Matt Ward

M.Ward est avant tout un styliste très particulier, un de ces artistes dont on peut vous dire qu'il fait "toujours la même chose". Il y a tout d'abord un son de guitare très caractéristique, une ambiance un peu crépusculaire, cette voix rauque, ce style empruntant à la fois au folk et à la country le tout au service de mélodies pas toujours évidentes à la première écoute mais s'imposant discrètement (essayez de ne pas siffloter "New Kerrang" toute la journée). Depuis 2020 et Migration Stories, M. Ward a sorti un bel album de reprises de Billie Holiday (Think Of Spring reprenait en intégralité l'album Lady In Satin) et quelques singles. Sur ce nouvel album Supernatural Thing, l'orégonais abandonne les obsessions doo-wop qui prédominaient sur ses albums depuis une dizaine d'années et revient vers une approche plus pop-folk rappelant les albums Post War ou Transistor Radio. L'ambiance est toujours celle d'une fin de journée automnale passée à écouter une excellente station radio retro (à écouter sur un poste à transistor) un verre de vodka-martini à la main en regardant les feuilles jaunir. M. Ward refait le coup de la reprise instrumentale lumineuse ("I Can't Give Everything Away" de Bowie), de la lente rumination qui réchauffe le cœur avec classe ("For Good", "Dedication Hour") et du soleil qui traverse les nuages ("Supernatural Thing", "Engine 5") aidé ici où là par une ribambelle d'invités (Neko Case, Jim James, First Aid Kit). Alors oui, rien de bien neuf parce que M. Ward il fait toujours un peu la même chose : on appelle ça de superbes albums.