John Cale
M:FANS |
Label :
Domino |
||||
Bon. On va se la faire entre nous. Qu'est-ce qu'on attend de John Cale en 2016 ?
Rien. Voilà, c'est dit.
Le bon John a marqué au fer rouge l'histoire de la musique du siècle dernier avec les Velvet Underground et le début de son impressionnante carrière solo. Ça, tout le monde le sait. Mais depuis un paquet d'années, on a beau dire, on a beau faire, sans pour autant nous sortir des albums lamentables, le gallois ne fait pas montre d'un talent ébouriffant. C'est peut-être pour cela que M:FANS est passé si inaperçu.
Le projet avait tout de l'idée casse-gueule. Se réapproprier 34 ans plus tard un de ses hauts-faits les plus noirs et moins connus, Music For A New Society, est un projet ambitieux. Le nouveau siècle a vu John Cale se tourner largement vers des sonorités électroniques tandis que l'album originel brillait par son amertume froide auquel on avait du mal à en échapper indemne. On voit mal comment les deux John, le vieux et le drogué jusqu'au trognon du début des années 80, allaient pouvoir fusionner dans un unique album cohérent...
Et pourtant, on a eu bien tort de négliger ce M:FANS. La justesse de la relecture de l'album est en tout point impressionnante. La nouvelle mouture n'est pas aussi hantée que l'originel, mais on devine assez rapidement que là n'est pas le propos. Le travail de dépoussiérage désarçonne à la première écoute. J'avais rejeté en bloc la relecture electro de "Close Watch" avant qu'elle ne retrouve grâce à mes yeux une fois replongée dans l'ensemble de l'album. Une audace manifeste sourd de chaque piste qui n'est jamais une vague réorchestration moderne de vieilles mélodies. Il y a derrière M:FANS un méticuleux travail de production qui donne à l'album toute sa saveur, et d'une certaine manière son intérêt. Certains passages se montrent d'ailleurs plus oppressants qu'on ne l'aurait cru. On écoute cet album comme on recroise un vieil ami perdu de vue autour d'un verre. On se rend compte qu'on a encore tant de choses à partager et qu'il y a, au fond, encore beaucoup de choses à saisir. "Chinese Envoy" en est le plus bel exemple.
Alors que John Cale se pose comme l'un des derniers rescapés d'une période idolâtrée ('If You Were Still Around' étant un hommage poignant au défunt Lou Reed), il a au moins la dignité de ne pas se complaire dans une redite faussement nostalgique. La démarche de M:FANS est avant tout une volonté d'aller de l'avant en se réappropriant totalement des matériaux anciens transfigurés pour l'occasion.
Rien. Voilà, c'est dit.
Le bon John a marqué au fer rouge l'histoire de la musique du siècle dernier avec les Velvet Underground et le début de son impressionnante carrière solo. Ça, tout le monde le sait. Mais depuis un paquet d'années, on a beau dire, on a beau faire, sans pour autant nous sortir des albums lamentables, le gallois ne fait pas montre d'un talent ébouriffant. C'est peut-être pour cela que M:FANS est passé si inaperçu.
Le projet avait tout de l'idée casse-gueule. Se réapproprier 34 ans plus tard un de ses hauts-faits les plus noirs et moins connus, Music For A New Society, est un projet ambitieux. Le nouveau siècle a vu John Cale se tourner largement vers des sonorités électroniques tandis que l'album originel brillait par son amertume froide auquel on avait du mal à en échapper indemne. On voit mal comment les deux John, le vieux et le drogué jusqu'au trognon du début des années 80, allaient pouvoir fusionner dans un unique album cohérent...
Et pourtant, on a eu bien tort de négliger ce M:FANS. La justesse de la relecture de l'album est en tout point impressionnante. La nouvelle mouture n'est pas aussi hantée que l'originel, mais on devine assez rapidement que là n'est pas le propos. Le travail de dépoussiérage désarçonne à la première écoute. J'avais rejeté en bloc la relecture electro de "Close Watch" avant qu'elle ne retrouve grâce à mes yeux une fois replongée dans l'ensemble de l'album. Une audace manifeste sourd de chaque piste qui n'est jamais une vague réorchestration moderne de vieilles mélodies. Il y a derrière M:FANS un méticuleux travail de production qui donne à l'album toute sa saveur, et d'une certaine manière son intérêt. Certains passages se montrent d'ailleurs plus oppressants qu'on ne l'aurait cru. On écoute cet album comme on recroise un vieil ami perdu de vue autour d'un verre. On se rend compte qu'on a encore tant de choses à partager et qu'il y a, au fond, encore beaucoup de choses à saisir. "Chinese Envoy" en est le plus bel exemple.
Alors que John Cale se pose comme l'un des derniers rescapés d'une période idolâtrée ('If You Were Still Around' étant un hommage poignant au défunt Lou Reed), il a au moins la dignité de ne pas se complaire dans une redite faussement nostalgique. La démarche de M:FANS est avant tout une volonté d'aller de l'avant en se réappropriant totalement des matériaux anciens transfigurés pour l'occasion.
Excellent ! 18/20 | par WillyB |
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