Jeff Buckley
Songs To No One (1991-1992) |
Label :
Evolver |
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Nouveau prétexte pour sortir un album posthume du regretté Jeff: retracer le parcours du chanteur précédant l'enregistrement de son unique opus, c'est-à-dire couvrir la période allant du printemps 1991 à celui de l'année suivante. Un an durant lequel Buckley prend pleinement conscience de son infini talent, un an durant lequel germent, entre autres, "Mojo Pin" et "Grace", ces futures merveilles que l'on connaît. Ce disque, c'est aussi l'opportunité pour Gary Lucas, guitariste ayant collaboré avec Jeff, de sortir de l'ombre. C'est tout à son honneur, étant donné l'impact qu'il a eu sur la créativité du songwriter.
Alors que retenir parmi toutes les bandes que Jeff a laissées derrière lui ? Réponse: une sélection de onze titres inédits captés en live ou en studio, parmi lesquels on compte quelques reprises. Mais ne soyons pas dupes: à moins d'être un fan absolu prêt à tout accepter, il n'y a que les morceaux jamais entendus auparavant qui suscitent un engouement réel. Ainsi, on passera rapidement sur les versions dépouillées de "Mojo Pin" et de "Grace", qui bien qu'intéressantes n'apportent rien de neuf. Et c'est avec une curiosité compréhensible qu'on découvre cette petite poignée d'inédits.
On tendra donc l'oreille sur cet "Hymne A L'Amour", reprise d'Edith Piaf, rendue méconnaissable dans une version de plus de dix minutes ! Gary Lucas multiplie les effets de guitare pour créer une atmosphère lancinante, mais hélas ça ne décolle pas vraiment, et ce malgré toutes les bonnes intentions des deux comparses. Il reste heureusement de quoi se satisfaire: "How Long Will It Take", autre reprise très belle cette fois-ci, "Song To No One", un sympathique morceau inspiré, et quelques autres qui valent le détour.
A noter tout de même, et ce n'est pas anodin, la retouche de deux titres inédits. A la musique de Jeff et Gary se superposent dix ans plus tard des arrangements tout neufs, dans le but de révéler le potentiel de ces titres. Bien qu'une telle opération soit critiquable, le résultat paraît naturel, d'époque. Pour preuve, les meilleurs inédits du disque sont ces deux chansons... La participation du groupe Sex Mob sur "She Is Free", avec ses cuivres, crée une ambiance appréciable. Ce n'est peut être pas plus mal après tout...
Ce Songs To No One est donc l'occasion de découvrir un Jeff déjà brillant à ses débuts ainsi que la collaboration fructueuse avec Gary Lucas. En même temps, ce disque fait un peu "fond de tiroirs", ne serait-ce que par la provenance multiple des titres et leur manque de production. Les fans purs et durs y trouveront certainement leur compte, mais les autres peuvent passer leur chemin sans regrets.
Alors que retenir parmi toutes les bandes que Jeff a laissées derrière lui ? Réponse: une sélection de onze titres inédits captés en live ou en studio, parmi lesquels on compte quelques reprises. Mais ne soyons pas dupes: à moins d'être un fan absolu prêt à tout accepter, il n'y a que les morceaux jamais entendus auparavant qui suscitent un engouement réel. Ainsi, on passera rapidement sur les versions dépouillées de "Mojo Pin" et de "Grace", qui bien qu'intéressantes n'apportent rien de neuf. Et c'est avec une curiosité compréhensible qu'on découvre cette petite poignée d'inédits.
On tendra donc l'oreille sur cet "Hymne A L'Amour", reprise d'Edith Piaf, rendue méconnaissable dans une version de plus de dix minutes ! Gary Lucas multiplie les effets de guitare pour créer une atmosphère lancinante, mais hélas ça ne décolle pas vraiment, et ce malgré toutes les bonnes intentions des deux comparses. Il reste heureusement de quoi se satisfaire: "How Long Will It Take", autre reprise très belle cette fois-ci, "Song To No One", un sympathique morceau inspiré, et quelques autres qui valent le détour.
A noter tout de même, et ce n'est pas anodin, la retouche de deux titres inédits. A la musique de Jeff et Gary se superposent dix ans plus tard des arrangements tout neufs, dans le but de révéler le potentiel de ces titres. Bien qu'une telle opération soit critiquable, le résultat paraît naturel, d'époque. Pour preuve, les meilleurs inédits du disque sont ces deux chansons... La participation du groupe Sex Mob sur "She Is Free", avec ses cuivres, crée une ambiance appréciable. Ce n'est peut être pas plus mal après tout...
