Patti Smith
Horses |
Label :
Arista |
||||
Sorti en 1975, Horses, premier album de Patti Smith, va secouer le rock poussif du milieu des seventies. Produit par un John Cale toujours aussi visionnaire, ce disque se pose en éclaireur de la déferlante 'punk' qui va bientôt secouer la planète.
Avec Horses, Patti Smith réussit la synthèse entre le rock urbain du Velvet Underground, la liberté des textes de Bob Dylan, et les poètes francais Verlaine et Rimbaud que la chanteuse de Chicago idôlatre depuis l'adolescence.
Adepte et proche de William Burroughs, le vénéré poète et écrivain de la beat génération, elle propose avec ce premier album magistral un savant melange de soie et d'asphalte.
Les chansons véritables hymnes créés ou repris par Patti sont brûlants et palpitants de fougue et de rage contenue.
Dès l'intro, elle annonçe la couleur "Jesus died for somebody sins but not mine" clame-t-elle avant d'enchaîner une époustouflante version du "Gloria" de Van Morrison.
Cet album fera naître mille vocations sur le pavé new-yorkais et dès sa parution, les critiques parlant de Patti évoquent tour à tour Miles Davis, Bob Dylan ou encore Charlie Mingus.
Horses et sa légendaire pochette entrent de plein pied dans l'histoire du rock.
A noter que la réedition CD propose un bonus grandiose avec une version live de Patti Smith et John Cale sur une reprise apocalyptique du "My Generation" des Who.
Avec Horses, Patti Smith réussit la synthèse entre le rock urbain du Velvet Underground, la liberté des textes de Bob Dylan, et les poètes francais Verlaine et Rimbaud que la chanteuse de Chicago idôlatre depuis l'adolescence.
Adepte et proche de William Burroughs, le vénéré poète et écrivain de la beat génération, elle propose avec ce premier album magistral un savant melange de soie et d'asphalte.
Les chansons véritables hymnes créés ou repris par Patti sont brûlants et palpitants de fougue et de rage contenue.
Dès l'intro, elle annonçe la couleur "Jesus died for somebody sins but not mine" clame-t-elle avant d'enchaîner une époustouflante version du "Gloria" de Van Morrison.
Cet album fera naître mille vocations sur le pavé new-yorkais et dès sa parution, les critiques parlant de Patti évoquent tour à tour Miles Davis, Bob Dylan ou encore Charlie Mingus.
Horses et sa légendaire pochette entrent de plein pied dans l'histoire du rock.
A noter que la réedition CD propose un bonus grandiose avec une version live de Patti Smith et John Cale sur une reprise apocalyptique du "My Generation" des Who.
Excellent ! 18/20 | par Jimbo |
Posté le 09 janvier 2006 à 10 h 03 |
La cassette traînait déjà depuis longtemps sur l'étagère de mes parents. Avec cette pochette, parmi les meilleures sans aucun doute. Et puis, y'avait ce tube, "Gloria", que j'connaissais avec la radio : manquait plus de poser la cassette dans le lecteur.
C'est avec ferveur que j'apprends "In Excelsis Deo", prière punk clamant l'indépendance et l'irresponsabilité qui inaugure les chevaux sur le point de s'emballer, de s'enchevêtrer malicieusement dans les pattes de "Gloria" des Them et son refrain en battologia. Blasphème donc.
Entre ballades nocturnes rythmées d'envolées chorales, les mots se percutent, prétention poétique paraît-il, cependant jamais rien de trop solennel, tout sort du cœur au risque peut-être de l'épuisement s'il n'y avait pas ce son groovy et un peu dub de "Redondo Beach" pour éveiller en nous quelques impulsions lascives et dansantes que le rock'n'roll devrait s'faire un devoir de ne pas oublier. Mais bon, le rock'n'roll est un sale gosse.
Après la bousculade progressive du "Birdland" où Patti se jetait à corps perdu dans l'obscurité tragique de la poésie, refusant pour un temps le rôle de Voyant ('I give you my eyes !'), place au punk avec "Free Money" parce qu'ici on ne parle que du fric que t'auras jamais, parce que la batterie est fabuleuse et que la voix est sans attache aucune.
Face B : on ne referme pas encore le livre, trop de belles descriptions à imaginer, encore trop de récits auxquels se suspendre. Et, alors que la guitare chante, que Patti appelle en vain, le piano dresse un nouveau tableau de la nuit, "Break It Up". S'ensuit : 'Suddenly... Johnny... gets the feeling... he's being surrounded by... HORSES... HORSES... HORSES...'. Le tout porté par un souffle viscéral, la cadence de ces 3 mots imitant l'animal au galop... après toute cette agitation, ne reste plus que l'instrument noir et blanc à l'image de la Patti en cravate : elle calme le rythme pour mieux casser toute notion de chansons à forme fixe, car on débarque ici dans un pays sans limites, une bulle musicale ('It's a place called space') où elle se met à frémir toutes les paroles, un écho récite en parallèle l'aventure de ce même pauvre Johnny. Et puis les sabots reprennent leur course en guise d'apothéose.
