The Boo Radleys
Learning To Walk |
Label :
Rough Trade |
||||
En plaquant des aria esthétiques sur un entassement sonore confondant, The Boo Radleys ira vite, en déjà quelques singles (regroupés ici par leur premier label, suite au succès inouï de Giant Steps), devenir un des groupes prodiges d'une pop spatiale. Au côté des illustres Ride ou Pale Saints ou des moins connus Blind Mr Jones et Revolver, la formation anglaise née à la fin des années 80, savait conjuguer parfaitement un sens phénoménal pour l'écriture soignée et une énergie décappante à jouer avec fracas.
Fort d'un talent hors norme et d'une sensibilité sans égal, les garçons de Liverpool allaient se placer directement au dessus de la mélée et figurer parmis les grands du shoegazing, ce courant qui présentait une grâce absolue sous des dehors terrifiant et électrique. On le surnommait ainsi car ses membres avaient l'habitude de regarder souvent le sol lors des concerts. Mis à mal par la presse de l'époque, en manque de sensations, ce mouvement s'essoufla bien vite, faute de connaître le succès, malgré un nombre ahurissant de groupes ratachés et d'albums sortis, tous aussi bons les uns que les autres. Cette manière de concevoir la musique est aujourd'hui une influence et un témoignage unique. Le shoegazing pouvait communiquer toutes les nuances possibles de l'émotion dans un cri absurde et détaché. Une sorte de recherche éperdue du beau dans un bourbier desespéré et rageur.
The Boo Radleys savaient, mieux que personne, créer un électro-choc mélodique et leurs chansons n'étaient souvent que des aires de décollage pour un voyage lointain dans les déferlantes noisy. Leur son primitif, concentré et violent, les guitares en cascades, la voix éthérée et douceâtre de Martin Carr, sonnent incongrus mais se révèlent bien vite les nouveaux écrins de mini chef-d'oeuvre, tous plus beaux les uns que les autres. Et dire que Martin Carr renia ses premiers EP's, jugeant la production déficiente et le son pas assez réussi. Perfectionniste, il enfermera sa bande dans les studios de Creation Records pour peaufiner ce qui restera comme un des sommets du shoegazing et du rock anglais tout court: Everything's Alright Forever, véritable fourre-tout où le groupe montrera l'étendu de ses immences capacités.
Pourtant Learning To Walk mérite le détour. Sans doute parce qu'il est plus direct, plus frontal. On retrouve une combinaison géniale de nerfs et de cérébralité, de psychédélisme (à noter les reprises de "Alone Again Or" de Love et de "Boo! Faith" de New Order, interprétées lors des John Peel's sessions) et de vivacité, le tout enrobé dans un certain laisser-aller et d'une préférence pour les explosions fracassantes. Le mur de reverb' est effrayant: les guitares et la basse se taillent la part du lion et les pédales d'effets forment un orchestre à part entière. Ça sonne comme une tournade, avec ses baisses imprévues de souffle et ses reprises de vigueur dévastatrices.
Dans un soucis constant de perfection, The Boo Radleys impose leur loi, une nouvelle, celle du bruit, de la fureur. En espérant que ces parasites sonores couvrent suffisament la délicatesse qui les habite.
Fort d'un talent hors norme et d'une sensibilité sans égal, les garçons de Liverpool allaient se placer directement au dessus de la mélée et figurer parmis les grands du shoegazing, ce courant qui présentait une grâce absolue sous des dehors terrifiant et électrique. On le surnommait ainsi car ses membres avaient l'habitude de regarder souvent le sol lors des concerts. Mis à mal par la presse de l'époque, en manque de sensations, ce mouvement s'essoufla bien vite, faute de connaître le succès, malgré un nombre ahurissant de groupes ratachés et d'albums sortis, tous aussi bons les uns que les autres. Cette manière de concevoir la musique est aujourd'hui une influence et un témoignage unique. Le shoegazing pouvait communiquer toutes les nuances possibles de l'émotion dans un cri absurde et détaché. Une sorte de recherche éperdue du beau dans un bourbier desespéré et rageur.
