Ray Lamontagne
Part Of The Light |
Label :
RCA |
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Un peu plus de deux ans après Ouroboros, dont les effluves psychédéliques se font toujours sentir, Ray LaMontagne revient déjà et nous offre Part Of The Light, son septième album. Si ses précédents disques, Ouroboros donc et Supernova en 2014, marquaient de réelles ruptures avec ce que le natif du New Hampshire avait produit avant ces sorties, Part Of The Light constitue davantage un panorama, un florilège parfait de l'ensemble de l'œuvre de leur auteur. On y retrouve les ballades acoustiques intemporelles, qui saisissent par leur immédiate beauté : le triptyque "Part Of The Light" - "It's Always Been You" – "Let's Make It Last" a ainsi très belle allure. D'une formidable délicatesse, ces morceaux nous rappellent le meilleur de Till The Sun Turns Black (2006) ou encore de Gossip In The Grain (2008). Mais le coup de grâce en la matière intervient avec la merveille de pureté qu'est "Such A Simple Thing", bouleversante autant par sa simplicité que par sa profonde sincérité. Suivant une structure semblable à celle de la poignante "New York City's Killing Me" sur God Willin' & The Creek Don't Rise (2010), l'immense sensibilité de l'artiste éclate de façon miraculeuse.
Avec "As Black As Blood Is Blue" et "No Answer Arrives", LaMontagne laisse parler la poudre et l'électricité et évoque cette fois son Ouroboros déjà cité. La première est une superbe et incandescente décharge blues-rock du plus bel effet qui dévaste tout sur son passage, alors que la seconde, suffocante et pesante, alterne entre vagues menaçantes en suspension et éclairs explosifs, où la voix du chanteur domine la tempête et se demande vainement à plusieurs reprises "Where is the light ? Where is the Joy ? Where is the love ?". Mais les titres les plus marquants à mon sens restent ceux qui ne doivent rien, ou assez peu, à un album précédent de l'artiste. Ainsi "To The Sea" est assez unique dans le répertoire de LaMontagne, grâce à sa construction harmonieuse, sa relative légèreté, ses percussions originales, qui en font une vraie belle surprise. "Paper Man" penche de son côté davantage vers une pop-rock à la Beatles, période White Album, notamment en ce qui concerne le son, tout à la fois précis et direct. Enfin, terminons par le chef-d'œuvre de ce disque, son morceau final, "Goodbye Blue Sky". Sur le schéma classique du titre qui prend de l'ampleur au fur et à mesure qu'il se développe, LaMontagne atteint ici un des sommets de sa déjà prolifique carrière. Tout commence en douceur, l'atmosphère est sereine, guitares acoustiques, batterie, basse, tous les instruments s'accordent parfaitement jusqu'à la progressive irruption impétueuse et salvatrice des guitares électriques et des synthétiseurs. La tempête, magnifique dans sa véhémence, revient de nouveau avec fracas nous bousculer, nous faire valser dans tous les sens. Mais le mauvais temps finit par s'éloigner et à l'horizon point une lueur paisible, remplie de chaleur et de douceur.
C'est ici que l'on se rend compte combien Ray LaMontagne maîtrise les éléments qui composent sa musique, comment il utilise ses expériences passées pour mieux écrire et donner forme à son présent et son futur. Sa voix, qui ne cessera jamais d'être son atout maître, est toujours aussi incroyable et insondable, tantôt gorgée de soul, tantôt brûlante et austère comme le désert, ou bien encore douce comme une caresse sur la peau. Ce qui marque également avec Part Of The Light, c'est l'ampleur du son, la superbe production, qui est l'œuvre de LaMontagne lui-même. C'est la deuxième fois qu'il s'occupe personnellement de cet aspect du processus créatif de ses albums, après God Willin' & The Creek Don't Rise, l'enregistrement de ce dernier et de Part Of The Light ayant tous deux eu lieu chez lui, dans sa maison du Massachusetts. Et si le son du premier est éloigné de toute forme de modernité, celui du second est au contraire bien actuel. D'une ampleur et d'une profondeur sidérante, les textures et les sons explosant de concert, ce rendu sonore est le résultat du processus débuté depuis Supernova en 2014, qui avait vu le chanteur se détacher quelque peu de ses racines folk-country-soul pour aller vers des rivages plus pop. Ouroboros en 2016 explorait lui une certaine forme de psychédélisme, qui se retrouve pour partie sur Part Of The Light.
