Boys Noize
Barcelone - Espagne [Razzmatazz-Sala Loft] - vendredi 05 décembre 2008 |
Résumé d´un vendredi soir à Barcelone.
Ce soir, Djset de Boys Noize au Razzmatazz, haut lieu de la fête et de la musique à Barcelone. C´est en ce moment le huitième anniversaire de cette salle de concert/discothèque exceptionnelle, et pendant tout le mois de décembre défile une liste d´artiste à faire pâlir de nombreux festivals.
On sort du métro, le Razz est situé dans le Poblenou, un des quartiers les plus pauvres de la capitale catalane. A mesure qu´on s´approche de la salle, les bouteilles, les traces de vomi, les seringues souillent de plus en plus le sol. Sans aucune surprise, la queue est très longue et fait le tour du pâté de maison. Mais les videurs font très bien leur boulot et filtrent parfaitement le public. Comprenez, tout le monde rentre en 5 minutes tant qu´il ne porte pas de ceinture d´explosifs, même si une pancarte indique que la capacité maximum est déjà atteinte...
Le Razzmatazz est une ancienne usine désaffectée, qui comporte 5 salles aux ambiances très différents, dont une grande salle de concert par laquelle on passe obligatoirement.
En rentrant, on tombe donc sur le concert de Ladyhawke, sympathique, le temps de s´éclater sur "Paris Is Burning" et "My Delirium". Mais pas le temps de s´attarder, Alex Ridha nous attend.
Je n´ai jamais vu le Razz aussi plein, car ce soir, il y´a un showcase Modular: 4 des 5 salles sont occupées par des artistes du label australien. Il faut se battre et se contorsionner pour passer dans les escaliers qui mènent au Loft, la salle oú Alex Ridha joue, celle oú les meilleurs nuits technos de la ville ont eu lieu. Le Loft est plein à craquer alors qu´il est à peine 3 heures, et le public s´éclate déjà au son de Surkin, Para One ou SebastiAn. Enfin Boys Noize arrive et prend place derrière ses machines analogiques, pas de laptop. C´est quand même plus beau à voir, un DJ qui s´excite sur ses machines plutôt que figé devant son écran.
Un beat retentit, ralentit, puis accélère jusqu´à reconnaître une voix vocodée chantant "My Moon My Man" : on est dans le bain, une grande clameur retentit dans le salle ! A peine le temps de reconnaître le remix qui l´a imposé come un grand que le DJ de Hambourg enchaîne sur un "Show Back Your Hands" absolument dévastateur. Le ton est donné, ce soir ça va être violent !
La suite est un déferlement hallucinant de beats tranchants, de basses abyssales, de breaks irréels et de montées acides hallucinantes. Le son de Boys Noize est énorme, ce mec a le don pour retourner un dance-floor comme personne en jouant une techno très violente pas du tout grand public. Pas un moment pour souffler, des explosions palpitantes, des moments d´attente excitants. Dans le public, c´est la folie, tout le monde est déchaîné, en nage, danse comme un fou. Les ados côtoient les teufeurs habituels, seule la musique compte ce soir ! Le MDMA fait son effet, tout le monde se tombe dans les bras, les couples de ¼ d´heure se font et se défont, les pills s´échangent et les transactions se font tranquillement. Mon dieu quelle ambiance, quelle communion ! Et quand Boys Noize joue des morceaux connus, c´est 1000 personnes dans une salle de capacité de 800 qui sautent et crient dans un même élan. Avec à la clé des souvenirs exceptionnels.
"Positif" de Mr Oizo, le premier track vraiment connu, toujours aussi bon de se faire insulter d´animal par le DJ qui nous annonce qu´on va crever, surtout quand cette dernière est suivie de la machine de guerre "Dolami" de SebastiAn. Un peu plus tard, on entend venir de très loin le "& Down" de Boys Noize, absolument fantastique, d´une violence folle, surtout sur le 2ème pont. On entendra aussi "Lava Lava", dont le rythme a été accéléré, révélant le potentiel dansant que je préssentais, surtout quand il la joue en reward, faisant naître un nouvel air! Par- ci par là, on entendra le ‘All the girls, standing in the line for the bathroom' de N*E*R*D, le début de "Breathe" de Prodigy, le "Is You (Brodinski Remix)" de DIM, le "Sketter Humanoid (Feadz Remix)" de Humanoid, les percus du "Hannukah" de Etienne de Crécy et l´intro du "Time To Pretend" de MGMT.
