Le Guess Who?
Utrecht - Pays-Bas [Le Guess Who Festival (Tivoli)] - jeudi 19 novembre 2015 |
Avant d'entamer ce passionnant périple de 4 jours au sein de la meilleure programmation du monde (sujet à débat, mais je tiendrai bon), quelques présentations s'imposent : Le Guess Who, kézako ? Et bien le Guess Who c'est un festival Hollandais, se déroulant cette année à Utrecht (ville située non loin de Rotterdam, présentant un joli compromis entre les canaux d'Amsterdam et des faux-airs de banlieue british), et qui propose 4 jours de folie furieuse avec une programmation à se damner* (le tout à 110€ à peine, pensez-y l'année prochaine). La majorité des concerts se déroule dans le bâtiment Tivoli Vrendenburg dans le centre de la ville ; incroyable complexe ressemblant à s'y méprendre à un centre commercial à 6 étage, sauf qu'en lieu et place de magasins on y trouverait des salles de concerts à ne plus savoir qu'en faire : pas moins de 7 salles (et pas des petites) y sont entreposées, La Grote Zaal, la Pandora, la Ronda, la Hertz, le Pit, le Cloud Nine et le Plein 5. Et en 4 jours, on n'aura même pas eu l'occasion d'en visiter les moindres recoins. Sans compter des salles extérieures comme le De Helling, l'église Janskerk, le Ekko, le Theater Kikker etc. Bref... Passons directement aux concerts eux-mêmes !
Nous commençons avec Hildur Gudnadottir à la Janskerk : une église bardée de projecteurs de couleur. Peu importe ce qu'on me jouera ce soir, dans une endroit pareil ça aura forcément de la gueule. Et c'est une petite demoiselle seule qui monte sur scène, avec son violoncelle et son Mac. Le choix était judicieux, de faire se produire cette jeune Islandaise dans une église. Ses morceaux, doux et mélodiques, sont magnifiés par l'acoustique de l'endroit, riche en réverb. Son premier morceau est simple ; une mélodie triste ponctuée par quelques notes graves pré-enregistrées du plus bel effet. Le second me laissera plus perplexe, une petite étude pour voix (où l'Islandaise vocalise avec elle-même grâce à son ordi) qui se termine brusquement, comme au milieu de la construction du morceau. Mais le troisième et dernier morceau saura amplement me faire pardonner. Le plus long, une quinzaine de minutes au bas mot, se maintient en apesanteur, en jouant avec les parties pré-enregistrées et celles jouées live. Là, comme ça, je pense tout de suite à une version low-budget et humble des essais néo-classiques de Klaus Schulze sur X. Un charme dont l'envoûtement dépasse en intensité ce à quoi je m'attendais pour une " mise en jambes " de cette première journée du festival.
Il faut déjà filer au Tivoli pour rencontre monsieur Eric Chenaux, qui se produit dans la Pandora (alias la plus haute salle du bâtiment). Mon contact avec le troubadour excentrique de Constellation sera plutôt bref : 10 minutes tout au plus car Julia Holter va bientôt entamer son propre set à l'Eglise, avec l'assurance de faire salle comble. Eric est seul sur scène, à jouer avec moult grimaces ses petits solos dissonants au son bizarroïde, chantant de son doux falsetto... En fin de compte, retraduisant assez fidèlement le feeling déroutant de ses albums studios. Le live ne lui rend pas forcément justice, car dans mon cas je préfère m'allonger et fermer les yeux quand j'écoute sa musique cotonneuse.
