Captain Beefheart
Lick My Decals Off, Baby |
Label :
Straight |
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Dans la continuité de Trout Mask Replica, Lick My Decals Off, Baby met davantage en éveil la patte créatrice et agitée de Von Vliet, par de courtes plages personnelles et bien sûr détournées. Pas courtes pour tout le monde puisque passés les quelques excellents résidus de blues endiablés ("I Love You, You Big Dummy", "The Buggy Boogie Woogie"...), le matériel saisi est aussi déboussolant voire plus abouti dans sa fièvre déconstruite que l'album précédent. Une voix avec autant de capacité peut finir par en agacer certains tant elle s'amuse désormais à nous prendre à revers de non-mélodies crachées et autres grognements rocailleux. La musique éparpillée faussement hippie n'arrive plus à contenir ses injections psychédéliques et vire à l'overdose avec le consentement total de ses protagonistes. Mêmes les quelques pièces semblant être écrites dans un réel but mélodique sont comme d'habitude exagérément exécutées avec les pieds ("Peon", "One Red Rose That I Mean") pour le plus grand plaisir des masos du blues. On ne peut pas qualifier cette musique de progressive ni même d'expérimentale, ce serait assurément lui rendre un déshonneur inapproprié, elle a juste de trop nombreux secrets à percer pour être assimilée. Voyons là un disque de slam en avance sur son temps, à la manière de Gainsbourg par chez nous mais ici atteint par la trop récente et trop proche révolution des années Woodstock. Inclassable of course.
Bon 15/20 | par X_YoB |
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