Venus
Venus |
Label :
Bang! Music |
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Venus a plié bagage, c'en est désormais fini du groupe, qui a fait ses adieux lors d'un dernier concert donné à l'Ancienne Belgique le 23 mars 2007 à Bruxelles.
Concert exceptionnel s'il en est, où étaient invités toute une ribambelle d'artistes reconnus de la scène belge, parmi lesquels Sacha Toorop (Zop Hopop), John Stargasm et Mika Nagazaki de leurs pseudonymes (Ghinzu), ou encore Antoine Wielemans et Lionel Vancauwenberghe des Girls In Hawaii. Entre autres. Concert franchement inoubliable aussi, sans première partie, 27 morceaux, deux heures de musique prenant ça et là des morceaux un peu partout dans la discographie du groupe, remaniés pour les plus anciens pour correspondre au son de Venus version 2007, et donc au son de l'ensemble de leur tournée The Red Room. Sortis, donc, de la salle de concert, passablement étourdis, nous pensions malheureusement ne plus entendre parler de Venus ensuite, et ce double-album Venus paraît apparaitre comme un dernier soubresaut, ultime adieu du groupe, façon pour lui de mettre un point final à son histoire en la fixant sur un support.
Venus, l'album se présente donc sur deux disques : le premier fait office de best-of, reprenant des morceaux délibérément choisis par les membres du groupe, mis dans l'ordre chronologique, et avec lesquels sont représentés chacun des albums précédents : de Welcome To The Modern Dance Hall à The Red Room. S'ajoutent à ces quinze morceaux deux reprises : "Bachelorette" de Björk et "South" (Le Sud) de Nino Ferrer. Et c'est une chance que ces reprises soient là, car en soi, pour quelqu'un qui connaît déjà l'ensemble des productions de Venus, ce disque n'a que peu d'intérêt, si ce n'est se rendre compte plus précisément de l'évolution sonore possible d'un groupe sur dix ans d'existence. Parallèlement, les reprises sont belles, simples et sans prétention et c'est ce qui fait leur charme.
Le deuxième disque, et c'est maintenant que ça se corse, est constitué de 16 morceaux joués lors du concert du 23 mars 2007, mixés de façon à avoir une continuité. Et c'est en live qu'on se rend compte de ce qu'est vraiment l'intérêt du son de The Red Room: brut, tranchant, organique et douloureux, les guitares sont à l'honneur et supportent un ensemble qui se montrera pourtant très varié. Reprenant lui aussi les compositions du groupe dans toutes ses époques, on arrive étonnamment dans un concert où le contenu est cohérent de bout en bout par le son et l'ambiance développés alors que les compos touchent du rock bien lourd aux ballades mélancoliques et ambiantes, passant de l'un à l'autre sans vraiment crier gare. Et c'est beau.
C'est beau et sensible, parce que là où les sonorités agressives et lourdes prennent le devant de la scène, on a une fragilité toujours présente en filigrane, qui nous fait douter des assises sur lesquelles se base cette musique. Fragilité qui se ressent par moments dans le chant parfois surprenant de Marc Huygens, dans les interprétations des chansons assez variées que nous livrent les invités, pas toujours en accord avec Marc, visiblement, ce qui donnent des harmonies vocales surprenantes et qui nous rappellent le côté effroyablement humain de tout ce qui se trouve derrière ce son. Je me dois de citer les grands moments repris sur cette galette, comme la reprise de "Beautiful Days" nouvelle version, un "Perfect Lover" magistral par John Stargasm, une interprétation de l'"Amsterdam" de Brel à deux guitares seules absolument superbe, un "Bass Shivering Bass" à treize sur scène d'une force incroyable, et un final tout en douceur : Venus reprend en main son concert et le clos avec "Kallenovsky" et une phrase aux accents définitifs qui résume probablement leur carrière : "I won't restrain/myself again/This is my life/My own crime". Venus était un caprice coupable et assumé par ses auteurs.
Je me dois aussi d'émettre mes regrets. Car là où j'aurais espéré découvrir un double-album reprenant l'intégralité d'un concert fabuleux, je me retrouve avec un disque studio écouté une ou deux fois pour ses bonus, et un deuxième d'où un sentiment inévitable de trop peu se fait sentir. Il a beau durer 73 minutes, le souvenir de "Happiness" et "I'm the Ocean" en live en fait des douloureux absents. Ces 73 minutes sont splendides mais ne rassasient pas ma soif de fan, car il leur manque quand même quelque chose.
Néanmoins, cela n'enlève rien à la qualité de ce best-of, voyons-le ainsi, car sa fonction est finalement de proposer à ceux qui auraient raté Venus pendant sa période d'activité de le découvrir dans son ensemble, studio et live, et peut-être de les pousser à aller plus loin dans leur écoute, ce que je ne peux que leur souhaiter.
