Arab Strap
Elephant Shoe |
Label :
Go Beat |
||||
Elephant Shoe est probablement le meilleur album d'Arab Strap :
boîtes à rythmes en fin de vie, guitares électriques rock ou acoustiques superbes, notes de piano distribuées avec parcimonie... Et la voix de Moffat, bien sûr, plus lancinante et prenante que jamais, qui dessert des textes réduits à leur minimum. Tous les ingrédients sont là, réunis dans un condensé de sordidité lumineuse, de désespoir brillant.
On pourrait écrire un roman sur Elephant Shoe... Mais aussi se contenter de dire qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre.
Un album traumatisant, angoissant, mais magnifique ; le genre d'expérience dont on ne se remet que très très tard.
Jamais ?
boîtes à rythmes en fin de vie, guitares électriques rock ou acoustiques superbes, notes de piano distribuées avec parcimonie... Et la voix de Moffat, bien sûr, plus lancinante et prenante que jamais, qui dessert des textes réduits à leur minimum. Tous les ingrédients sont là, réunis dans un condensé de sordidité lumineuse, de désespoir brillant.
On pourrait écrire un roman sur Elephant Shoe... Mais aussi se contenter de dire qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre.
Un album traumatisant, angoissant, mais magnifique ; le genre d'expérience dont on ne se remet que très très tard.
Jamais ?
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Jekyll |
Posté le 22 décembre 2004 à 09 h 38 |
Aujourd'hui il neige.
La nuit tombée je sors dans le froid vêtu de bonnet, gants et d'un casque sur mes oreilles qui va diffuser la chassure d'éléphant sur mes oreilles.
Mes premiers pas crissant dans la neige froide et épaisse sont accompagnés du beat martelant qui domine "Cherbus" le titre d'ouverture en compagnie d'une guitare entêtante.
Bizarrement au milieu du morceau ce beat s'épaissit, disparaît dans la brume comme si la neige qui tombe l'avait éloigné.
Les compositions sont souvent organisées sur le même modèle: guitare sèche ou branchée menant la mélodie parfois accompagnée de cordes discrètes, un beat assez présent et une voie tout en douceur, sucrée mais pas comme une truffe au chocolat. Plutôt comme un chausson, d'éléphant.
Lent.
Un peu maladroit.
Mais tellement attachant.
Le disque avance.
La mélancolie s'installe.
Mon esprit part loin, loin.
Dans des pensées tristes mais pas désespérées.
Je flotte, porté par la neige et ce disque qui s'avère finalement d'une légèreté étonnante.
C'est bon.
La nuit tombée je sors dans le froid vêtu de bonnet, gants et d'un casque sur mes oreilles qui va diffuser la chassure d'éléphant sur mes oreilles.
Mes premiers pas crissant dans la neige froide et épaisse sont accompagnés du beat martelant qui domine "Cherbus" le titre d'ouverture en compagnie d'une guitare entêtante.
Bizarrement au milieu du morceau ce beat s'épaissit, disparaît dans la brume comme si la neige qui tombe l'avait éloigné.
Les compositions sont souvent organisées sur le même modèle: guitare sèche ou branchée menant la mélodie parfois accompagnée de cordes discrètes, un beat assez présent et une voie tout en douceur, sucrée mais pas comme une truffe au chocolat. Plutôt comme un chausson, d'éléphant.
Lent.
Un peu maladroit.
Mais tellement attachant.
Le disque avance.
La mélancolie s'installe.
Mon esprit part loin, loin.
Dans des pensées tristes mais pas désespérées.
Je flotte, porté par la neige et ce disque qui s'avère finalement d'une légèreté étonnante.
C'est bon.
Excellent ! 18/20
Posté le 04 août 2005 à 00 h 52 |
Après avoir passé avec "classe" (façon de parler chez Arab Strap) le cap du deuxième album ("Philophobia") et de l'album live ("Mad For Sadness"), deux exercices de style qui ont posé de manière rude et pure le style d'Arab Strap, voici le groupe signé sur une major ... Et fait rare pour être souligné, Arab Strap va explorer les moyens soniques qui lui sont offerts pour mettre en couleurs leurs compositions "minimales" (façon de parler aussi chez Arab Strap).
Ainsi, chaque boîte à rythme est tranchante, les touches noisy et l'introduction de cordes et piano apportent une grande finesse à l'écriture sans fioritures du groupe.
Même si cela a mal tourné avec la major ; il reste de cette époque cet album excellent en tout point, le groupe a su rester sur la brèche et suivre son fil rouge avec passion...
Ainsi, chaque boîte à rythme est tranchante, les touches noisy et l'introduction de cordes et piano apportent une grande finesse à l'écriture sans fioritures du groupe.
