Venus
The Red Room |
Label :
Tôt Ou Tard |
||||
Ça y est, Venus est enfin de retour. Après le décevant The Man Who Was Already Dead et le franchement chiant Vertigone, le plus grand groupe belge depuis dEUS revient enfin avec un album à la hauteur du genial Welcome To The Modern Dance Hall de 2000.
"Pourquoi est-ce qu'il s'excite comme ça pour Venus ?", pourriez-vous vous demander si vous en êtes restés au matraquage du moyen moyen "Beautiful Day" de l'album précédent. Et bien je repondrai juste de se ruer sur The Red Room, un grand disque de lyrisme brulant qui s'ouvre par "Here And Now" pour bien poser les choses. Ce titre fait penser à un vieux Nick Cave : ça racle, ça braille, ça prend aux tripes, le tout avec deux accords saturés sèchement plaqués pour toute bande son apparente. S'ensuivent des chansons bien plus arrangées pleines de contrebasses, de violons d'orgues, de scies jamais décoratives. La musique s'enroule autour de nous comme un boa, dans une étreinte froide et dangereuse, les guitares tapent là où ça fait mal et la voix de Huygens semble plus habitée que jamais. L'ambiance n'est pas au rose bonbon sur Venus, tant mieux, le rouge-sang leur va beaucoup mieux, on peut encore être retourné par un groupe dont on n'attendait plus forcément grand chose, mais qu'on suivra à nouveau avec fièvre, en espérant pour eux, que ce disque aux allures de suicide commercial sonne bel et bien leur résurrection artistique.
"Pourquoi est-ce qu'il s'excite comme ça pour Venus ?", pourriez-vous vous demander si vous en êtes restés au matraquage du moyen moyen "Beautiful Day" de l'album précédent. Et bien je repondrai juste de se ruer sur The Red Room, un grand disque de lyrisme brulant qui s'ouvre par "Here And Now" pour bien poser les choses. Ce titre fait penser à un vieux Nick Cave : ça racle, ça braille, ça prend aux tripes, le tout avec deux accords saturés sèchement plaqués pour toute bande son apparente. S'ensuivent des chansons bien plus arrangées pleines de contrebasses, de violons d'orgues, de scies jamais décoratives. La musique s'enroule autour de nous comme un boa, dans une étreinte froide et dangereuse, les guitares tapent là où ça fait mal et la voix de Huygens semble plus habitée que jamais. L'ambiance n'est pas au rose bonbon sur Venus, tant mieux, le rouge-sang leur va beaucoup mieux, on peut encore être retourné par un groupe dont on n'attendait plus forcément grand chose, mais qu'on suivra à nouveau avec fièvre, en espérant pour eux, que ce disque aux allures de suicide commercial sonne bel et bien leur résurrection artistique.
Excellent ! 18/20 | par To7 |
Posté le 21 juin 2006 à 00 h 45 |
Après deux albums plus que géniaux, nos belges favoris sont de retour avec leur troisième opus studio: The Red Room. Et c'est tant mieux ! Car même si la recette change encore, la qualité se renforce aussi. Au programme, rock à guitare, mélodies décharnées, voix envoûtante, et nappes d'instruments magnifiquement bien superposées. Si l'onirisme omniprésent de Vertigone s'est dissipé, on le retrouve quand même sur certains titres, comme "Mother's Voice" ou le fichtrement frissonnant "Underwater". Sur le reste, on a le droit à des claques rock expédiées en moins de trois minutes chrono:"Who The Fuck Gave You This Invitation", une foutue fougue qui rappelle les débuts du groupe "Everything That Rises Must Converge", ou des titres pop diablement entêtant: "Love & Loss", "Unknown".
Peu de déchets dans cette chambre rouge, juste une intro assez molle (presque chiante), et comme toujours, une évolution de style fait toujours des déçus ; les mordus de Vertigone ne trouveront pas tous forcément chaussure à leur pied ici, mais se laisser happer dans cet univers sanguinolent est un réel plaisir. Les paroles, fidèles au groupe, sont d'une qualité rare, tout comme la voix cristalline de Marc Huygens.
Bien malin celui qui pourra deviner de quoi sera fait le prochain essai de Venus, en attendant de le découvrir, délectons-nous de cette nouvelle pierre, qui apporte un troisième souffle à une discographie déjà époustouflante.
Peu de déchets dans cette chambre rouge, juste une intro assez molle (presque chiante), et comme toujours, une évolution de style fait toujours des déçus ; les mordus de Vertigone ne trouveront pas tous forcément chaussure à leur pied ici, mais se laisser happer dans cet univers sanguinolent est un réel plaisir. Les paroles, fidèles au groupe, sont d'une qualité rare, tout comme la voix cristalline de Marc Huygens.
Bien malin celui qui pourra deviner de quoi sera fait le prochain essai de Venus, en attendant de le découvrir, délectons-nous de cette nouvelle pierre, qui apporte un troisième souffle à une discographie déjà époustouflante.