Ce Songs To No One est donc l'occasion de découvrir un Jeff déjà brillant à ses débuts ainsi que la collaboration fructueuse avec Gary Lucas. En même temps, ce disque fait un peu "fond de tiroirs", ne serait-ce que par la provenance multiple des titres et leur manque de production. Les fans purs et durs y trouveront certainement leur compte, mais les autres peuvent passer leur chemin sans regrets.
Pas mal 13/20 | par Head |
Posté le 04 février 2005 à 01 h 44 |
Un disque très très limite et limité, on me l'a offert pour un Noël, étonnant de la famille qui se souvient que j'aime Jeff Buckley...
Autant je conseille les lives Bataclan, Live At Sin-é et Mystery White Boy aux nostalgique de Jeff, autant celui-ci pue l'arnaque ! Il n'est ni à l'honneur de Jeff ni à celui de Gary Lucas de ressortir du tiroir des démos aussi peu accomplies. Franchement, même pour un fan de Jeff c'est un peu dur à avaler... Si vous voulez entendre Jeff chanter du Piaf, reportez-vous plutôt au Live At Sin-é et à cette version magnifique de "Je N'en Connais Pas La Fin - L' Hymne à l'Amour". C'est quand même autre chose...
Autant je conseille les lives Bataclan, Live At Sin-é et Mystery White Boy aux nostalgique de Jeff, autant celui-ci pue l'arnaque ! Il n'est ni à l'honneur de Jeff ni à celui de Gary Lucas de ressortir du tiroir des démos aussi peu accomplies. Franchement, même pour un fan de Jeff c'est un peu dur à avaler... Si vous voulez entendre Jeff chanter du Piaf, reportez-vous plutôt au Live At Sin-é et à cette version magnifique de "Je N'en Connais Pas La Fin - L' Hymne à l'Amour". C'est quand même autre chose...
Pas terrible 9/20
Posté le 30 juin 2005 à 23 h 26 |
Que penser des oeuvres posthumes ? Véritables hommages qualitatifs ou alors produits inutiles de marketing ? Ce n'est pas l'ouvrage post 1997 de Jeff Buckley qui nous permettra de répondre à cette question. En écoutant The Mystery White Boy ou Live At L'Olympia nous pencherions largement vers la première proposition tandis que (Sketches For) My Sweetheart The Drunk nous laisserait plutôt un goût amer dans la bouche.
Ainsi, que devons-nous attendre de cette dernière compilation ? Déception ou soulagement d'avoir retrouvé le véritable jeune prodige ? Il est préférable de ne rien penser, puisque de toute façon, cet album ne représente que des ébauches du travail de Jeff, des ébauches construites sur une seule petite année, sous les bruits de New- York.
Pourquoi l'écouter alors ?
Ce Songs To No One 1991-1992 est une collection de demos et de titres live précieux. On y retrouve tout le talent, toute la verve de Jeff, qui expérimente et présente son génie de façon très naturelle et très simple en compagnie de Gary Lucas. Songs To No One est une petite étincelle, mais c'est l'étincelle élémentaire qui fera naître l'incandescent "Grace". Jeff étale ici les prémisses de sa gloire: on découvre un "Grace" et un "Mojo Pin" différents et dénudés, mais toujours touchés par la même sensibilité. C'est vraiment surprenant de discerner les fondements d'une œuvre après l'avoir entendue finie, dans la complétude la plus parfaite.
Mais cette compilation ne se charge pas uniquement de montrer les débuts du travail déjà élaboré. Il y a des productions inédites qui nous remettrons face à la précocité artistique de Jeff tels que le surprenant "How Long Will It Take" ou le très original "Harem Man". Il y a aussi une reprise, une longue reprise exaltante et émouvante, que Jeff rend si aisément sienne malgré les difficultés de la langue française : "L'Hymne A L'Amour".
Une seule écoute et nous voilà retombés dans l'ivresse nommée Buckley. Rien qu'une seule.
Il aurait mieux fallu reposer l'album après ce premier contact avec Songs To No One 1991-1992. Ne pas le porter à ses oreilles une seconde fois, parce que, c'est à partir de là qu'on commencera à discerner les défauts de cette production. Ou plutôt de cette idée.
En effet, n'est-ce pas trop frustrant et restrictif de sortir des titres étalés sur une période si courte et, qui plus est, mal choisie ? Pourquoi nous priver des perles parues entre 1992 et 1994 -"Madame Georges" par exemple- et des autres démos de "Grace" ?