Chacun de ces tracks relativement connus aura l´effet d´une bombe, et relancera le show après avoir profité de morceaux obscurs mais souvent diablement efficaces.
Le set se finit par le remix de "My Moon My Man" : la salle est inondée de lumière, c´est la première fois depuis 2 heures que la déferlante de beats s´arrête, et la douce voix de Feist semble sortie de nulle part, comme un îlot de tranquillité sur une mer déchaînée.
Une fois n´est pas coutume, on aura le droit à un rappel, composé de quelques minutes de bourrinage, et du "Paper Planes" de M.I.A. Et quand le roadie demande à Alex Ridha de s´arrêter, je pense que rarement le Loft n´aura autant grondé. Dur retour à la réalité : 30 minutes pour sortir, tellement le Razz était plein ce soir-là. Mais ensuite, quel bonheur de se retrouver dans les ruelles du Poblenou et de causer avec le reste du public, dont on sait qu´ils ont tous bon goût. J´aime la variété du public du Razz: de tous les âges, de toutes les catégoris sociales, mais tous passionnés de musique.
Putain mais quel Djset !! Boys Noize a encore progressé depuis l´été dernier, et atteint des sommets mirifiques, je me demande quand il va s´arrêter. Le temps de deux heures, on s´est complètement oubliés, pénétrés par la musique, la ressentant dans tous le corps, dans chaque pore de la peau. Alex Ridha sait parfaitement construire ses sets, alternant tracks connus et obscurs, il joue avec nos émotions, il ménage des montées sur plusieurs minutes, télescope les influences et les époques. Et voilà ce qu´on a trouvé cette nuit là : la communion dans la musique, le plaisir de partager les mêmes références avec le reste du public, tomber dans les bras d´inconnus pour profiter de telle explosion, se sourire lorsqu´ on reconnaît un morceau, et entendre des morceaux de pleins d´artistes qu´on admirait tous.
Ma génération a trouvé son héros.
Ce soir, Djset de Boys Noize au Razzmatazz, haut lieu de la fête et de la musique à Barcelone. C´est en ce moment le huitième anniversaire de cette salle de concert/discothèque exceptionnelle, et pendant tout le mois de décembre défile une liste d´artiste à faire pâlir de nombreux festivals.
On sort du métro, le Razz est situé dans le Poblenou, un des quartiers les plus pauvres de la capitale catalane. A mesure qu´on s´approche de la salle, les bouteilles, les traces de vomi, les seringues souillent de plus en plus le sol. Sans aucune surprise, la queue est très longue et fait le tour du pâté de maison. Mais les videurs font très bien leur boulot et filtrent parfaitement le public. Comprenez, tout le monde rentre en 5 minutes tant qu´il ne porte pas de ceinture d´explosifs, même si une pancarte indique que la capacité maximum est déjà atteinte...
Le Razzmatazz est une ancienne usine désaffectée, qui comporte 5 salles aux ambiances très différents, dont une grande salle de concert par laquelle on passe obligatoirement.
En rentrant, on tombe donc sur le concert de Ladyhawke, sympathique, le temps de s´éclater sur "Paris Is Burning" et "My Delirium". Mais pas le temps de s´attarder, Alex Ridha nous attend.
Je n´ai jamais vu le Razz aussi plein, car ce soir, il y´a un showcase Modular: 4 des 5 salles sont occupées par des artistes du label australien. Il faut se battre et se contorsionner pour passer dans les escaliers qui mènent au Loft, la salle oú Alex Ridha joue, celle oú les meilleurs nuits technos de la ville ont eu lieu. Le Loft est plein à craquer alors qu´il est à peine 3 heures, et le public s´éclate déjà au son de Surkin, Para One ou SebastiAn. Enfin Boys Noize arrive et prend place derrière ses machines analogiques, pas de laptop. C´est quand même plus beau à voir, un DJ qui s´excite sur ses machines plutôt que figé devant son écran.