Excellent ! 18/20
Posté le 03 décembre 2006 à 12 h 05 |
Bon, je n'attendais pas un re-bonjour dans le hall moderne de la danse, je n'attendais pas non plus un truc tout guilleret venant de cette troupe de romantiques écorchés. Et je m'attendais encore moins à ça : dès le départ, c'est bien de rock dont il est question. Un rock minimaliste, avec une batterie qui saute des temps, une guitare bien baveuse et grésillante. Le troisième album de Venus prend le contre-pied du précédent (le planant Vertigone) et prend la forme d'un bloc de chair fumante venu exprès faire monter les aiguilles dans le rouge et péter les enceintes. Venus n'a pas envie de rigoler, "Mother's Voice" en dit quelque chose de plutôt... inquiétant. Totalement libérés des pressions extérieures, les musiciens atterrissent chez le label indé français Tôt Ou Tard et réussissent à redevenir parfaitement crédibles. En effet la préciosité et les petites sautes d'opportunisme mercantile, même si elle ne suffisaient pas à faire de Vertigone un mauvais album, ne convenaient pas à ce groupe au potentiel énorme. Donc, résolument indépendant, les Venus font ce qu'ils veulent et parviennent, à mon avis, à se rapprocher de la tension et de l'urgence de leur premier essai Welcome To The Modern Dance Hall. Mais The Red Room est beaucoup moins confortable. Naturellement une chambre est beaucoup plus exiguë qu'un hall d'entrée.
La quasi-totalité du disque suit une logique déroutante : si la pureté et le lyrisme des harmonies (principalement la voix très puissante de Huyguens), cherchent à prendre dessus, le chaos concassé n'est jamais loin. Deux pôles opposés se font face. Si le lyrisme me fait décoller, la pesanteur des arrangements me ramène illico sur terre, et vice-versa. Toujours sur la brèche en tension nerveuse et mélancolie, blues sale et délicatesse. Conséquence de tout ça : tiraillements dans le ventre. Souvent au bord de l'explosion, ou plutôt de l'implosion tant l'atmosphère peut être étouffante, le groupe prouve qu"il sait se remettre en question. Dans une autre chronique plus haut, on parle de suicide commercial, mais finalement, à part le tube "Beautiful Days" l'album précédent s'était peu fait remarquer, ce qui a valu au groupe de se faire éjecter de Capitol (sous filière de EMI). Plutôt que de suicide, je parlerai plutôt d'un renoncement encouragé par les aléas du parcours. Venus renonce ici à tout souci excessif de plaire, ce qui ne lui va pas plus mal. Brut de décoffrage, The Red Room est très bon. Ma préférence va sans doute à "Who The Fuck Gave You This Invitation ?", morceau terriblement douloureux, enragé, porté par des accords coups-de-hachoir et la voix révoltée et hallucinée de Huyguens, définitivement théâtral et à fleur de nerfs. Il y a quand même des ballades, pour nous éviter de nous cogner la tête contre les murs pour faire de notre chambre une "Red Room" grandeur nature. Merci à eux d'avoir osé envoyer valser les sons propres, et d'y avoir glissé des ballades intemporelles dont eux seuls ont le secret. Bon ce n'est pas un chef d'oeuvre de la trempe du premier album, mais dans son registre brûlant, le groupe atteint la perfection.
La question-de-la-décennie-si-j'étais-président : pourquoi diantre les 3 albums de Venus ont ils pour seul point commun de comporter chacun 13 titres et 51 minutes et des poussières : Quelqu'un peut-il répondre à ça ? Venus, groupe superstitieux ?
La quasi-totalité du disque suit une logique déroutante : si la pureté et le lyrisme des harmonies (principalement la voix très puissante de Huyguens), cherchent à prendre dessus, le chaos concassé n'est jamais loin. Deux pôles opposés se font face. Si le lyrisme me fait décoller, la pesanteur des arrangements me ramène illico sur terre, et vice-versa. Toujours sur la brèche en tension nerveuse et mélancolie, blues sale et délicatesse. Conséquence de tout ça : tiraillements dans le ventre. Souvent au bord de l'explosion, ou plutôt de l'implosion tant l'atmosphère peut être étouffante, le groupe prouve qu"il sait se remettre en question. Dans une autre chronique plus haut, on parle de suicide commercial, mais finalement, à part le tube "Beautiful Days" l'album précédent s'était peu fait remarquer, ce qui a valu au groupe de se faire éjecter de Capitol (sous filière de EMI). Plutôt que de suicide, je parlerai plutôt d'un renoncement encouragé par les aléas du parcours. Venus renonce ici à tout souci excessif de plaire, ce qui ne lui va pas plus mal. Brut de décoffrage, The Red Room est très bon. Ma préférence va sans doute à "Who The Fuck Gave You This Invitation ?", morceau terriblement douloureux, enragé, porté par des accords coups-de-hachoir et la voix révoltée et hallucinée de Huyguens, définitivement théâtral et à fleur de nerfs. Il y a quand même des ballades, pour nous éviter de nous cogner la tête contre les murs pour faire de notre chambre une "Red Room" grandeur nature. Merci à eux d'avoir osé envoyer valser les sons propres, et d'y avoir glissé des ballades intemporelles dont eux seuls ont le secret. Bon ce n'est pas un chef d'oeuvre de la trempe du premier album, mais dans son registre brûlant, le groupe atteint la perfection.
La question-de-la-décennie-si-j'étais-président : pourquoi diantre les 3 albums de Venus ont ils pour seul point commun de comporter chacun 13 titres et 51 minutes et des poussières : Quelqu'un peut-il répondre à ça ? Venus, groupe superstitieux ?
Parfait 17/20
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