Songs To No One 1991-1992 est, comme le titre l'indique, un assemblage de chansons interdites, secrètes, intimes, qui n'auraient jamais dû tomber dans les mains malpropres des chercheurs de rentabilité.
Du coup, on se sent comme des voyeurs qui profitent de la mort prématurée de Jeff pour fouiller dans ses affaires.
Que penser des œuvres posthumes ? On peut les encenser quand elles utilisent dignement la composition d'un artiste. Ici, il faut avouer que ce n'est pas le cas.
Dommage. Tout aurait été si différent si l'album s'était appelé: Songs To No One 1991-1994.
Ainsi, que devons-nous attendre de cette dernière compilation ? Déception ou soulagement d'avoir retrouvé le véritable jeune prodige ? Il est préférable de ne rien penser, puisque de toute façon, cet album ne représente que des ébauches du travail de Jeff, des ébauches construites sur une seule petite année, sous les bruits de New- York.
Pourquoi l'écouter alors ?
Ce Songs To No One 1991-1992 est une collection de demos et de titres live précieux. On y retrouve tout le talent, toute la verve de Jeff, qui expérimente et présente son génie de façon très naturelle et très simple en compagnie de Gary Lucas. Songs To No One est une petite étincelle, mais c'est l'étincelle élémentaire qui fera naître l'incandescent "Grace". Jeff étale ici les prémisses de sa gloire: on découvre un "Grace" et un "Mojo Pin" différents et dénudés, mais toujours touchés par la même sensibilité. C'est vraiment surprenant de discerner les fondements d'une œuvre après l'avoir entendue finie, dans la complétude la plus parfaite.
Mais cette compilation ne se charge pas uniquement de montrer les débuts du travail déjà élaboré. Il y a des productions inédites qui nous remettrons face à la précocité artistique de Jeff tels que le surprenant "How Long Will It Take" ou le très original "Harem Man". Il y a aussi une reprise, une longue reprise exaltante et émouvante, que Jeff rend si aisément sienne malgré les difficultés de la langue française : "L'Hymne A L'Amour".
Une seule écoute et nous voilà retombés dans l'ivresse nommée Buckley. Rien qu'une seule.
Il aurait mieux fallu reposer l'album après ce premier contact avec Songs To No One 1991-1992. Ne pas le porter à ses oreilles une seconde fois, parce que, c'est à partir de là qu'on commencera à discerner les défauts de cette production. Ou plutôt de cette idée.
En effet, n'est-ce pas trop frustrant et restrictif de sortir des titres étalés sur une période si courte et, qui plus est, mal choisie ? Pourquoi nous priver des perles parues entre 1992 et 1994 -"Madame Georges" par exemple- et des autres démos de "Grace" ?
Songs To No One 1991-1992 est, comme le titre l'indique, un assemblage de chansons interdites, secrètes, intimes, qui n'auraient jamais dû tomber dans les mains malpropres des chercheurs de rentabilité.
Du coup, on se sent comme des voyeurs qui profitent de la mort prématurée de Jeff pour fouiller dans ses affaires.
Que penser des œuvres posthumes ? On peut les encenser quand elles utilisent dignement la composition d'un artiste. Ici, il faut avouer que ce n'est pas le cas.
Dommage. Tout aurait été si différent si l'album s'était appelé: Songs To No One 1991-1994.
Passable 11/20
Posté le 13 octobre 2006 à 18 h 00 |
Enregistrées avant Grace, ces Songs To No One donnent un aperçu des débuts de Jeff Buckley, à une époque où il était encore pratiquemment inconnu.
A l'époque, Jeff avait rencontré le guitariste Gary Lucas, ex-Captain Beefheart, avec l'aide duquel il a pu enregistrer ses premières démos, avant que Grace ne naisse et ne projette Jeff au firmament des plus grands chanteurs et songwriters de son temps.
Les fans français vont être contents: l'album s'ouvre sur une longue version (11:30) de "L'Hymne A l'Amour" où l'on entend Jeff improviser sur des arrangements atmosphériques plutôt flous. Il faut savoir qu'à l'époque, Jeff commençait à peine à oser déployer sa voix: envisagée ainsi, cette suite de démos et de bandes de répétition prend réellement une valeur émouvante. Car il n'est pas vraiment question de valeur musicale ici: les chansons sont bien trop inabouties, trop déstructurées pour être prises comme telles.
