Fiona Apple
When The Pawn... |
Label :
Clean Slate |
||||
Tidal était un regard dans le vide, When The Pawn en est un vers l'horizon. C'est d'une humeur toujours torturée mais définitivement optimiste que ce deuxième disque dévoile un songwriting baroque mûre, cerné d'arrangements minutieux toujours plus justes.
Tout au long de cette nouvelle histoire, les mots ne cessent de nous convaincre qu'elle domine sa vie/son œuvre sur tous les fronts, quitte à se jouer de nous... Si l'ouverture "On The Bound" a des apparences de lente marche boiteuse, 'une page se tourne' dans la vie de la jeune femme qui a grandi au même titre que sa musique. "To Your Love" et son piano soutenu le confirme : On a encore une fois l'agréable sensation de rentrer dans un monde créé de toute pièce où la demoiselle est ici sûre d'elle, et constate que 'la douleur est évidente dans son existence' sans s'y apitoyer pour autant. Le refrain de "Limp" scande la fermeté des propos d'une femme désormais sur la défensive à coup de double grosse caisse, tandis que le passage instrumental à deux batteries mime un duel amoureux que la chanteuse ne peut que remporter.
De ce titre commence un jeu malicieux de la musicienne, nous révélant en musique un repertoire varié et complèxe, nous révélant une personnalité variée et complèxe. C'est ainsi que la fausse ballade épurée qu'est "Love Ridden" fait preuve de compassion mais que le groove lancinant de "A Mistake" la montre sans peur ni reproche. L'humour de "Paper Bag", joyeux constat de la cause perdue que forme ses illusions, ne dévoile pas la partie immergée de l'iceberg de "Fast As You Can" : elle sait également se faire diablesse, du moment qu'elle en tire du plaisir...
C'est justement pourquoi "The Way Things Are" est une des milles façons de dire qu'elle sera toujours mieux seule que mal accompagnée, que "Get Gone" s'empresse de donner un coup de balais définitif aux vices de forme relationnels pour que "I Know" ferme la danse dans une plénitude et une sagesse apaisante. Une fois cette dernière page rabattue, l'avalanche de plaisir nous a définitivement domptée par la composition personnelle, la production parfaite, la voix si chaude, les mots si sincère...
Un autre voyage hors du temps jouissif où la petite Apple est à l'andromaque, donne le rythme et choisis le mouvement, creuse les reins et se fait maîtresse de nos sens... et on en profite grandement.
Tout au long de cette nouvelle histoire, les mots ne cessent de nous convaincre qu'elle domine sa vie/son œuvre sur tous les fronts, quitte à se jouer de nous... Si l'ouverture "On The Bound" a des apparences de lente marche boiteuse, 'une page se tourne' dans la vie de la jeune femme qui a grandi au même titre que sa musique. "To Your Love" et son piano soutenu le confirme : On a encore une fois l'agréable sensation de rentrer dans un monde créé de toute pièce où la demoiselle est ici sûre d'elle, et constate que 'la douleur est évidente dans son existence' sans s'y apitoyer pour autant. Le refrain de "Limp" scande la fermeté des propos d'une femme désormais sur la défensive à coup de double grosse caisse, tandis que le passage instrumental à deux batteries mime un duel amoureux que la chanteuse ne peut que remporter.
De ce titre commence un jeu malicieux de la musicienne, nous révélant en musique un repertoire varié et complèxe, nous révélant une personnalité variée et complèxe. C'est ainsi que la fausse ballade épurée qu'est "Love Ridden" fait preuve de compassion mais que le groove lancinant de "A Mistake" la montre sans peur ni reproche. L'humour de "Paper Bag", joyeux constat de la cause perdue que forme ses illusions, ne dévoile pas la partie immergée de l'iceberg de "Fast As You Can" : elle sait également se faire diablesse, du moment qu'elle en tire du plaisir...
C'est justement pourquoi "The Way Things Are" est une des milles façons de dire qu'elle sera toujours mieux seule que mal accompagnée, que "Get Gone" s'empresse de donner un coup de balais définitif aux vices de forme relationnels pour que "I Know" ferme la danse dans une plénitude et une sagesse apaisante. Une fois cette dernière page rabattue, l'avalanche de plaisir nous a définitivement domptée par la composition personnelle, la production parfaite, la voix si chaude, les mots si sincère...
