Guided By Voices
Propeller |
Label :
Rockathon |
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Prolifique s'il en est, le groupe de Robert Pollard, enchaînait les chansons à la vitesse de la lumière. A tel point que certaines ne furent d'ailleurs pas finies, sorte de chutes de studio, conservé malgré tout !
Mais ce n'est pas grave et Guided By Voices, au début des années 90 sortit pas moins de quatre albums en deux ans. Tous regorgeant de petits bouts de mélodies, de guitares hurlantes et de délires tout azimut, et ce jusqu'à raz bord.
Des chefs-d'œuvre lo-fi, très très mal produits, montés à l'économie de moyen, Propeller en contient pas mal. Entre blues râpeux ("Particular Damaged"), clin d'œil au "Drive My Car" des Beatles, hardcore monolithique ("Lethargy"), morceau qu'on dirait piqué à Sebadoh ("Exit Dragger"), folk bucolique à reprendre au coin du feux ("14 Cheerleader Coldfront"), instrumental débile gavé de gimmick à la Stooges ("Ergo Space Pig") et surtout titres rock irrésistibles ("On The Tundra"), la palette est large, visitant tous les styles possibles.
Le son est infernal, c'est à peine si on entend distinctement la voix de Robert Pollard, les chansons n'excèdent jamais trois minutes, les instruments n'ont visiblement subi aucun traitement de faveur et parfois on surprend plusieurs mélodies au cours d'une chanson, à l'image de "Back To Saturn X Radio Report" qui est en fait un medley de plusieurs extraits inachevés, suggérant les fonds de tiroirs impressionnants que le groupe avait à sa disposition.
Pourtant avec peu de choses mais beaucoup de cœur, Guided By Voices, signe des chansons qui ont le statut de merveilles cultes. "Red Gas Circle" est ainsi une complainte à la guitare sèche déchirante et on est sidéré devant la majesté cachée de "Circus Word".
Que dire alors de "Over The Neptune / Mesh Gear Fox", association de deux titres géniaux, qui ouvre l'album par le sommet ? Le premier est une bombe sonique archi-saturé, le deuxième fait retomber subitement la fièvre sur fond de riff ralenti avant de redémarrer sur un final ahurissant, avec arrangements classieux et déclamation de grand effet (ça reste lo-fi tout de même).
Guided By Voices distille toujours sa folie et son envie de toucher à tout, sans montrer une quelconque absence de maîtrise dans quoi que ce soit. Au-delà des ses mini chansons où transpirent l'inspiration géniale, de cette ferveur, de ces guitares encrassés, c'est l'agencement de toutes ces petites bricoles qui se révèle le plus attachant. En peu de temps et au cours d'un morceau déchirant à moitié achevé où on a pourtant l'impression que le groupe y a mis toutes ses tripes (le bouleversant "Weed King", crescendo majestueux, toutes guitares et violons dehors), on est épaté, et vite convaincu, par le talent de ces dilettantes, finalement pas si flemmards que ça.
Mais ce n'est pas grave et Guided By Voices, au début des années 90 sortit pas moins de quatre albums en deux ans. Tous regorgeant de petits bouts de mélodies, de guitares hurlantes et de délires tout azimut, et ce jusqu'à raz bord.
Des chefs-d'œuvre lo-fi, très très mal produits, montés à l'économie de moyen, Propeller en contient pas mal. Entre blues râpeux ("Particular Damaged"), clin d'œil au "Drive My Car" des Beatles, hardcore monolithique ("Lethargy"), morceau qu'on dirait piqué à Sebadoh ("Exit Dragger"), folk bucolique à reprendre au coin du feux ("14 Cheerleader Coldfront"), instrumental débile gavé de gimmick à la Stooges ("Ergo Space Pig") et surtout titres rock irrésistibles ("On The Tundra"), la palette est large, visitant tous les styles possibles.
Le son est infernal, c'est à peine si on entend distinctement la voix de Robert Pollard, les chansons n'excèdent jamais trois minutes, les instruments n'ont visiblement subi aucun traitement de faveur et parfois on surprend plusieurs mélodies au cours d'une chanson, à l'image de "Back To Saturn X Radio Report" qui est en fait un medley de plusieurs extraits inachevés, suggérant les fonds de tiroirs impressionnants que le groupe avait à sa disposition.
Pourtant avec peu de choses mais beaucoup de cœur, Guided By Voices, signe des chansons qui ont le statut de merveilles cultes. "Red Gas Circle" est ainsi une complainte à la guitare sèche déchirante et on est sidéré devant la majesté cachée de "Circus Word".
Que dire alors de "Over The Neptune / Mesh Gear Fox", association de deux titres géniaux, qui ouvre l'album par le sommet ? Le premier est une bombe sonique archi-saturé, le deuxième fait retomber subitement la fièvre sur fond de riff ralenti avant de redémarrer sur un final ahurissant, avec arrangements classieux et déclamation de grand effet (ça reste lo-fi tout de même).
Guided By Voices distille toujours sa folie et son envie de toucher à tout, sans montrer une quelconque absence de maîtrise dans quoi que ce soit. Au-delà des ses mini chansons où transpirent l'inspiration géniale, de cette ferveur, de ces guitares encrassés, c'est l'agencement de toutes ces petites bricoles qui se révèle le plus attachant. En peu de temps et au cours d'un morceau déchirant à moitié achevé où on a pourtant l'impression que le groupe y a mis toutes ses tripes (le bouleversant "Weed King", crescendo majestueux, toutes guitares et violons dehors), on est épaté, et vite convaincu, par le talent de ces dilettantes, finalement pas si flemmards que ça.
Bon 15/20 | par Vic |
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