Concert exceptionnel s'il en est, où étaient invités toute une ribambelle d'artistes reconnus de la scène belge, parmi lesquels Sacha Toorop (Zop Hopop), John Stargasm et Mika Nagazaki de leurs pseudonymes (Ghinzu), ou encore Antoine Wielemans et Lionel Vancauwenberghe des Girls In Hawaii. Entre autres. Concert franchement inoubliable aussi, sans première partie, 27 morceaux, deux heures de musique prenant ça et là des morceaux un peu partout dans la discographie du groupe, remaniés pour les plus anciens pour correspondre au son de Venus version 2007, et donc au son de l'ensemble de leur tournée The Red Room. Sortis, donc, de la salle de concert, passablement étourdis, nous pensions malheureusement ne plus entendre parler de Venus ensuite, et ce double-album Venus paraît apparaitre comme un dernier soubresaut, ultime adieu du groupe, façon pour lui de mettre un point final à son histoire en la fixant sur un support.
Venus, l'album se présente donc sur deux disques : le premier fait office de best-of, reprenant des morceaux délibérément choisis par les membres du groupe, mis dans l'ordre chronologique, et avec lesquels sont représentés chacun des albums précédents : de Welcome To The Modern Dance Hall à The Red Room. S'ajoutent à ces quinze morceaux deux reprises : "Bachelorette" de Björk et "South" (Le Sud) de Nino Ferrer. Et c'est une chance que ces reprises soient là, car en soi, pour quelqu'un qui connaît déjà l'ensemble des productions de Venus, ce disque n'a que peu d'intérêt, si ce n'est se rendre compte plus précisément de l'évolution sonore possible d'un groupe sur dix ans d'existence. Parallèlement, les reprises sont belles, simples et sans prétention et c'est ce qui fait leur charme.
Le deuxième disque, et c'est maintenant que ça se corse, est constitué de 16 morceaux joués lors du concert du 23 mars 2007, mixés de façon à avoir une continuité. Et c'est en live qu'on se rend compte de ce qu'est vraiment l'intérêt du son de The Red Room: brut, tranchant, organique et douloureux, les guitares sont à l'honneur et supportent un ensemble qui se montrera pourtant très varié. Reprenant lui aussi les compositions du groupe dans toutes ses époques, on arrive étonnamment dans un concert où le contenu est cohérent de bout en bout par le son et l'ambiance développés alors que les compos touchent du rock bien lourd aux ballades mélancoliques et ambiantes, passant de l'un à l'autre sans vraiment crier gare. Et c'est beau.
C'est beau et sensible, parce que là où les sonorités agressives et lourdes prennent le devant de la scène, on a une fragilité toujours présente en filigrane, qui nous fait douter des assises sur lesquelles se base cette musique. Fragilité qui se ressent par moments dans le chant parfois surprenant de Marc Huygens, dans les interprétations des chansons assez variées que nous livrent les invités, pas toujours en accord avec Marc, visiblement, ce qui donnent des harmonies vocales surprenantes et qui nous rappellent le côté effroyablement humain de tout ce qui se trouve derrière ce son. Je me dois de citer les grands moments repris sur cette galette, comme la reprise de "Beautiful Days" nouvelle version, un "Perfect Lover" magistral par John Stargasm, une interprétation de l'"Amsterdam" de Brel à deux guitares seules absolument superbe, un "Bass Shivering Bass" à treize sur scène d'une force incroyable, et un final tout en douceur : Venus reprend en main son concert et le clos avec "Kallenovsky" et une phrase aux accents définitifs qui résume probablement leur carrière : "I won't restrain/myself again/This is my life/My own crime". Venus était un caprice coupable et assumé par ses auteurs.
Je me dois aussi d'émettre mes regrets. Car là où j'aurais espéré découvrir un double-album reprenant l'intégralité d'un concert fabuleux, je me retrouve avec un disque studio écouté une ou deux fois pour ses bonus, et un deuxième d'où un sentiment inévitable de trop peu se fait sentir. Il a beau durer 73 minutes, le souvenir de "Happiness" et "I'm the Ocean" en live en fait des douloureux absents. Ces 73 minutes sont splendides mais ne rassasient pas ma soif de fan, car il leur manque quand même quelque chose.
Néanmoins, cela n'enlève rien à la qualité de ce best-of, voyons-le ainsi, car sa fonction est finalement de proposer à ceux qui auraient raté Venus pendant sa période d'activité de le découvrir dans son ensemble, studio et live, et peut-être de les pousser à aller plus loin dans leur écoute, ce que je ne peux que leur souhaiter.
Très bon 16/20 | par Gnrf |
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