Un autre voyage hors du temps jouissif où la petite Apple est à l'andromaque, donne le rythme et choisis le mouvement, creuse les reins et se fait maîtresse de nos sens... et on en profite grandement.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par X_YoB |
Titre complet de l'album :
When the Pawn Hits the Conflicts He Thinks Like a King What He Knows Throws the Blows When He Goes to the Fight and He'll Win the Whole Thing 'Fore He Enters the Ring There's No Body to Batter When Your Mind Is Your Might So When You Go Solo, You Hold Your Own Hand and Remember That Depth Is the Greatest of Heights and if You Know Where You Stand, Then You Know Where to Land and if You Fall It Won't Matter, 'Cuz You'll Know That You're Right.
When the Pawn Hits the Conflicts He Thinks Like a King What He Knows Throws the Blows When He Goes to the Fight and He'll Win the Whole Thing 'Fore He Enters the Ring There's No Body to Batter When Your Mind Is Your Might So When You Go Solo, You Hold Your Own Hand and Remember That Depth Is the Greatest of Heights and if You Know Where You Stand, Then You Know Where to Land and if You Fall It Won't Matter, 'Cuz You'll Know That You're Right.
Posté le 31 juillet 2006 à 14 h 22 |
En mettant la main sur ce disque, je croyais dur comme fer tomber sur une sorte de clone de Norah Jones: Certainement charmant, sans doute envoûtant, mais pas impérissable. Comme je me trompais! Cette jolie pomme aux yeux bleus m'a vraiment bien eu! Faute de la Jones, c'est plutôt du côté de chez Nina Simone et de PJ Harvey qu'on retrouve la demoiselle. De la première, elle a héritée la gracieuse indolence, un feeling qui ne s'explique pas, et de la seconde, elle a la hargne, l'intellect et le brio.
Sur des structures jazzy à base de piano-voix, Fiona rajoute malignement des couches d'overdubs savamment dosés et toutes plus intéressantes les unes que les autres: guitares électriques, boîtes à rythmes, envolées de cordes et de cuivres... Arrangements classiques et modernes se marient à merveille et donnent du corps à des compositions qui auraient tout aussi bien pu se suffire à elles même.
Le cocktail fait mouche à tout coups car le talent est là, des chansons simples et pourtant si complexes, qui fascinent autant qu'elles intriguent. De fait, plusieurs écoutes suffiraient à peine à cerner la richesse musicale de l'album.
Et que dire de cette voix ? Forte et brûlante comme une fournaise, elle invite, elle rassure, elle repousse. Mise au service des histoires de cœur compliquées de la belle (avec elle ou avec un autre), elle transfigure sa pensée. Chaque mot devient une douce blessure à nos oreilles. On comprend et on partage.
"On The Bound" et son refrain où Fiona crache avec conviction à un amant supposé 'You're all I need !' et la sublime "I Know" la mettant en scène face à une relation sans issue, sont autant de perles qui jalonnent cette œuvre irrationnelle et passionnée.
Certains la rêvaient en une triste Alanis Morissette vaguement bobo, mais finalement Fiona a préférée rester une pomme. Et c'est tant mieux.
Sur des structures jazzy à base de piano-voix, Fiona rajoute malignement des couches d'overdubs savamment dosés et toutes plus intéressantes les unes que les autres: guitares électriques, boîtes à rythmes, envolées de cordes et de cuivres... Arrangements classiques et modernes se marient à merveille et donnent du corps à des compositions qui auraient tout aussi bien pu se suffire à elles même.
Le cocktail fait mouche à tout coups car le talent est là, des chansons simples et pourtant si complexes, qui fascinent autant qu'elles intriguent. De fait, plusieurs écoutes suffiraient à peine à cerner la richesse musicale de l'album.
Et que dire de cette voix ? Forte et brûlante comme une fournaise, elle invite, elle rassure, elle repousse. Mise au service des histoires de cœur compliquées de la belle (avec elle ou avec un autre), elle transfigure sa pensée. Chaque mot devient une douce blessure à nos oreilles. On comprend et on partage.
"On The Bound" et son refrain où Fiona crache avec conviction à un amant supposé 'You're all I need !' et la sublime "I Know" la mettant en scène face à une relation sans issue, sont autant de perles qui jalonnent cette œuvre irrationnelle et passionnée.
Certains la rêvaient en une triste Alanis Morissette vaguement bobo, mais finalement Fiona a préférée rester une pomme. Et c'est tant mieux.
Parfait 17/20
En ligne
378 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages