Patti Smith
Dream Of Life |
Label :
Arista |
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Prolifique à la fin des seventies, Patti Smith s'éloignera des studios et de la scène à la suite de son mariage avec le guitariste Fred 'Sonic' Smith, préférant vivre avec sa famille, qu'elle construira tout au long des années 1980. Dans ses livres, l'artiste n'a d'ailleurs jusqu'à présent quasiment pas parlé de cette période, préférant peut-être la garder précieusement pour elle seule. Près d'une décennie après sa dernière livraison studio, Waves (1979), un nouvel opus, Dream Of Life, mettra finalement fin à une longue attente.
Composé intégralement avec son mari, Dream Of Life est un album d'amour, mais également de vie et de mort. À l'époque de l'écriture et de l'enregistrement du disque, Patti Smith, enceinte de sa fille, fait face à la santé gravement déclinante de son compagnon de route des débuts, Robert Mapplethorpe, séropositif, qui décédera en mars de l'année 1989. Elle perd également Samuel J. Wagstaff, compagnon de Robert, mort en 1987, à la mémoire duquel elle écrit le très beau morceau "Paths That Cross", et Andy Warhol, figure mythique du New York de la fin des 1960s/début 1970s, quand Smith et Mapplethorpe tentaient de percer dans leur art respectif. La fin des années 1980, et Dream Of Life, c'est l'aboutissement du rêve de famille de Patti, mère de deux enfants et femme épanouie aimant autant qu'elle admire Fred 'Sonic' Smith, mais c'est aussi son New York et les gens qui comptaient tellement à ses débuts qui foutent le camp.
L'album démarre avec le hit rock, "People Have The Power", devenu un classique chanté lors de la plupart de ses concerts et repris par d'autres artistes ou par les avocats d'un monde supposément meilleur à construire – la photo pour la pochette du single a été prise par Mapplethorpe et montre une Patti Smith garçonne arborant une lourde veste en cuir – une androgynie qui n'est pas sans rappeler celle de Horses. Le punch d'introduction, on le retrouve également sur les très bons "Up There Down There" et "Looking For You (I Was)", superbe poème d'amour transformé en ritournelle pop/rock efficace. À côté de ces quelques chansons énergiques, on traverse aussi des passages de rêverie, de douceur et de mélancolie : "Paths That Cross", "Going Under", ou "The Jackson Song", une sorte de berceuse pour son fils. "Where Duty Calls" s'inscrit, quant à lui, dans la tradition de ses morceaux plus longs, flirtant avec la déclamation, entre poésie pure et chant rock. Sur ce titre, elle affiche une fois de plus sa fascination pour l'Orient, terres de mystères et de rêves qui lui évoquent certainement les Romantiques et Rimbaud. La version cd de l'album contient deux morceaux supplémentaires dont "Wild Leaves", écrit pour Robert Mapplethorpe le jour du 41ème et avant-dernier anniversaire de celui-ci ; elle manifeste pour ce texte son insatisfaction : "though I was trying to write him an immortal lyric, it seemed all too mortal" (extrait de Just Kids, 2010).
Sur la photo – l'une des dernières prises par Mapplethorpe – qui illustre la pochette de l'album, Patti Smith paraît sereine ; les yeux légèrement fermés par le soleil qui l'aveugle, elle regarde dans la direction de son ami condamné à mort, tandis qu'au même moment elle porte la vie. Après Dream Of Life, il faudra attendre à nouveau un long moment avant que Patti Smith ne retrouve les chemins des studios : sur la sombre pochette de Gone Again (1996), la sérénité a fait place au deuil : Mapplethorpe est mort depuis un moment, mais aussi ses amis Kurt Cobain et Richard Sohl, son frère Todd et son mari Fred.
Deep in my heart
How the presence of you shines
In a light to last a whole life through
I recall the wonder of it all
Each dream of life I'll share with you
Composé intégralement avec son mari, Dream Of Life est un album d'amour, mais également de vie et de mort. À l'époque de l'écriture et de l'enregistrement du disque, Patti Smith, enceinte de sa fille, fait face à la santé gravement déclinante de son compagnon de route des débuts, Robert Mapplethorpe, séropositif, qui décédera en mars de l'année 1989. Elle perd également Samuel J. Wagstaff, compagnon de Robert, mort en 1987, à la mémoire duquel elle écrit le très beau morceau "Paths That Cross", et Andy Warhol, figure mythique du New York de la fin des 1960s/début 1970s, quand Smith et Mapplethorpe tentaient de percer dans leur art respectif. La fin des années 1980, et Dream Of Life, c'est l'aboutissement du rêve de famille de Patti, mère de deux enfants et femme épanouie aimant autant qu'elle admire Fred 'Sonic' Smith, mais c'est aussi son New York et les gens qui comptaient tellement à ses débuts qui foutent le camp.
L'album démarre avec le hit rock, "People Have The Power", devenu un classique chanté lors de la plupart de ses concerts et repris par d'autres artistes ou par les avocats d'un monde supposément meilleur à construire – la photo pour la pochette du single a été prise par Mapplethorpe et montre une Patti Smith garçonne arborant une lourde veste en cuir – une androgynie qui n'est pas sans rappeler celle de Horses. Le punch d'introduction, on le retrouve également sur les très bons "Up There Down There" et "Looking For You (I Was)", superbe poème d'amour transformé en ritournelle pop/rock efficace. À côté de ces quelques chansons énergiques, on traverse aussi des passages de rêverie, de douceur et de mélancolie : "Paths That Cross", "Going Under", ou "The Jackson Song", une sorte de berceuse pour son fils. "Where Duty Calls" s'inscrit, quant à lui, dans la tradition de ses morceaux plus longs, flirtant avec la déclamation, entre poésie pure et chant rock. Sur ce titre, elle affiche une fois de plus sa fascination pour l'Orient, terres de mystères et de rêves qui lui évoquent certainement les Romantiques et Rimbaud. La version cd de l'album contient deux morceaux supplémentaires dont "Wild Leaves", écrit pour Robert Mapplethorpe le jour du 41ème et avant-dernier anniversaire de celui-ci ; elle manifeste pour ce texte son insatisfaction : "though I was trying to write him an immortal lyric, it seemed all too mortal" (extrait de Just Kids, 2010).
Sur la photo – l'une des dernières prises par Mapplethorpe – qui illustre la pochette de l'album, Patti Smith paraît sereine ; les yeux légèrement fermés par le soleil qui l'aveugle, elle regarde dans la direction de son ami condamné à mort, tandis qu'au même moment elle porte la vie. Après Dream Of Life, il faudra attendre à nouveau un long moment avant que Patti Smith ne retrouve les chemins des studios : sur la sombre pochette de Gone Again (1996), la sérénité a fait place au deuil : Mapplethorpe est mort depuis un moment, mais aussi ses amis Kurt Cobain et Richard Sohl, son frère Todd et son mari Fred.
Deep in my heart
How the presence of you shines
In a light to last a whole life through
I recall the wonder of it all
Each dream of life I'll share with you
Bon 15/20 | par Rebecca Carlson |
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