Tim Buckley
Dream Letter - Live In London 1968 |
Label :
Manifesto |
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Que s'est t-il vraiment passé le 10 juin 1968 au Queen Elizabeth Hall de Londres ? Comment le jeune homme qu'était alors Tim Buckley a-t-il pu délivrer une telle performance ? Ce n'est tout simplement pas possible autrement ; les anges du ciel étaient dans le coup. Car, à seulement 21 ans, ce soir là, Tim s'est révélé être un génie absolu... avec tout ce que cela implique.
Accompagné de son fidèle Lee Underwood à la guitare, de David Friedman (vibraphone), de Danny Thompson (basse), et lui-même assurant la guitare acoustique 12 cordes, Tim Buckley donne, ce soir là, le concert du siècle... rien de moins !
Les choses commencent gentiment avec "Buzzin Fly". Sympathique ritournelle folk qui met de suite le public à l'aise, et qui n'est qu'amuse-gueule en comparaison de ce qui va suivre. Car maintenant arrive "Phantasmagoria In Two" et là, on sait que quelque chose est en train de se passer. Petit à petit, la voix exceptionnelle de Buckley père pénètre notre esprit, et libère en nous une cascade d'émotions jusqu' alors prisonnières.
Il est très difficile lorsque l'on écoute le disque de se dire qu'il y avait un public ce soir là, qu'il n'y a pas eu plusieurs prises, que ça s'est vraiment passé comme ça. Tout est vraiment trop parfait : la musique, tout en finesse, accompagne à merveille le chant surpuissant de Tim. Ce dernier prend, visiblement (du moins on l'imagine), un plaisir certain à chanter sur plusieurs niveaux, et le résultat est vraiment époustouflant. Ecoutez "The Earth Is Broken", laquelle est jouée par Tim seul. Ecoutez la, et pleurez devant tant de beauté. Ce n'est pas tous les jours que la vie nous fait de tels cadeaux. Surtout que Tim ne s'arrête pas à juste quelques ballades émouvantes ; sur "Who Do You Love", la musique s'emballe et Buckley chante comme possédé par je ne sais quel esprit vaudoux.
C'est, comme toujours, très impressionnant. Bien moins pourtant que le morceau qui termine le premier CD. Et plus qu'un morceau, il s'agit d'un medley "Pleasant Street/You Keep Me Hanging On". A ce stade, on sait qu'il n'y a plus d'issues, nous contemplons un chef-d'œuvre, la plus belle cathédrale musicale qu'il n'y est jamais eu. Et soyons heureux car il nous reste encore tout un CD, près d'une heure de musique, et que c'est maintenant que les choses sérieuses commencent vraiment.
Par un medley, encore, "Love From Room 109/Strange Feeling". Et une chose, que l'on n'arrivait pas à nommer jusqu'alors, s'éclaire. Tout ceci est divin... réellement divin. "Love From Room 109" est une des plus belles chansons du monde. Ici elle est parfaite, bien supérieure à la version studio (qui est déjà merveilleuse) ; et le passage ou Tim chante <<But all I have to give - Are my dreams of coming and going forever - Inside the rivers of time you'll find me waiting - For you to find peace in your mind - So we can love again>> est tout simplement un des plus beaux moments de musique qu'il m'ait été donné d'entendre.
La suite ne laisse rien à la légère, et "Hallucinations", "Troubadour", "Dream Letter" rivalisent de classe, de génie, de virtuosité. Nous sommes proches de la fin, mais ce soir là, Tim Buckley n'est plus de ce monde.
Oublions tout ce que l'on sait du bon déroulement d'un concert. Tim Buckley a décidé de frapper un grand coup... et il y arrive. Et depuis, on ne s'en est toujours pas remis.
Les musiciens s'en vont, Tim reste seul sur scène avec son énorme guitare acoustique douze cordes, et c'est parti pour "Wayfaring Stranger/You Got Me Running". La musique commence doucement, avant de très vite s'emballer sur un rythme tendu où on a l'impression que Tim va s'arracher le poignet tant il va vite. En plus d'être un chanteur extraordinaire, c'est aussi un guitariste hors-pair. Le rythme redescend un petit peu et enfin, la voix arrive. Elle aussi commence doucement, et elle aussi s'emballe très vite, ce jeu de montagnes russes va durer tout au long de la chanson. Treize minutes magiques, durant lesquelles on en prend plein les oreilles. Treize minutes magiques, durant lesquelles Tim Buckley est extraordinaire de puissance. Treize minutes magiques, durant lesquelles l'émotion est à son paroxysme. Treize minutes... de pur bonheur.
Le concert se termine avec "Once I Was" où les musiciens reviennent achever les derniers survivants, et la voix encore (putain mais comment a t-il tenu le coup ?) est sublime. Une apothéose.
Je le redis, les anges étaient présents ce soir là. Jamais un disque n'a revêtu aussi bien la cape du divin. Il est mystique (et mythique) dans toutes ses facettes.
Tel Arthur Rimbaud en son temps, Tim Buckley a fait preuve d'une précocité surnaturelle. Qu' à 21 ans un être humain soit capable d'un tel génie, c' est tout simplement inconcevable.