Songs To No One est un disque fait pour les fans, qui écraseront une larme à l'écoute de "Mojo Pin" ou de "Grace" version brute. On retient quand même quelques jolis moments ("Songs To No One...", jolie fantaisie pop et bluesy dans laquelle Jeff laisse dérouler sa voix unique, accompagnée presqu'uniquement par la guitare experte de Gary Lucas).
Ces chansons n'étaient peut-être destinées à personne à l'origine. En tout cas, elles ont maintenant trouvé leur destinataire: la foule de fans encore inconsolables de la mort mystérieuse de leur idole, il y a 10 ans.
A l'époque, Jeff avait rencontré le guitariste Gary Lucas, ex-Captain Beefheart, avec l'aide duquel il a pu enregistrer ses premières démos, avant que Grace ne naisse et ne projette Jeff au firmament des plus grands chanteurs et songwriters de son temps.
Les fans français vont être contents: l'album s'ouvre sur une longue version (11:30) de "L'Hymne A l'Amour" où l'on entend Jeff improviser sur des arrangements atmosphériques plutôt flous. Il faut savoir qu'à l'époque, Jeff commençait à peine à oser déployer sa voix: envisagée ainsi, cette suite de démos et de bandes de répétition prend réellement une valeur émouvante. Car il n'est pas vraiment question de valeur musicale ici: les chansons sont bien trop inabouties, trop déstructurées pour être prises comme telles.
Songs To No One est un disque fait pour les fans, qui écraseront une larme à l'écoute de "Mojo Pin" ou de "Grace" version brute. On retient quand même quelques jolis moments ("Songs To No One...", jolie fantaisie pop et bluesy dans laquelle Jeff laisse dérouler sa voix unique, accompagnée presqu'uniquement par la guitare experte de Gary Lucas).
Ces chansons n'étaient peut-être destinées à personne à l'origine. En tout cas, elles ont maintenant trouvé leur destinataire: la foule de fans encore inconsolables de la mort mystérieuse de leur idole, il y a 10 ans.
Sympa 14/20
Posté le 07 novembre 2008 à 19 h 04 |
Première chose : j'ai hésité au moment de noter le disque.
Ensuite, étant un énorme adorateur de Jeff Buckley, je ne peux pas ne pas avouer mon extrême déception quand j'ai écouté Songs To No One. Et surtout, j'ai encore l'impression aujourd'hui (alors que je l'avais acheté à sa sortie il y a maintenant six ans) de m'être fait avoir "comme un crétin".
Et oui, il n'y a que les titres "Song To No One", "Harem Man" et, surtout, le magnifique "She's Free" pour m'empêcher de dire que ce disque devrait tout simplement ne pas exister ! Ajoutons à ma liste "Malign Fiesta", car je suis quand même un fervant de Jeff après tout !
En conclusion, quatre des onze morceaux sont vraiment à la hauteur de l'image qui doit rester de Jeff "Grace" Buckley. Les sept mauvais morceaux ne lui rendent pas une seule seconde l'hommage qu'il mérite. Vous l'avez compris, ce disque est, aujourd'hui, le seul défaut dans son catalogue. Alors, si vous ne l'avez pas encore, foncez sur Grace Legacy Edition qui, sans proposer un impossible Grace numéro deux, nous permet d'entendre de nouveaux petits bijous.
PS : je garderai malgré tout Songs To No One, quitte à le laisser prendre la poussière dans un grenier...
Ensuite, étant un énorme adorateur de Jeff Buckley, je ne peux pas ne pas avouer mon extrême déception quand j'ai écouté Songs To No One. Et surtout, j'ai encore l'impression aujourd'hui (alors que je l'avais acheté à sa sortie il y a maintenant six ans) de m'être fait avoir "comme un crétin".
Et oui, il n'y a que les titres "Song To No One", "Harem Man" et, surtout, le magnifique "She's Free" pour m'empêcher de dire que ce disque devrait tout simplement ne pas exister ! Ajoutons à ma liste "Malign Fiesta", car je suis quand même un fervant de Jeff après tout !
En conclusion, quatre des onze morceaux sont vraiment à la hauteur de l'image qui doit rester de Jeff "Grace" Buckley. Les sept mauvais morceaux ne lui rendent pas une seule seconde l'hommage qu'il mérite. Vous l'avez compris, ce disque est, aujourd'hui, le seul défaut dans son catalogue. Alors, si vous ne l'avez pas encore, foncez sur Grace Legacy Edition qui, sans proposer un impossible Grace numéro deux, nous permet d'entendre de nouveaux petits bijous.
PS : je garderai malgré tout Songs To No One, quitte à le laisser prendre la poussière dans un grenier...
A éviter 6/20
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