Le voyage se clôt sur une "Elegie", somptueuse, que j'ai redécouvert avec le temps, c'est-à-dire, il n'y a pas encore très longtemps, puisque cela fait déjà longtemps que j'ai rencontré cette mer, cette possibilité (les auditeurs comprendront, les autres trouveront à juste titre ces mots boursouflés). Et j'y retourne depuis très souvent.
C'est avec ferveur que j'apprends "In Excelsis Deo", prière punk clamant l'indépendance et l'irresponsabilité qui inaugure les chevaux sur le point de s'emballer, de s'enchevêtrer malicieusement dans les pattes de "Gloria" des Them et son refrain en battologia. Blasphème donc.
Entre ballades nocturnes rythmées d'envolées chorales, les mots se percutent, prétention poétique paraît-il, cependant jamais rien de trop solennel, tout sort du cœur au risque peut-être de l'épuisement s'il n'y avait pas ce son groovy et un peu dub de "Redondo Beach" pour éveiller en nous quelques impulsions lascives et dansantes que le rock'n'roll devrait s'faire un devoir de ne pas oublier. Mais bon, le rock'n'roll est un sale gosse.
Après la bousculade progressive du "Birdland" où Patti se jetait à corps perdu dans l'obscurité tragique de la poésie, refusant pour un temps le rôle de Voyant ('I give you my eyes !'), place au punk avec "Free Money" parce qu'ici on ne parle que du fric que t'auras jamais, parce que la batterie est fabuleuse et que la voix est sans attache aucune.
Face B : on ne referme pas encore le livre, trop de belles descriptions à imaginer, encore trop de récits auxquels se suspendre. Et, alors que la guitare chante, que Patti appelle en vain, le piano dresse un nouveau tableau de la nuit, "Break It Up". S'ensuit : 'Suddenly... Johnny... gets the feeling... he's being surrounded by... HORSES... HORSES... HORSES...'. Le tout porté par un souffle viscéral, la cadence de ces 3 mots imitant l'animal au galop... après toute cette agitation, ne reste plus que l'instrument noir et blanc à l'image de la Patti en cravate : elle calme le rythme pour mieux casser toute notion de chansons à forme fixe, car on débarque ici dans un pays sans limites, une bulle musicale ('It's a place called space') où elle se met à frémir toutes les paroles, un écho récite en parallèle l'aventure de ce même pauvre Johnny. Et puis les sabots reprennent leur course en guise d'apothéose.
Le voyage se clôt sur une "Elegie", somptueuse, que j'ai redécouvert avec le temps, c'est-à-dire, il n'y a pas encore très longtemps, puisque cela fait déjà longtemps que j'ai rencontré cette mer, cette possibilité (les auditeurs comprendront, les autres trouveront à juste titre ces mots boursouflés). Et j'y retourne depuis très souvent.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 28 août 2006 à 18 h 02 |
Que dire d'un tel album ? Une fièvre et une énergie qui vous clouent sur place, un son totalement hors du temps, pour un album qui date (déjà) de 1975... Un Rimbaud-femme qui jouerait à se prendre pour Johnny Rotten, le tout allié à la fougue rageuse d'un Springsteen...
Dès le magnifique "Gloria" -hommage à Van Morisson- Patti plante un décor lyrique et rugueux, le rock'n'roll dans son essence même. Les pistes plus calmes sur lesquelles elle nous entraîne ("Elegie") sont pleines d'une mélancolie qui vient des tripes, la vraie plaie ouverte; tristesse qui explose sur des morceaux tels que "Break It Up" ou les somptueux "Birdland" et "Land", de neuf minutes chacun, qui alternent entre accalmie et transe, mettent le cerveau à l'envers et font couler la transpiration sans que l'on s'en rende compte...
Le disque qui a réussit la synthèse entre rock héroïque et punk... De l'art comme on n'en fait plus et qu'il faudrait faire écouter à bien des groupes qui se prétendent géniaux...
Dès le magnifique "Gloria" -hommage à Van Morisson- Patti plante un décor lyrique et rugueux, le rock'n'roll dans son essence même. Les pistes plus calmes sur lesquelles elle nous entraîne ("Elegie") sont pleines d'une mélancolie qui vient des tripes, la vraie plaie ouverte; tristesse qui explose sur des morceaux tels que "Break It Up" ou les somptueux "Birdland" et "Land", de neuf minutes chacun, qui alternent entre accalmie et transe, mettent le cerveau à l'envers et font couler la transpiration sans que l'on s'en rende compte...
Le disque qui a réussit la synthèse entre rock héroïque et punk... De l'art comme on n'en fait plus et qu'il faudrait faire écouter à bien des groupes qui se prétendent géniaux...
Intemporel ! ! ! 20/20
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