John Frusciante
John Frusciante & Josh Klinghoffer - A Sphere In The Heart Of Silence |
Label :
Record Collection |
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Très éloigné de la musique habituelle de son répertoire, John Frusciante s'autorise une escale semi-électronique dans sa Record Collection livrée en moins d'un an. C'est donc signé sous son nom ainsi que celui de son précieux collaborateur Josh Klinghoffer qu'il s'atèle à la bidouille pop...
Les longues huit minutes de la première plage très ambiante ("Sphere") laissant penser à un essai stricte à la musique synthétique, très éloignée de son registre habituel et avouons-le plutôt manqué, on est d'abord inquiétés par l'allure quelconque du projet. Quoi qu'il en soit avec autant de disques en une année, on accordera volontiers un relâchement pour un exercice de style capricieux. Arrive alors le second titre "The Afterglow". Le rythme, la basse puis le chant apparaissent et tout prend son sens. On fait immédiatement la connexion : l'œuvre est une sequel au rachitique To Record Only Water For Ten Days. Frusciante retourne en fait à une configuration plus maigre pour en tirer encore une fois avantage, tout en s'essayant plus ou moins sporadiquement à des sons qu'il ne parviendrait pas à peindre sans machines. Il s'agit plutôt d'intégrer machines et arrangements synthétiques au répertoire pop et mélodique, de s'en servir comme souche de composition, quitte à légèrement occulter les racines folk et rock le temps d'une demi-heure.
"The Afterglow" n'est alors qu'un squelette rock-pop dissimulé par une peau de claviers, de beats et de voix noyées dans un spectre de circuits. Dans ce cas-ci, juste une manière différente de couvrir une composition. Certaines plages comme "My Life" ou "Communique" se contentent au contraire d'un simple piano/voix enrobés d'une ambiance adéquate, sauf que si le premier est largement dispensable, le second est une vraie merveille en apesanteur dans laquelle la voix de Klinghoffer est aussi explicite que le vent artificiel de fond. Dans le même ordre d'idée que "The Afterglow", on rangera "Surrogate People", qui non content d'être un métissage de voix entre Klinghoffer et Frusciante, met aussi judicieusement en valeur son thème obstiné et obsédant par son ornementation autant kitsch qu'atmosphérique.
C'est déjà un peu moins le cas de l'étonnant "Walls", morceau rythmique agressif entièrement reconstruit où la voix mène seule le front mélodique de manière clairement influencée d'une Björk époque Post et Homogenic. Et bien que complètement différente, "At Your Enemies" est l'autre surprise non-organique à découvrir, la voix de Klinghoffer étant encore une fois très mélodique et efficace, le contexte étant lui aussi particulièrement ambiant et travaillé dans ses sons au rabais intentionnels.
John Frusciante et Josh Klinghoffer n'ont donc eu d'autre intention que d'explorer leur plaisir musical avec cette œuvre non pas electro mais studio. Un petit stage de 'science-pop' à rajouter au CV du bonhomme.
Les longues huit minutes de la première plage très ambiante ("Sphere") laissant penser à un essai stricte à la musique synthétique, très éloignée de son registre habituel et avouons-le plutôt manqué, on est d'abord inquiétés par l'allure quelconque du projet. Quoi qu'il en soit avec autant de disques en une année, on accordera volontiers un relâchement pour un exercice de style capricieux. Arrive alors le second titre "The Afterglow". Le rythme, la basse puis le chant apparaissent et tout prend son sens. On fait immédiatement la connexion : l'œuvre est une sequel au rachitique To Record Only Water For Ten Days. Frusciante retourne en fait à une configuration plus maigre pour en tirer encore une fois avantage, tout en s'essayant plus ou moins sporadiquement à des sons qu'il ne parviendrait pas à peindre sans machines. Il s'agit plutôt d'intégrer machines et arrangements synthétiques au répertoire pop et mélodique, de s'en servir comme souche de composition, quitte à légèrement occulter les racines folk et rock le temps d'une demi-heure.
"The Afterglow" n'est alors qu'un squelette rock-pop dissimulé par une peau de claviers, de beats et de voix noyées dans un spectre de circuits. Dans ce cas-ci, juste une manière différente de couvrir une composition. Certaines plages comme "My Life" ou "Communique" se contentent au contraire d'un simple piano/voix enrobés d'une ambiance adéquate, sauf que si le premier est largement dispensable, le second est une vraie merveille en apesanteur dans laquelle la voix de Klinghoffer est aussi explicite que le vent artificiel de fond. Dans le même ordre d'idée que "The Afterglow", on rangera "Surrogate People", qui non content d'être un métissage de voix entre Klinghoffer et Frusciante, met aussi judicieusement en valeur son thème obstiné et obsédant par son ornementation autant kitsch qu'atmosphérique.
C'est déjà un peu moins le cas de l'étonnant "Walls", morceau rythmique agressif entièrement reconstruit où la voix mène seule le front mélodique de manière clairement influencée d'une Björk époque Post et Homogenic. Et bien que complètement différente, "At Your Enemies" est l'autre surprise non-organique à découvrir, la voix de Klinghoffer étant encore une fois très mélodique et efficace, le contexte étant lui aussi particulièrement ambiant et travaillé dans ses sons au rabais intentionnels.
John Frusciante et Josh Klinghoffer n'ont donc eu d'autre intention que d'explorer leur plaisir musical avec cette œuvre non pas electro mais studio. Un petit stage de 'science-pop' à rajouter au CV du bonhomme.
Correct 12/20 | par X_YoB |
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