Un beat retentit, ralentit, puis accélère jusqu´à reconnaître une voix vocodée chantant "My Moon My Man" : on est dans le bain, une grande clameur retentit dans le salle ! A peine le temps de reconnaître le remix qui l´a imposé come un grand que le DJ de Hambourg enchaîne sur un "Show Back Your Hands" absolument dévastateur. Le ton est donné, ce soir ça va être violent !
La suite est un déferlement hallucinant de beats tranchants, de basses abyssales, de breaks irréels et de montées acides hallucinantes. Le son de Boys Noize est énorme, ce mec a le don pour retourner un dance-floor comme personne en jouant une techno très violente pas du tout grand public. Pas un moment pour souffler, des explosions palpitantes, des moments d´attente excitants. Dans le public, c´est la folie, tout le monde est déchaîné, en nage, danse comme un fou. Les ados côtoient les teufeurs habituels, seule la musique compte ce soir ! Le MDMA fait son effet, tout le monde se tombe dans les bras, les couples de ¼ d´heure se font et se défont, les pills s´échangent et les transactions se font tranquillement. Mon dieu quelle ambiance, quelle communion ! Et quand Boys Noize joue des morceaux connus, c´est 1000 personnes dans une salle de capacité de 800 qui sautent et crient dans un même élan. Avec à la clé des souvenirs exceptionnels.
"Positif" de Mr Oizo, le premier track vraiment connu, toujours aussi bon de se faire insulter d´animal par le DJ qui nous annonce qu´on va crever, surtout quand cette dernière est suivie de la machine de guerre "Dolami" de SebastiAn. Un peu plus tard, on entend venir de très loin le "& Down" de Boys Noize, absolument fantastique, d´une violence folle, surtout sur le 2ème pont. On entendra aussi "Lava Lava", dont le rythme a été accéléré, révélant le potentiel dansant que je préssentais, surtout quand il la joue en reward, faisant naître un nouvel air! Par- ci par là, on entendra le ‘All the girls, standing in the line for the bathroom' de N*E*R*D, le début de "Breathe" de Prodigy, le "Is You (Brodinski Remix)" de DIM, le "Sketter Humanoid (Feadz Remix)" de Humanoid, les percus du "Hannukah" de Etienne de Crécy et l´intro du "Time To Pretend" de MGMT.
Chacun de ces tracks relativement connus aura l´effet d´une bombe, et relancera le show après avoir profité de morceaux obscurs mais souvent diablement efficaces.
Le set se finit par le remix de "My Moon My Man" : la salle est inondée de lumière, c´est la première fois depuis 2 heures que la déferlante de beats s´arrête, et la douce voix de Feist semble sortie de nulle part, comme un îlot de tranquillité sur une mer déchaînée.
Une fois n´est pas coutume, on aura le droit à un rappel, composé de quelques minutes de bourrinage, et du "Paper Planes" de M.I.A. Et quand le roadie demande à Alex Ridha de s´arrêter, je pense que rarement le Loft n´aura autant grondé. Dur retour à la réalité : 30 minutes pour sortir, tellement le Razz était plein ce soir-là. Mais ensuite, quel bonheur de se retrouver dans les ruelles du Poblenou et de causer avec le reste du public, dont on sait qu´ils ont tous bon goût. J´aime la variété du public du Razz: de tous les âges, de toutes les catégoris sociales, mais tous passionnés de musique.
Putain mais quel Djset !! Boys Noize a encore progressé depuis l´été dernier, et atteint des sommets mirifiques, je me demande quand il va s´arrêter. Le temps de deux heures, on s´est complètement oubliés, pénétrés par la musique, la ressentant dans tous le corps, dans chaque pore de la peau. Alex Ridha sait parfaitement construire ses sets, alternant tracks connus et obscurs, il joue avec nos émotions, il ménage des montées sur plusieurs minutes, télescope les influences et les époques. Et voilà ce qu´on a trouvé cette nuit là : la communion dans la musique, le plaisir de partager les mêmes références avec le reste du public, tomber dans les bras d´inconnus pour profiter de telle explosion, se sourire lorsqu´ on reconnaît un morceau, et entendre des morceaux de pleins d´artistes qu´on admirait tous.
Ma génération a trouvé son héros.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Vamos |
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