Tindersticks
Distractions |
Label :
City Slang |
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Après No Treasure But Hope sorti en novembre 2019, les Tindersticks ont entamé une tournée en janvier, tournée interrompue alors que le groupe jouait en France. Comme tout le monde ils sont rentrés chez eux, et comme certains, ils ont mis ce temps à profit en écrivant un nouvel album, Distractions.
Si l'atmosphère reste proche des albums précédents, plusieurs changements s'entendent. Une ouverture vers des sonorités électroniques inhabituelles vient caresser nos oreilles.
L'album commence avec le plus long titre du groupe, "Man Alone(Can't Stop The Fadin')" dure plus de 11 minutes. Une entrée en matière sublime ou irritante, selon le moment, en tout cas surprenante ! Une boîte à rythmes, un gimmick vocal, plusieurs basses s'emmêlent, la voix, ou plus justement les voix plus ou moins transformées de Stuart Staples se téléscopent, un synthé minimaliste : voici le socle de ce nouveau disque. Les ornements de guitares, de piano ou autres arriveront plus tard. Ce titre est une épreuve d'endurance avant de passer aux suivants. Et tant mieux si ça passe.
On poursuit avec un titre tout en douceur, "I Imagine You", un fond musical qui semble très élaboré, des claviers, un piano, une scie, et le chant d'abord chuchoté puis parlé. La musique idéale pour calmer les récalcitrants du titre précédent.
"A Man Needs A Maid" n'est pas un titre de Neil Young que j'apprécie beaucoup, je le trouve vaguement ennuyeux, longuet. Il arrive qu'une reprise dépasse l'originale, c'est précisément ce qui se passe. Grâce à une boite à rythmes rudimentaire, une basse sourde et groovy, un synthé nocturne, des notes de guitares et d'autres choses difficilement identifiables, les choeurs soul de Gina Foster, et le chant traînant murmuré de Stuart Staples, le morceau est métamorphosé, sublimé par les Tindersticks.
La chanteuse américaine Dory Previn enregistre "Lady With The Braid" en 1971, c'est un morceau folk avec de beaux arrangements de cordes qui parle des aventures d'un soir. Le groupe s'amuse gentiment avec, c'est presque une ritournelle. Une boîte à rythmes, un peu de basse et de piano et le tour est joué. C'est léger et agéable.
"You'll Have To Scream Louder" des Television Personnalities est paru en 1984. Les Tindersticks respectent la structure globale du titre, mais la transformation est si radicale qu'il est difficile de reconnaître l'original. Les guitares abrasives sont jouées funky, la rythmique semble sortir tout droit d'un vieux jeu vidéo, et bien sûr les voix sont diamétralement opposées. C'est le premier single de l'album, sorti en décembre 2020.
C'est vrai que trois reprises dans un album qui totalise sept titres c'est beaucoup, mais le travail est tel sur ces trois morceaux qu'il serait ingrat d'y voir un manque d'inspiration ou de la simple paresse.
Les attentats de novembre 2015, et plus particulièrement celui du Bataclan, ont marqué Stuart Staples. Il en a fait "Tue-Moi", quelques courtes minutes entièrement chantées en français avec Dan McKinna au piano pour seul compagnon. C'est solennel et âpre, un morceau de bravoure.
Un chant d'oiseaux suivi d'une flûte annonce "The Bough Bends". Ce titre reflète peut-être plus l'ambiance autour du studio de Stuart Staples dans le Limousin, où l'enregistrement s'est terminé l'été dernier. Le chant s'enroule autour d'un piano électrique et d'une guitare aussi paisibles que robustes. Le piano s'évapore et laisse délicatement la place aux oiseaux pour clôturer Distractions.
C'est un album bien plus abstrait que ses prédécésseurs, plusieurs écoutes sont nécessaires pour découvrir ses subtilités, ses enluminures, j'y ai rapidement découvert tout ce que j'aime chez eux. J'imagine parfaitement qu'il puisse dérouter, mais j'aime être surpris, voir un groupe de presque 30 ans se renouveller. Distractions n'est peut-être pas représentatif de la carrière des Tindersticks, mais c'est un excellent album !
Si l'atmosphère reste proche des albums précédents, plusieurs changements s'entendent. Une ouverture vers des sonorités électroniques inhabituelles vient caresser nos oreilles.
L'album commence avec le plus long titre du groupe, "Man Alone(Can't Stop The Fadin')" dure plus de 11 minutes. Une entrée en matière sublime ou irritante, selon le moment, en tout cas surprenante ! Une boîte à rythmes, un gimmick vocal, plusieurs basses s'emmêlent, la voix, ou plus justement les voix plus ou moins transformées de Stuart Staples se téléscopent, un synthé minimaliste : voici le socle de ce nouveau disque. Les ornements de guitares, de piano ou autres arriveront plus tard. Ce titre est une épreuve d'endurance avant de passer aux suivants. Et tant mieux si ça passe.
On poursuit avec un titre tout en douceur, "I Imagine You", un fond musical qui semble très élaboré, des claviers, un piano, une scie, et le chant d'abord chuchoté puis parlé. La musique idéale pour calmer les récalcitrants du titre précédent.
"A Man Needs A Maid" n'est pas un titre de Neil Young que j'apprécie beaucoup, je le trouve vaguement ennuyeux, longuet. Il arrive qu'une reprise dépasse l'originale, c'est précisément ce qui se passe. Grâce à une boite à rythmes rudimentaire, une basse sourde et groovy, un synthé nocturne, des notes de guitares et d'autres choses difficilement identifiables, les choeurs soul de Gina Foster, et le chant traînant murmuré de Stuart Staples, le morceau est métamorphosé, sublimé par les Tindersticks.
La chanteuse américaine Dory Previn enregistre "Lady With The Braid" en 1971, c'est un morceau folk avec de beaux arrangements de cordes qui parle des aventures d'un soir. Le groupe s'amuse gentiment avec, c'est presque une ritournelle. Une boîte à rythmes, un peu de basse et de piano et le tour est joué. C'est léger et agéable.
"You'll Have To Scream Louder" des Television Personnalities est paru en 1984. Les Tindersticks respectent la structure globale du titre, mais la transformation est si radicale qu'il est difficile de reconnaître l'original. Les guitares abrasives sont jouées funky, la rythmique semble sortir tout droit d'un vieux jeu vidéo, et bien sûr les voix sont diamétralement opposées. C'est le premier single de l'album, sorti en décembre 2020.
C'est vrai que trois reprises dans un album qui totalise sept titres c'est beaucoup, mais le travail est tel sur ces trois morceaux qu'il serait ingrat d'y voir un manque d'inspiration ou de la simple paresse.
Les attentats de novembre 2015, et plus particulièrement celui du Bataclan, ont marqué Stuart Staples. Il en a fait "Tue-Moi", quelques courtes minutes entièrement chantées en français avec Dan McKinna au piano pour seul compagnon. C'est solennel et âpre, un morceau de bravoure.
Un chant d'oiseaux suivi d'une flûte annonce "The Bough Bends". Ce titre reflète peut-être plus l'ambiance autour du studio de Stuart Staples dans le Limousin, où l'enregistrement s'est terminé l'été dernier. Le chant s'enroule autour d'un piano électrique et d'une guitare aussi paisibles que robustes. Le piano s'évapore et laisse délicatement la place aux oiseaux pour clôturer Distractions.
C'est un album bien plus abstrait que ses prédécésseurs, plusieurs écoutes sont nécessaires pour découvrir ses subtilités, ses enluminures, j'y ai rapidement découvert tout ce que j'aime chez eux. J'imagine parfaitement qu'il puisse dérouter, mais j'aime être surpris, voir un groupe de presque 30 ans se renouveller. Distractions n'est peut-être pas représentatif de la carrière des Tindersticks, mais c'est un excellent album !
Excellent ! 18/20 | par NicoTag |
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