Sept ans plus tard (et 18 jours), Tim Buckley meurt d'une overdose à Dallas. Mais comme toutes les étoiles quand elles meurent, son éclat nous arrive encore aujourd'hui, plus brillant que jamais. Levons les yeux.
Accompagné de son fidèle Lee Underwood à la guitare, de David Friedman (vibraphone), de Danny Thompson (basse), et lui-même assurant la guitare acoustique 12 cordes, Tim Buckley donne, ce soir là, le concert du siècle... rien de moins !
Les choses commencent gentiment avec "Buzzin Fly". Sympathique ritournelle folk qui met de suite le public à l'aise, et qui n'est qu'amuse-gueule en comparaison de ce qui va suivre. Car maintenant arrive "Phantasmagoria In Two" et là, on sait que quelque chose est en train de se passer. Petit à petit, la voix exceptionnelle de Buckley père pénètre notre esprit, et libère en nous une cascade d'émotions jusqu' alors prisonnières.
Il est très difficile lorsque l'on écoute le disque de se dire qu'il y avait un public ce soir là, qu'il n'y a pas eu plusieurs prises, que ça s'est vraiment passé comme ça. Tout est vraiment trop parfait : la musique, tout en finesse, accompagne à merveille le chant surpuissant de Tim. Ce dernier prend, visiblement (du moins on l'imagine), un plaisir certain à chanter sur plusieurs niveaux, et le résultat est vraiment époustouflant. Ecoutez "The Earth Is Broken", laquelle est jouée par Tim seul. Ecoutez la, et pleurez devant tant de beauté. Ce n'est pas tous les jours que la vie nous fait de tels cadeaux. Surtout que Tim ne s'arrête pas à juste quelques ballades émouvantes ; sur "Who Do You Love", la musique s'emballe et Buckley chante comme possédé par je ne sais quel esprit vaudoux.
C'est, comme toujours, très impressionnant. Bien moins pourtant que le morceau qui termine le premier CD. Et plus qu'un morceau, il s'agit d'un medley "Pleasant Street/You Keep Me Hanging On". A ce stade, on sait qu'il n'y a plus d'issues, nous contemplons un chef-d'œuvre, la plus belle cathédrale musicale qu'il n'y est jamais eu. Et soyons heureux car il nous reste encore tout un CD, près d'une heure de musique, et que c'est maintenant que les choses sérieuses commencent vraiment.
Par un medley, encore, "Love From Room 109/Strange Feeling". Et une chose, que l'on n'arrivait pas à nommer jusqu'alors, s'éclaire. Tout ceci est divin... réellement divin. "Love From Room 109" est une des plus belles chansons du monde. Ici elle est parfaite, bien supérieure à la version studio (qui est déjà merveilleuse) ; et le passage ou Tim chante <<But all I have to give - Are my dreams of coming and going forever - Inside the rivers of time you'll find me waiting - For you to find peace in your mind - So we can love again>> est tout simplement un des plus beaux moments de musique qu'il m'ait été donné d'entendre.
La suite ne laisse rien à la légère, et "Hallucinations", "Troubadour", "Dream Letter" rivalisent de classe, de génie, de virtuosité. Nous sommes proches de la fin, mais ce soir là, Tim Buckley n'est plus de ce monde.
Oublions tout ce que l'on sait du bon déroulement d'un concert. Tim Buckley a décidé de frapper un grand coup... et il y arrive. Et depuis, on ne s'en est toujours pas remis.
Les musiciens s'en vont, Tim reste seul sur scène avec son énorme guitare acoustique douze cordes, et c'est parti pour "Wayfaring Stranger/You Got Me Running". La musique commence doucement, avant de très vite s'emballer sur un rythme tendu où on a l'impression que Tim va s'arracher le poignet tant il va vite. En plus d'être un chanteur extraordinaire, c'est aussi un guitariste hors-pair. Le rythme redescend un petit peu et enfin, la voix arrive. Elle aussi commence doucement, et elle aussi s'emballe très vite, ce jeu de montagnes russes va durer tout au long de la chanson. Treize minutes magiques, durant lesquelles on en prend plein les oreilles. Treize minutes magiques, durant lesquelles Tim Buckley est extraordinaire de puissance. Treize minutes magiques, durant lesquelles l'émotion est à son paroxysme. Treize minutes... de pur bonheur.
Le concert se termine avec "Once I Was" où les musiciens reviennent achever les derniers survivants, et la voix encore (putain mais comment a t-il tenu le coup ?) est sublime. Une apothéose.
Je le redis, les anges étaient présents ce soir là. Jamais un disque n'a revêtu aussi bien la cape du divin. Il est mystique (et mythique) dans toutes ses facettes.
Tel Arthur Rimbaud en son temps, Tim Buckley a fait preuve d'une précocité surnaturelle. Qu' à 21 ans un être humain soit capable d'un tel génie, c' est tout simplement inconcevable.
Sept ans plus tard (et 18 jours), Tim Buckley meurt d'une overdose à Dallas. Mais comme toutes les étoiles quand elles meurent, son éclat nous arrive encore aujourd'hui, plus brillant que jamais. Levons les yeux.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Max |
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