Ray LaMontagne poursuit donc son chemin comme bon lui semble, un peu hors des modes, du temps et de l'agitation du monde qui l'entoure. Au zénith de ses possibilités de compositeur et de producteur sur ce Part Of The Light, il semble de plus dans une période particulièrement fertile de son parcours musical, proposant un album tous les deux ans depuis 2014, albums à chaque fois différents et inspirés. Et je gage que l'on peut compter sur lui pour continuer à nous surprendre.
Avec "As Black As Blood Is Blue" et "No Answer Arrives", LaMontagne laisse parler la poudre et l'électricité et évoque cette fois son Ouroboros déjà cité. La première est une superbe et incandescente décharge blues-rock du plus bel effet qui dévaste tout sur son passage, alors que la seconde, suffocante et pesante, alterne entre vagues menaçantes en suspension et éclairs explosifs, où la voix du chanteur domine la tempête et se demande vainement à plusieurs reprises "Where is the light ? Where is the Joy ? Where is the love ?". Mais les titres les plus marquants à mon sens restent ceux qui ne doivent rien, ou assez peu, à un album précédent de l'artiste. Ainsi "To The Sea" est assez unique dans le répertoire de LaMontagne, grâce à sa construction harmonieuse, sa relative légèreté, ses percussions originales, qui en font une vraie belle surprise. "Paper Man" penche de son côté davantage vers une pop-rock à la Beatles, période White Album, notamment en ce qui concerne le son, tout à la fois précis et direct. Enfin, terminons par le chef-d'œuvre de ce disque, son morceau final, "Goodbye Blue Sky". Sur le schéma classique du titre qui prend de l'ampleur au fur et à mesure qu'il se développe, LaMontagne atteint ici un des sommets de sa déjà prolifique carrière. Tout commence en douceur, l'atmosphère est sereine, guitares acoustiques, batterie, basse, tous les instruments s'accordent parfaitement jusqu'à la progressive irruption impétueuse et salvatrice des guitares électriques et des synthétiseurs. La tempête, magnifique dans sa véhémence, revient de nouveau avec fracas nous bousculer, nous faire valser dans tous les sens. Mais le mauvais temps finit par s'éloigner et à l'horizon point une lueur paisible, remplie de chaleur et de douceur.
C'est ici que l'on se rend compte combien Ray LaMontagne maîtrise les éléments qui composent sa musique, comment il utilise ses expériences passées pour mieux écrire et donner forme à son présent et son futur. Sa voix, qui ne cessera jamais d'être son atout maître, est toujours aussi incroyable et insondable, tantôt gorgée de soul, tantôt brûlante et austère comme le désert, ou bien encore douce comme une caresse sur la peau. Ce qui marque également avec Part Of The Light, c'est l'ampleur du son, la superbe production, qui est l'œuvre de LaMontagne lui-même. C'est la deuxième fois qu'il s'occupe personnellement de cet aspect du processus créatif de ses albums, après God Willin' & The Creek Don't Rise, l'enregistrement de ce dernier et de Part Of The Light ayant tous deux eu lieu chez lui, dans sa maison du Massachusetts. Et si le son du premier est éloigné de toute forme de modernité, celui du second est au contraire bien actuel. D'une ampleur et d'une profondeur sidérante, les textures et les sons explosant de concert, ce rendu sonore est le résultat du processus débuté depuis Supernova en 2014, qui avait vu le chanteur se détacher quelque peu de ses racines folk-country-soul pour aller vers des rivages plus pop. Ouroboros en 2016 explorait lui une certaine forme de psychédélisme, qui se retrouve pour partie sur Part Of The Light.
Ray LaMontagne poursuit donc son chemin comme bon lui semble, un peu hors des modes, du temps et de l'agitation du monde qui l'entoure. Au zénith de ses possibilités de compositeur et de producteur sur ce Part Of The Light, il semble de plus dans une période particulièrement fertile de son parcours musical, proposant un album tous les deux ans depuis 2014, albums à chaque fois différents et inspirés. Et je gage que l'on peut compter sur lui pour continuer à nous surprendre.
Excellent ! 18/20 | par Poukram |
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