Même si cela a mal tourné avec la major ; il reste de cette époque cet album excellent en tout point, le groupe a su rester sur la brèche et suivre son fil rouge avec passion...
Parfait 17/20
Posté le 20 juin 2007 à 02 h 11 |
La soirée débute juste, vous prenez place, sereinement, sur le sofa ; Le calme et l'environnement ambiants ont quelque chose de pesant, mais en même temps de rassurant, car vous êtes accompagné de gens haut placés dans votre estime, ce qui assure un bon moment quoi qu'il arrive. Vous ne connaissiez pas ce lieu isolé, et vous le découvrez avec admiration.
Vous décidez alors de lancer Elephant Shoe sur la platine, car il semble être le disque écrit par des situations et pour des situations du même genre. Quelques regards étonnés s'échangent, les premiers rythmes massifs et uniformes sont là, et tendent le petit rassemblement présent au silence. Les premières minutes sont captivantes : elles annoncent clairement les 6 prochaines heures, et les états d'âmes que vous partagerez avec vos complices vous accompagnant ce soir.
Ce disque fait comprendre sur tout le long de la nuit très intime qui est en train de défiler qu'il ne se représentera pas de si tôt, ou du moins qu'un cousin du même genre ne viendra pas titiller vos oreilles de la même façon tous les quatre matins. Car il a le profil idéal d'un grand disque, d'un disque unique, pour toute l'originalité, la personnalité et les ambiances angoissantes qu'il répand sur tout le long. Il est une vraie démonstration de sérénité, de paix, de lassitude et principalement de désabusement mis en musique. Aidan Moffat, responsable de tous ces chants écrasants, semble somnoler, semble arriver à atteindre de nouveaux horizons indiscernables pour la plupart d'entre nous. Il se montre luttant contre lui même, contre ses sentiments qui le déchirent, contre son humeur écrasante, contre son propre désespoir...
Le disque suit une progression logique dans le temps et dans l'espace, et s'abîme dans les entrailles de la nuit avec ces derniers. Plus on s'enfonce dans l'œuvre, plus le temps passe (jusque là, logique), et plus l'environnement devient pesant, plus votre tête reste secouée par ce qu'elle vient de percevoir (et par la fatigue, également). Et pourtant, cette galette n'est pas un concentré orchestral vertigineux à proprement parler, loin de là. Elle ne dévoile pas non plus de grands talents purement techniques. Car elle n'est qu'une accumulation de multiples beats tout droit sortis d'une simple boite à rythme, ainsi que de beaucoup de petites idées bien placées, comme d'habiles et légers riffs de guitares ou de brillantes et délicates lignes de piano: tout simplement la simplicité au service du génie.
Le matin se lève. La dernière chanson, nommée "Hello Daylight" sonnant la fin tel un hasard annoncé, est sur le point de rendre l'âme, tout comme la nuit qui s'achève. Il est temps d'aller se reposer. Car quiconque a déjà tenté l'aventure Elephant Shoe vous l'affirmera : l'enseignement partagé par ce disque va nécessiter de longues heures de sommeil avant d'être correctement appréhendé.
Vous décidez alors de lancer Elephant Shoe sur la platine, car il semble être le disque écrit par des situations et pour des situations du même genre. Quelques regards étonnés s'échangent, les premiers rythmes massifs et uniformes sont là, et tendent le petit rassemblement présent au silence. Les premières minutes sont captivantes : elles annoncent clairement les 6 prochaines heures, et les états d'âmes que vous partagerez avec vos complices vous accompagnant ce soir.
Ce disque fait comprendre sur tout le long de la nuit très intime qui est en train de défiler qu'il ne se représentera pas de si tôt, ou du moins qu'un cousin du même genre ne viendra pas titiller vos oreilles de la même façon tous les quatre matins. Car il a le profil idéal d'un grand disque, d'un disque unique, pour toute l'originalité, la personnalité et les ambiances angoissantes qu'il répand sur tout le long. Il est une vraie démonstration de sérénité, de paix, de lassitude et principalement de désabusement mis en musique. Aidan Moffat, responsable de tous ces chants écrasants, semble somnoler, semble arriver à atteindre de nouveaux horizons indiscernables pour la plupart d'entre nous. Il se montre luttant contre lui même, contre ses sentiments qui le déchirent, contre son humeur écrasante, contre son propre désespoir...
