noire mais tout simplement pâle. Les dandies de Nottingham ne le sont plus vraiment.
Correct 12/20 | par TiComo La Fuera |
Posté le 09 février 2020 à 17 h 31 |
La musique des Tindersticks surprend-elle encore en 2003 quand sort Waiting For The Moon ? Tout simplement oui. Leur musique s'enrichit sur ce nouvel album.
L'ambiance est moins sombre, le chant moins plaintif. Des accents soul, voire funk par moments grâce à la basse et à la batterie. Les arrangements cordes et cuivres de Dickon Hinchliffe sont somptueux, bien qu'il soit un peu trop velvetien quand il joue seul au violon. Quant à Stuart Staples, sa voix de crooner reconnaissable dès la première syllabe est plus nette, proche.
Comme les albums précédents, Waiting For The Moon, est assez homogène. Quelques morceaux émergent tout de même.
"4.48 psychosis" est tiré du texte d'une pièce sur la dépression clinique, l'auteur, Sarah Kane, s'est suicidée avant la première représentation. Le chant est posé/parlé sur une guitare électrique répétitive, la tension du morceau va crescendo, comme un affleurement de Heroin du Velvet.
Incompréhensiblement "Sometimes It Hurts" n'a pas cartonné. Pourtant tout est réuni pour faire de ce titre un tube. La musique est riche et subtile, les arrangements de cordes sont parfaits, un peu de piano par dessus, c'est superbe. Le morceau est chanté par Stuart Staples en duo avec la regrettée Lhasa. C'est toujours un plaisir de l'entendre, et une douleur de penser à son décès prématuré.
Le sommet de l'album est atteint au huitième titre, ou ciel comme on veut. On imagine tout à fait les cordes sortirent d'un film en Cinémascope tellement elles sont propices à l'imagination. Quelques notes de piano électrique, un peu de guitare agrémentent "My Oblivion", ce titre parfait.
La dernière chanson de l'album, "Runnig Wild", est belle à pleurer, rien à ajouter, écoutez et vous verrez.
Les titres sont ici lancinants, suggestifs ailleurs, ils s'essaient à la séduction.
Je n'écoute pas souvent Waiting For The Moon, peut-être deux fois par an, souvent avec d'autres albums du groupe, c'est toujours avec un plaisir renouvelé, comme une première écoute, toujours quelque chose me surprend.
A trop l'écouter cela deviendrai monotone, voire irritant.
La musique des Tindersticks est pleine de subtilités, préciosités, elle avance à pas feutrés tel un chat, se déploie pour mieux étreindre. Le temps s'allonge et s'étire, tout le travail des cordes. Les arrangements sont riches, suaves. C'est une bande originale pour les rêves
A la sortie l'album était vendu avec le EP Don't Even Go There (vendu séparément en Grande-Bretagne) enregistré en même temps que l'album, ces morceaux pourraient largement en être. "Sexual Funk" instrumental bien nommé. "I Want You", quasi minimaliste par rapport aux autres des morceaux.
L'ambiance est moins sombre, le chant moins plaintif. Des accents soul, voire funk par moments grâce à la basse et à la batterie. Les arrangements cordes et cuivres de Dickon Hinchliffe sont somptueux, bien qu'il soit un peu trop velvetien quand il joue seul au violon. Quant à Stuart Staples, sa voix de crooner reconnaissable dès la première syllabe est plus nette, proche.
Comme les albums précédents, Waiting For The Moon, est assez homogène. Quelques morceaux émergent tout de même.
"4.48 psychosis" est tiré du texte d'une pièce sur la dépression clinique, l'auteur, Sarah Kane, s'est suicidée avant la première représentation. Le chant est posé/parlé sur une guitare électrique répétitive, la tension du morceau va crescendo, comme un affleurement de Heroin du Velvet.
Incompréhensiblement "Sometimes It Hurts" n'a pas cartonné. Pourtant tout est réuni pour faire de ce titre un tube. La musique est riche et subtile, les arrangements de cordes sont parfaits, un peu de piano par dessus, c'est superbe. Le morceau est chanté par Stuart Staples en duo avec la regrettée Lhasa. C'est toujours un plaisir de l'entendre, et une douleur de penser à son décès prématuré.
Le sommet de l'album est atteint au huitième titre, ou ciel comme on veut. On imagine tout à fait les cordes sortirent d'un film en Cinémascope tellement elles sont propices à l'imagination. Quelques notes de piano électrique, un peu de guitare agrémentent "My Oblivion", ce titre parfait.
La dernière chanson de l'album, "Runnig Wild", est belle à pleurer, rien à ajouter, écoutez et vous verrez.
Les titres sont ici lancinants, suggestifs ailleurs, ils s'essaient à la séduction.
Je n'écoute pas souvent Waiting For The Moon, peut-être deux fois par an, souvent avec d'autres albums du groupe, c'est toujours avec un plaisir renouvelé, comme une première écoute, toujours quelque chose me surprend.
A trop l'écouter cela deviendrai monotone, voire irritant.
La musique des Tindersticks est pleine de subtilités, préciosités, elle avance à pas feutrés tel un chat, se déploie pour mieux étreindre. Le temps s'allonge et s'étire, tout le travail des cordes. Les arrangements sont riches, suaves. C'est une bande originale pour les rêves
A la sortie l'album était vendu avec le EP Don't Even Go There (vendu séparément en Grande-Bretagne) enregistré en même temps que l'album, ces morceaux pourraient largement en être. "Sexual Funk" instrumental bien nommé. "I Want You", quasi minimaliste par rapport aux autres des morceaux.
Parfait 17/20
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