John Cale
The Academy In Peril |
Label :
Reprise |
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On ignore souvent le parcours et le génie touche à tout de John Cale. De formation classique, piano et violon, son initiation se fait aux côtés de personnes comme LaMonte Young ou John Cage, de grands compositeurs de musique expérimentale, considérés comme des pionniers et des innovateurs dans leur domaine. On retrouvera ces influences dans le violon qu'il intègrera dans la musique pop du Velvet Underground. Mais également dans la carrière solo du bonhomme. Après un premier album solo (Vintage Violence, 1970) et une collaboration avec Terry Riley, fondateur de la musique répétitive et minimaliste (Church Of Anthrax, 1971), John Cale sort The Academy In Peril en 1972.
Cet album solo dévoile la facette expérimentale de l'artiste. Les morceaux sont quasiment tous instrumentaux. Le piano est l'instrument central, parfois seul, dans une atmosphère crue et dépouillée, parfois accompagné, par des arrangements divers, beaucoup de cordes, des instruments à vent et des percussions étonnantes. L'album est construit comme une pièce orchestrale. De grandes compositions classiques, morceaux pivots, sont entrecoupées de transitions plus ou moins longues et plus ou moins pop, qui relancent le rythme de l'album. Mais la démarche est expérimentale. La logique des chansons échappe complètement. Les parties de piano, par exemple, sont décousues, partent dans tout les sens, s'arrêtent puis redémarrent, se reposent, esquissent une douce mélodie avant que John Cale ne l'achève à coup de hache en s'énervant sur des notes graves dissonantes. On reste cloué par ce que dégage cette musique, l'étrange puissance qui en émane. Ce qui reste le plus fascinant avec cet album c'est de se rendre compte petit à petit que tout ces morceaux, sans logique interne apparente, s'emboîtent les uns aux autres, et finissent par former un tout indissociable qui prend tout son sens une fois remis en perspective, à la fin du disque.
Cette conscience atteinte, chaque chanson prend une dimension supérieure. La moindre note de piano jouée par John Cale dégage une émotion intense. Brahms, The Academy In Peril, et le final majestueux John Milton, deviennent de sublimes chansons, qui n'ont jamais été aussi émouvantes dans leur déstructuration, avec des effets aussi limités qu'un simple piano désarticulé mais finalement profondément humain, déchirant et déchiré. "Orchestral Pieces" et ses sous parties, magnifiées par un orchestre de cordes divins, d'une sensibilité à mourir, sa montée en tension tétanisante, est également un moment magique, central de l'album, et démontre une nouvelle fois le génie du compositeur qu'était (et qu'est) John Cale. The Academy In Peril est ainsi un disque fou, indescriptible, riche, déroutant, profond, bouleversant, insondable, captivant, mais avant tout génial et magnifique, d'une décharge émotionnelle inattendue mais intense. A écouter.
Cet album solo dévoile la facette expérimentale de l'artiste. Les morceaux sont quasiment tous instrumentaux. Le piano est l'instrument central, parfois seul, dans une atmosphère crue et dépouillée, parfois accompagné, par des arrangements divers, beaucoup de cordes, des instruments à vent et des percussions étonnantes. L'album est construit comme une pièce orchestrale. De grandes compositions classiques, morceaux pivots, sont entrecoupées de transitions plus ou moins longues et plus ou moins pop, qui relancent le rythme de l'album. Mais la démarche est expérimentale. La logique des chansons échappe complètement. Les parties de piano, par exemple, sont décousues, partent dans tout les sens, s'arrêtent puis redémarrent, se reposent, esquissent une douce mélodie avant que John Cale ne l'achève à coup de hache en s'énervant sur des notes graves dissonantes. On reste cloué par ce que dégage cette musique, l'étrange puissance qui en émane. Ce qui reste le plus fascinant avec cet album c'est de se rendre compte petit à petit que tout ces morceaux, sans logique interne apparente, s'emboîtent les uns aux autres, et finissent par former un tout indissociable qui prend tout son sens une fois remis en perspective, à la fin du disque.
Cette conscience atteinte, chaque chanson prend une dimension supérieure. La moindre note de piano jouée par John Cale dégage une émotion intense. Brahms, The Academy In Peril, et le final majestueux John Milton, deviennent de sublimes chansons, qui n'ont jamais été aussi émouvantes dans leur déstructuration, avec des effets aussi limités qu'un simple piano désarticulé mais finalement profondément humain, déchirant et déchiré. "Orchestral Pieces" et ses sous parties, magnifiées par un orchestre de cordes divins, d'une sensibilité à mourir, sa montée en tension tétanisante, est également un moment magique, central de l'album, et démontre une nouvelle fois le génie du compositeur qu'était (et qu'est) John Cale. The Academy In Peril est ainsi un disque fou, indescriptible, riche, déroutant, profond, bouleversant, insondable, captivant, mais avant tout génial et magnifique, d'une décharge émotionnelle inattendue mais intense. A écouter.
Très bon 16/20 | par Yedo |
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