Ray Lamontagne
Monovision |
Label :
RCA |
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Ce que j'aime bien avec les années paires, c'est que Ray LaMontagne sort un album. Il en est (presque toujours) ainsi depuis ses débuts discographiques en 2004 avec Trouble et il n'y a guère qu'en 2012 qu'il n'a rien proposé. Depuis 2014, il a repris son rythme et ne fait donc pas défaut à 2020. Et pour cette livrée, oublié le psychédélisme irradiant d'Ouroboros (2016) ou l'approche pop classieuse de Part Of The Light (2018) et place, avec Monovision, ou plutôt retour, à une folk autant rêveuse que solidement ancrée sur ses fondations, ramenant inévitablement aux premières années du chanteur.
Aussitôt, le fameux "retour aux sources" est évoqué dans diverses critiques du disque, et je ne peux pas aller à l'encontre de cette affirmation. Dans la forme, LaMontagne revient en effet à une remarquable sobriété qui le voit s'occuper ici d'à peu près tout, que ce soit d'un point de vue technique (production, enregistrement, une tendance qui se confirme depuis le début des années 2010) ou, bien entendu, musical. Sur Monovision, il est seul à la barre, l'unique interprète et joue de tous les instruments que l'on entend (guitare acoustique, électrique, basse, harmonica, batterie, percussions, claviers) et harmonise avec lui-même (avec la voix qu'il a, il aurait tort de s'en priver). Il partage seulement le mixage avec Kevin Ratterman, déjà à ce poste sur ses deux précédents albums. Bref, nous avons vraiment là un disque de et par Ray LaMontagne, dans le plus strict sens du terme. Il peut donc déployer avec avantage et une aisance superbe sa facette la plus douce et élégante, au moyen d'une folk aussi bien apaisante et mélancolique que stimulante et vivifiante, en prenant son temps et en variant les tempos, le tout sur des thèmes allant de l'intime à l'évocation des éléments naturels.
Et le résultat est incroyable. Dès les premières écoutes, nous sommes immédiatement saisis, entourés par la chaleur rayonnante que dégage ce disque, sa passion, la voix de Ray étant, je ne le dirais jamais assez, exceptionnelle et une des plus expressives et envoûtantes que je connaisse. En cela, cet album n'est pas bien différent de ses autres, quelles qu'ont pu être ses pérégrinations soniques. Mais Monovision recèle de cette beauté rare et précieuse que les écoutes répétées ne sauront flétrir, de cette intemporalité un peu irréelle et insaisissable qui s'impose à nous d'emblée et fait déjà parti de ces albums que l'on écoutera encore dans vingt ans et plus avec la même délectation. Et que l'on prenne, au choix, "I Was Born To Love You", "We'll Make It Through", "Misty Morning Rain", "Rocky Mountain Healin'" ou "Highway To The Sun" (oui, la moitié de l'album est d'une qualité stratosphérique, le reste se défendant très bien aussi), c'est l'émerveillement permanent.
Alors sommes-nous bien face à un véritable "retour aux sources" de l'artiste ou à quelque chose de différent ? S'il affiche bien une volonté de revenir à une certaine simplicité qui rappelle ses débuts (Trouble bien sûr, mais aussi ses premières démos autoproduites entre 1999 et 2003, The Green Album, Acres of Land et One Lonesome Saddle sous le nom de Raycharles LaMontagne) et qu'il conserve toute sa sensuelle rusticité, il me semble que le temps, bien naturellement, a fait son œuvre et que Ray est tout simplement devenu un artiste réellement accompli, encore meilleur qu'à ses débuts pourtant exceptionnels (Till The Sun Turns Black restera sans doute mon favori à jamais). L'émotion extrême que l'on ressent à son écoute est toujours présente, moins frontale et explosive qu'aux premiers temps, mais plus subtile, distillée et dépouillée dans sa mise en œuvre. Et quand il nous chante pour finir "Won't you follow me on the Highway to the Sun?", je suis tout à fait partant et peu importe qu'il me mène au plus près du Soleil, sur la Lune ou dans les abysses. Avec Ray LaMontagne, le voyage en vaut toujours la peine.
Aussitôt, le fameux "retour aux sources" est évoqué dans diverses critiques du disque, et je ne peux pas aller à l'encontre de cette affirmation. Dans la forme, LaMontagne revient en effet à une remarquable sobriété qui le voit s'occuper ici d'à peu près tout, que ce soit d'un point de vue technique (production, enregistrement, une tendance qui se confirme depuis le début des années 2010) ou, bien entendu, musical. Sur Monovision, il est seul à la barre, l'unique interprète et joue de tous les instruments que l'on entend (guitare acoustique, électrique, basse, harmonica, batterie, percussions, claviers) et harmonise avec lui-même (avec la voix qu'il a, il aurait tort de s'en priver). Il partage seulement le mixage avec Kevin Ratterman, déjà à ce poste sur ses deux précédents albums. Bref, nous avons vraiment là un disque de et par Ray LaMontagne, dans le plus strict sens du terme. Il peut donc déployer avec avantage et une aisance superbe sa facette la plus douce et élégante, au moyen d'une folk aussi bien apaisante et mélancolique que stimulante et vivifiante, en prenant son temps et en variant les tempos, le tout sur des thèmes allant de l'intime à l'évocation des éléments naturels.
Et le résultat est incroyable. Dès les premières écoutes, nous sommes immédiatement saisis, entourés par la chaleur rayonnante que dégage ce disque, sa passion, la voix de Ray étant, je ne le dirais jamais assez, exceptionnelle et une des plus expressives et envoûtantes que je connaisse. En cela, cet album n'est pas bien différent de ses autres, quelles qu'ont pu être ses pérégrinations soniques. Mais Monovision recèle de cette beauté rare et précieuse que les écoutes répétées ne sauront flétrir, de cette intemporalité un peu irréelle et insaisissable qui s'impose à nous d'emblée et fait déjà parti de ces albums que l'on écoutera encore dans vingt ans et plus avec la même délectation. Et que l'on prenne, au choix, "I Was Born To Love You", "We'll Make It Through", "Misty Morning Rain", "Rocky Mountain Healin'" ou "Highway To The Sun" (oui, la moitié de l'album est d'une qualité stratosphérique, le reste se défendant très bien aussi), c'est l'émerveillement permanent.
Alors sommes-nous bien face à un véritable "retour aux sources" de l'artiste ou à quelque chose de différent ? S'il affiche bien une volonté de revenir à une certaine simplicité qui rappelle ses débuts (Trouble bien sûr, mais aussi ses premières démos autoproduites entre 1999 et 2003, The Green Album, Acres of Land et One Lonesome Saddle sous le nom de Raycharles LaMontagne) et qu'il conserve toute sa sensuelle rusticité, il me semble que le temps, bien naturellement, a fait son œuvre et que Ray est tout simplement devenu un artiste réellement accompli, encore meilleur qu'à ses débuts pourtant exceptionnels (Till The Sun Turns Black restera sans doute mon favori à jamais). L'émotion extrême que l'on ressent à son écoute est toujours présente, moins frontale et explosive qu'aux premiers temps, mais plus subtile, distillée et dépouillée dans sa mise en œuvre. Et quand il nous chante pour finir "Won't you follow me on the Highway to the Sun?", je suis tout à fait partant et peu importe qu'il me mène au plus près du Soleil, sur la Lune ou dans les abysses. Avec Ray LaMontagne, le voyage en vaut toujours la peine.
Excellent ! 18/20 | par Poukram |
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