Arab Strap
Ten Years Of Tears |
Label :
Chemikal Underground |
||||
Arab Strap, c'est fini. Oui, et pour vous consoler, contentez vous de cette compilation paresseuse, ou allez vous faire foutre.
Car Ten Years Of Tears a en effet de quoi énerver l'admirateur transi des deux écossais: on peut toujours se brosser pour savoir de quel LP, EP ou session sort tel ou tel titre ; quant à leur date de création, c'est à vous de juger. Et l'absence de la version studio de "Girls Of Summer" (dont l'EP du même nom est tout bonnement introuvable), titre magnifique présent sur le live "Mad For Sadness", laisse également un goût amer ; surtout quand on sait que le groupe évite soigneusement de le jouer en live depuis 99...
Alors jugeons ce que nous pouvons juger, avec notre oreille de strappeur nostalgique, en faisant fi d'un premier tour d'horizon décevant.
Les morceaux sont malgré tout très bien choisis, dévoilant dans la première partie de la compilation une facette peu commune du duo, presque punk ("Islands (Original 1995 Demo)", "Gilded (live)" ou encore le terrible "I Saw You", joué lors de la dernière tournée). Probablement les premières amours des deux frères ennemis...
A noter également des versions différentes très enthousiasmantes de titres plus ou moins cultes. "The Clearing (Version 2)", avec en guests le violoncelle d'Isobel Campbell et un piano très pop, est beaucoup moins extrême que sur "The Week Never Starts Round Here", et dégage une fragilité dont on ne pensait pas ce morceau capable.
La version acoustique de "Packs Of Three" (Philophobia) est magnifique et révèle à ceux qui en doutaient encore le vrai talent de mélodiste de Middleton. "(Afternoon) Soaps", aussi issue de Philophobia, se retrouve mystifiée en electro pop légère, et enfin "If There's No Hope For Us (Rogue Version)" se distingue de son aînée, parue sur The Last Romance, par une instrumentation totalement différente: groove poisseux, gimmick de guitare génial et désabusé... Cela aurait pu être un nouveau classique du groupe (soupirs).
On ne s'attardera pas sur les 'singles' (arf) choisis: les excellents "The First Big Weekend" (The Week Never Starts Round Here), "The Shy Retirer" (Monday At The Hung And Pint) et "There's No Ending" (The Last Romance) font éclater la géniale diversité d'Arab Strap, tant dans l'instrumentation que dans les paroles.
De même, on ne s'appesantira ni sur la version live de "Blood" (The Week Never Starts Round Here), fidèle à l'originale, donc réjouissante, ni sur l'excellent remix de "Turbulence" (The Red Thread) par Bis, qui décomplexerait n'importe quel quidam de danser sur la musique des écossais (qui l'eût cru ?).
Le reste de la compilation est un recueil de titres oscillant entre le beau et l'indispensable. "Preface: Set The Scene", qui ouvre la danse, fait rentrer à merveille l'auditeur peu averti dans le monde d'Arab Strap.
"Rocket, Take Your Turn" est déchirant, feint d'exploser pour mieux faire transpirer l'échec: un autre sommet méconnu du groupe, sans aucun doute. Autre coup de génie, autre sommet, ce "The Girl I Loved" aux arpèges réverbérés d'une puissance incroyable, s'achevant en distorsion grasse, et accompagnés d'un Moffat au romantisme éternellement dégueulasse... Un monument.
"To All A Good Night", comme "Where We've Left Our Love" sont plus apaisés, et cela fait du bien au milieu de cet océan de noirceur ! A ce titre on profite en morceaux cachés de cette reprise amusante de Bonnie Tyler, "It's A Heartache", ou Moffat n'a jamais chanté aussi faux (le vilain) ainsi que d'une escapade bontempiesque complètement improbable.
Un adieu aussi merveilleusement bancal que la discographie de ce groupe indispensable.
Car Ten Years Of Tears a en effet de quoi énerver l'admirateur transi des deux écossais: on peut toujours se brosser pour savoir de quel LP, EP ou session sort tel ou tel titre ; quant à leur date de création, c'est à vous de juger. Et l'absence de la version studio de "Girls Of Summer" (dont l'EP du même nom est tout bonnement introuvable), titre magnifique présent sur le live "Mad For Sadness", laisse également un goût amer ; surtout quand on sait que le groupe évite soigneusement de le jouer en live depuis 99...
Alors jugeons ce que nous pouvons juger, avec notre oreille de strappeur nostalgique, en faisant fi d'un premier tour d'horizon décevant.
Les morceaux sont malgré tout très bien choisis, dévoilant dans la première partie de la compilation une facette peu commune du duo, presque punk ("Islands (Original 1995 Demo)", "Gilded (live)" ou encore le terrible "I Saw You", joué lors de la dernière tournée). Probablement les premières amours des deux frères ennemis...
A noter également des versions différentes très enthousiasmantes de titres plus ou moins cultes. "The Clearing (Version 2)", avec en guests le violoncelle d'Isobel Campbell et un piano très pop, est beaucoup moins extrême que sur "The Week Never Starts Round Here", et dégage une fragilité dont on ne pensait pas ce morceau capable.
La version acoustique de "Packs Of Three" (Philophobia) est magnifique et révèle à ceux qui en doutaient encore le vrai talent de mélodiste de Middleton. "(Afternoon) Soaps", aussi issue de Philophobia, se retrouve mystifiée en electro pop légère, et enfin "If There's No Hope For Us (Rogue Version)" se distingue de son aînée, parue sur The Last Romance, par une instrumentation totalement différente: groove poisseux, gimmick de guitare génial et désabusé... Cela aurait pu être un nouveau classique du groupe (soupirs).
On ne s'attardera pas sur les 'singles' (arf) choisis: les excellents "The First Big Weekend" (The Week Never Starts Round Here), "The Shy Retirer" (Monday At The Hung And Pint) et "There's No Ending" (The Last Romance) font éclater la géniale diversité d'Arab Strap, tant dans l'instrumentation que dans les paroles.
De même, on ne s'appesantira ni sur la version live de "Blood" (The Week Never Starts Round Here), fidèle à l'originale, donc réjouissante, ni sur l'excellent remix de "Turbulence" (The Red Thread) par Bis, qui décomplexerait n'importe quel quidam de danser sur la musique des écossais (qui l'eût cru ?).
Le reste de la compilation est un recueil de titres oscillant entre le beau et l'indispensable. "Preface: Set The Scene", qui ouvre la danse, fait rentrer à merveille l'auditeur peu averti dans le monde d'Arab Strap.
"Rocket, Take Your Turn" est déchirant, feint d'exploser pour mieux faire transpirer l'échec: un autre sommet méconnu du groupe, sans aucun doute. Autre coup de génie, autre sommet, ce "The Girl I Loved" aux arpèges réverbérés d'une puissance incroyable, s'achevant en distorsion grasse, et accompagnés d'un Moffat au romantisme éternellement dégueulasse... Un monument.
"To All A Good Night", comme "Where We've Left Our Love" sont plus apaisés, et cela fait du bien au milieu de cet océan de noirceur ! A ce titre on profite en morceaux cachés de cette reprise amusante de Bonnie Tyler, "It's A Heartache", ou Moffat n'a jamais chanté aussi faux (le vilain) ainsi que d'une escapade bontempiesque complètement improbable.
Un adieu aussi merveilleusement bancal que la discographie de ce groupe indispensable.
Parfait 17/20 | par Jekyll |
En ligne
349 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages