Fontaines D.C.
Paris [Le Bataclan] - mardi 12 avril 2022 |
Il y a des signes du destin qui ne trompent pas. Le matin même, je bavais sur les photos du concert de Fontaines D.C. à l'Olympia que m'avait envoyées la veille ma vieille camarade 17 seconds, qui n'avait pas comme moi snobé ces petits jeunes sous prétexte qu'un concert un lundi soir, ce n'est plus de mon âge. Rongé par le remords, j'ai trouvé in extremis une invitation pour leur concert privé du lendemain soir. Comme quoi, Facebook ne sert pas qu'à diffuser massivement des fake news et à ruiner des amitiés et des couples avec des débats stériles et caricaturaux.
Pour le premier concert France Inter de ma vie (surprenant au vu du nombre d'émissions de Lenoir et d'Assayas que j'ai écoutées ces trente dernières années), j'ai suivi scrupuleusement les instructions du billet et je me suis pointé plus d'une heure en avance. Résultat : je suis rentré dans le Bataclan en 15 secondes, loin des tracasseries administratives que j'imaginais de la part d'une radio d'État, et je me suis retrouvé tout seul avec ma pinte d'Heineken trop chère dans la fosse royalement peuplée d'une vingtaine de personnes, pendant que mes potes picolaient confortablement assis au bar d'à côté. Au moins, j'ai eu droit à une playlist de qualité, même si je n'ai pas reconnu grand chose, à part Jesus & Mary Chain et le Velvet Underground.
La fosse a fini par se remplir, même si la densité n'était pas aussi forte que lors du concert de Shame au même endroit dix jours plus tôt. A la fin du flash info de 21 heures (je suppose), la lumière a baissé et j'ai retrouvé le jeune poète barré que j'avais découvert sur scène trois ans plus tôt (déjà au Bataclan), vêtu d'une sorte de pyjama, et accompagné des mêmes musiciens (tout aussi jeunes). Autant ces derniers sont sérieux et concentrés, autant lui vit ses chansons à fond, martyrisant son pied de micro et se désarticulant comme un damné. Son dilettantisme apparent ne prend jamais le pas sur son sens du timing : toutes ses interventions sont millimétrées, aussi bien au chant qu'au tambourin. Ses musiciens, un batteur, deux guitaristes et un bassiste - qui se transforme sur plusieurs morceaux en troisième guitariste - offrent un écrin plus subtil qu'il n'y paraît à son chant grave et semi-parlé, quelque part entre Mark E. Smith et Ian Curtis.
On sent que la réaction du public n'est pas aussi intense que ce qu'il attend, et il multiplie les harangues jusqu'à ce que le pogo devienne vraiment sauvage sur l'imparable "Boys in a better Land", leur morceau le plus catchy, même si c'est aussi le plus classiquement rock de leur répertoire.
Le groupe s'arrête au bout d'une heure, juste de quoi fournir la matière à Michka Assayas pour son émission. Il n'y aura pas de rappel, mais ce petit concert inespéré - plus court que ma chronique ne le laisserait penser - aura égayé ma soirée.
Pour le premier concert France Inter de ma vie (surprenant au vu du nombre d'émissions de Lenoir et d'Assayas que j'ai écoutées ces trente dernières années), j'ai suivi scrupuleusement les instructions du billet et je me suis pointé plus d'une heure en avance. Résultat : je suis rentré dans le Bataclan en 15 secondes, loin des tracasseries administratives que j'imaginais de la part d'une radio d'État, et je me suis retrouvé tout seul avec ma pinte d'Heineken trop chère dans la fosse royalement peuplée d'une vingtaine de personnes, pendant que mes potes picolaient confortablement assis au bar d'à côté. Au moins, j'ai eu droit à une playlist de qualité, même si je n'ai pas reconnu grand chose, à part Jesus & Mary Chain et le Velvet Underground.
La fosse a fini par se remplir, même si la densité n'était pas aussi forte que lors du concert de Shame au même endroit dix jours plus tôt. A la fin du flash info de 21 heures (je suppose), la lumière a baissé et j'ai retrouvé le jeune poète barré que j'avais découvert sur scène trois ans plus tôt (déjà au Bataclan), vêtu d'une sorte de pyjama, et accompagné des mêmes musiciens (tout aussi jeunes). Autant ces derniers sont sérieux et concentrés, autant lui vit ses chansons à fond, martyrisant son pied de micro et se désarticulant comme un damné. Son dilettantisme apparent ne prend jamais le pas sur son sens du timing : toutes ses interventions sont millimétrées, aussi bien au chant qu'au tambourin. Ses musiciens, un batteur, deux guitaristes et un bassiste - qui se transforme sur plusieurs morceaux en troisième guitariste - offrent un écrin plus subtil qu'il n'y paraît à son chant grave et semi-parlé, quelque part entre Mark E. Smith et Ian Curtis.
On sent que la réaction du public n'est pas aussi intense que ce qu'il attend, et il multiplie les harangues jusqu'à ce que le pogo devienne vraiment sauvage sur l'imparable "Boys in a better Land", leur morceau le plus catchy, même si c'est aussi le plus classiquement rock de leur répertoire.
Le groupe s'arrête au bout d'une heure, juste de quoi fournir la matière à Michka Assayas pour son émission. Il n'y aura pas de rappel, mais ce petit concert inespéré - plus court que ma chronique ne le laisserait penser - aura égayé ma soirée.
Parfait 17/20 | par Myfriendgoo |
Crédit photo : François Medaerts
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