Le disque suit une progression logique dans le temps et dans l'espace, et s'abîme dans les entrailles de la nuit avec ces derniers. Plus on s'enfonce dans l'œuvre, plus le temps passe (jusque là, logique), et plus l'environnement devient pesant, plus votre tête reste secouée par ce qu'elle vient de percevoir (et par la fatigue, également). Et pourtant, cette galette n'est pas un concentré orchestral vertigineux à proprement parler, loin de là. Elle ne dévoile pas non plus de grands talents purement techniques. Car elle n'est qu'une accumulation de multiples beats tout droit sortis d'une simple boite à rythme, ainsi que de beaucoup de petites idées bien placées, comme d'habiles et légers riffs de guitares ou de brillantes et délicates lignes de piano: tout simplement la simplicité au service du génie.
Le matin se lève. La dernière chanson, nommée "Hello Daylight" sonnant la fin tel un hasard annoncé, est sur le point de rendre l'âme, tout comme la nuit qui s'achève. Il est temps d'aller se reposer. Car quiconque a déjà tenté l'aventure Elephant Shoe vous l'affirmera : l'enseignement partagé par ce disque va nécessiter de longues heures de sommeil avant d'être correctement appréhendé.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 23 septembre 2008 à 15 h 52 |
Arab Strap, avec ce Elephant Shoe, à encore beau nous renvoyer cette impression musicale statique et uniforme en économisant au maximum ses arrangements, il n'en ressort paradoxalement que plus d'émotions.
Il en va de paire pour les textes, toujours autant marmonnés nonchalamment par un Aidan Moffat et son air "je m'en foutiste", gobant les syllabes une à une. Mais cette fois-ci, la désinvolture absolue de son phrasé est accompagné d'un son plus froid que sur les deux précédents opus. En effet Malcom Middelton déploie, autour des ses proses un rien désabusées, une électronique minimaliste, pour ne pas dire squelettique, fusionnant à merveille avec les traditionnelles guitares neurasthéniques du groupe. De plus, on remarque l'utilisation quasi-systématique d'une boite à rythme au détriment d'une vraie batterie. Rien ne dépasse, aucun superflu, et lorsque l'on analyse clairement les arrangements, on se prend à croire qu'aucune note, qu'aucun souffle ne peut et doit être ajouté ou supprimé. Le résultat parait plus que pertinent, démontrant au final que cet abusif épurement définit en fait la richesse et la grandeur des compostions.
Désormais, les beats électroniques sont souvent à l'introduction des titres, avant que ne s'immiscent, puis s'élèvent, patiemment les arpèges d'une mélodieuse guitare. Ainsi sont construits les excellents, et pour le moins troublants, "Cherubs", "One Four Seven One", "Leave The Day Free" et "The Drunking Eye". Enfin, impossible de conclure sans faire référence à "Autumnal" et ses sept minutes de crescendo entre ses sobres accords de guitare, ses délicates notes de piano et ses déchirantes envolées de cordes. Une pure merveille, un véritable moment de poésie musicale.
Moins mélancolique que Philophobia, Elephant Shoe semble être le plus perfectionniste album du duo écossais.
Arab Strap plus froid, plus sombre, plus mélancolique, plus laconique que jamais.
Il en va de paire pour les textes, toujours autant marmonnés nonchalamment par un Aidan Moffat et son air "je m'en foutiste", gobant les syllabes une à une. Mais cette fois-ci, la désinvolture absolue de son phrasé est accompagné d'un son plus froid que sur les deux précédents opus. En effet Malcom Middelton déploie, autour des ses proses un rien désabusées, une électronique minimaliste, pour ne pas dire squelettique, fusionnant à merveille avec les traditionnelles guitares neurasthéniques du groupe. De plus, on remarque l'utilisation quasi-systématique d'une boite à rythme au détriment d'une vraie batterie. Rien ne dépasse, aucun superflu, et lorsque l'on analyse clairement les arrangements, on se prend à croire qu'aucune note, qu'aucun souffle ne peut et doit être ajouté ou supprimé. Le résultat parait plus que pertinent, démontrant au final que cet abusif épurement définit en fait la richesse et la grandeur des compostions.
Désormais, les beats électroniques sont souvent à l'introduction des titres, avant que ne s'immiscent, puis s'élèvent, patiemment les arpèges d'une mélodieuse guitare. Ainsi sont construits les excellents, et pour le moins troublants, "Cherubs", "One Four Seven One", "Leave The Day Free" et "The Drunking Eye". Enfin, impossible de conclure sans faire référence à "Autumnal" et ses sept minutes de crescendo entre ses sobres accords de guitare, ses délicates notes de piano et ses déchirantes envolées de cordes. Une pure merveille, un véritable moment de poésie musicale.
Moins mélancolique que Philophobia, Elephant Shoe semble être le plus perfectionniste album du duo écossais.
Arab Strap plus froid, plus sombre, plus mélancolique, plus laconique que jamais.
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