The Boo Radleys savaient, mieux que personne, créer un électro-choc mélodique et leurs chansons n'étaient souvent que des aires de décollage pour un voyage lointain dans les déferlantes noisy. Leur son primitif, concentré et violent, les guitares en cascades, la voix éthérée et douceâtre de Martin Carr, sonnent incongrus mais se révèlent bien vite les nouveaux écrins de mini chef-d'oeuvre, tous plus beaux les uns que les autres. Et dire que Martin Carr renia ses premiers EP's, jugeant la production déficiente et le son pas assez réussi. Perfectionniste, il enfermera sa bande dans les studios de Creation Records pour peaufiner ce qui restera comme un des sommets du shoegazing et du rock anglais tout court: Everything's Alright Forever, véritable fourre-tout où le groupe montrera l'étendu de ses immences capacités.
Pourtant Learning To Walk mérite le détour. Sans doute parce qu'il est plus direct, plus frontal. On retrouve une combinaison géniale de nerfs et de cérébralité, de psychédélisme (à noter les reprises de "Alone Again Or" de Love et de "Boo! Faith" de New Order, interprétées lors des John Peel's sessions) et de vivacité, le tout enrobé dans un certain laisser-aller et d'une préférence pour les explosions fracassantes. Le mur de reverb' est effrayant: les guitares et la basse se taillent la part du lion et les pédales d'effets forment un orchestre à part entière. Ça sonne comme une tournade, avec ses baisses imprévues de souffle et ses reprises de vigueur dévastatrices.
Dans un soucis constant de perfection, The Boo Radleys impose leur loi, une nouvelle, celle du bruit, de la fureur. En espérant que ces parasites sonores couvrent suffisament la délicatesse qui les habite.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Vic |
Posté le 19 septembre 2005 à 22 h 15 |
En 1993, les Boo Radleys atteignent leur sommet avec l'album "Giant Step" adulé par la critique. Peu de temps après, voici venir "Learning To Walk" qui, comme son nom le laisse supposer, revient sur les débuts du groupe.
Figurent donc sur cette compilation leurs trois premiers EPs ("Kaleidoscope", "Every Heaven" et "Boo Up !") sortis entre 1990 et 1991.
Leurs chansons n'apportent, à ce moment, pas grand chose de fondamental par rapport aux albums de noisy pop déja sortis ; mais laissent présager des capacités du groupe.
Cette compilation n'est pas superflue car il eut été dommage de passer à côté de "The Finest Kiss" (contre pied au "Perfect Kiss" de New Order ? ...), "Tortoise Hell" ou "Sometimes Soon She Said".
A cela viennent s'ajouter deux reprises issues des Peel Sessions : "Alone Again Or" de Love, et une mémorable version de "True Faith" de New Order (rebaptisé "Boo Faith") survivant héroïquement à un déluge de guitares.
Un disque secondaire des Boo's ... mais un petit plaisir dont on aurait tort de se priver.
Figurent donc sur cette compilation leurs trois premiers EPs ("Kaleidoscope", "Every Heaven" et "Boo Up !") sortis entre 1990 et 1991.
Leurs chansons n'apportent, à ce moment, pas grand chose de fondamental par rapport aux albums de noisy pop déja sortis ; mais laissent présager des capacités du groupe.
Cette compilation n'est pas superflue car il eut été dommage de passer à côté de "The Finest Kiss" (contre pied au "Perfect Kiss" de New Order ? ...), "Tortoise Hell" ou "Sometimes Soon She Said".
A cela viennent s'ajouter deux reprises issues des Peel Sessions : "Alone Again Or" de Love, et une mémorable version de "True Faith" de New Order (rebaptisé "Boo Faith") survivant héroïquement à un déluge de guitares.
Un disque secondaire des Boo's ... mais un petit plaisir dont on aurait tort de se priver.
Sympa 14/20
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