De retour à la Janskerk. Quelle belle idée, quelle beau projet ! L'angélique Julia Holter et sa musique rêveuse, dans une église... J'en avais l'eau à la bouche, surtout après la prestation remarquable de la violoncelliste de tout à l'heure. Bonne idée certes, mais il faut croire que l'enfer est vraiment pavé de bonnes intentions... Oups on a le droit de le dire ça, dans une église ? Bref, le problème dans ce mariage trop parfait sur le papier pour être honnête, c'est que l'auditeur habitué à l'écoute attentive des disques de Holter prend le risque de perdre toute une part de leur richesse sonore. Sa musique repose en partie sur une grande maîtrise de cet espace borné qu'on nomme " studio ", et qui lui permet d'équilibrer patiemment et méticuleusement ses touches mélodiques et le mix de chacun. Dans cette église, la voix de Julia s'envole certes dans les cieux de la plus belle des manières, mais le reste sonne trop confus. L'équilibre entre les voix de Julia et de sa violoniste est précaire, et c'est surtout criant lorsque la batterie rentre en scène couvrant le reste et ajoutant à la confusion. Les morceaux demeurent, mais perdent en puissance sous cette forme, peut-être à cause de la trop grande réverbération naturelle de l'acoustique du bâtiment. Exemple : la chansons " Silhouette " qui possède un crescendo terrassant sur disque se finit de façon confuse et inoffensive. Le set s'achève cependant sur ma performance favorite du set : " Vasquèz " qui sur disque diffère tant de ses comparses avec son spoken word et son habillage instrumental de film noir insondable, marche bien ici. Peut-être parce qu'elle est basée sur un léger jeu de cymbales... Mais il est déjà temps de filer car...
... The Notwist a déjà bien entamé son scène dans la bien-nommée " Grote Zaal " (qu'on appellera désormais la Grotte), immense salle à la vaste fosse et aux balcons innombrables. Je ne connais pas le groupe, à part leur disque Neon Golden (et encore, de loin), mais de toute évidence cette bande de nerds voûtés à lunettes connait bien son affaire car ils m'emportent avec eux sans trop avoir à forcer. Leur set brille par un éclectisme de tous les instants, qui peut passer du gros rock à basse survoltée à l'expérimentation glitch, du funk à l'électropop en allant jusqu'à la plus pure techno. Deux de leurs morceaux notamment (dont " Pilot ") se verront considérablement rallongés et assénés comme si la Grotte s'était transformée en boîte géante. Pas désagréable, même si ça tend à traîner en longueur. Mention spéciale à leur jeu de lumière à tomber, assez féérique par endroits. On s'éclipse lors du rappel car c'est le moment d'aller voir un outsider en puissance, j'ai nommé...
... Avec le soleil sortant de sa bouche, a.k.a. Les Québécois responsables du /!\SPOILER ALERT/!\ meilleur concert de ce jeudi soir. Découverts peu avant le festival, ces quatre là m'ont conquis assez immédiatement avec leur kraut-funk dansant et super énergique. Sur scène, forcément, tout ça prend encore une autre ampleur. Après nous avoir accueilli avec un message flower-power en regard des évènements du 13 novembre, façon " diffusons notre amour ce soir les gars ! ", le quatuor (guitare basse guitare batterie) appuie immédiatement sur le champignon, et ne décèlera que lorsque sera venu le temps de passer au morceau suivant. Quatre chansons, quatre tueries, crescendo. Cascades de motifs de guitares répétés à l'envi, rythmique puissante assénée sans trace de fatigue, chant entre choeurs fédérateurs et hurlements galvanisants... Et le public de se trémousser au diapason. Pas impossible qu'on ait ressenti l'énergie de ces trois quarts d'heure terrassants jusque dans le QG de Daesh. Et le bassiste de lever le point au ciel en nous tournant le dos. Freddie Mercury style.
Marrant d'enchainer avec Faust directement après Avec le soleil... Ce serait l'occasion d'une étude comparative entre les nouveaux venus du kraut et... les vieilles crottes. J'exagère à peine, tant pour moi ce concert était, plus qu'une déception, la chute d'un mythe. Celui d'un groupe épatant de longévité malgré une carrière agitée et des débuts bordéliques (et géniaux) à souhait. Un groupe dont je n'attendais certes pas qu'ils me jouent leur morceau " Krautrock " dans une version rallongée de 30 minutes, mais dont j'espérais au moins qu'ils tiennent debout. Au temps pour mes espoirs. Le bassiste, seul français de ce groupe germanique, est probablement l'élément le plus catastrophique de ce concert : incapable de suivre le batteur (qui, lui, se défend, avec ses airs de La Boule de Fort Boyard), étranger à toute notion de tempo, il tâche de compenser son inaptitude notoire en gigotant sur scène. Ses improvisations instrumentales et expérimentales, Faust les rend tout bonnement inaudibles, avec leur vielle à roue (comme une guitare à manivelle) et leur instrument à vent bouché dont je peine encore à saisir l'intérêt si ce n'est celui de vriller violemment mes tympans. Lorsque le bassiste (qui ressemble à une mémère barbue) prend sa gratte acoustique pour nous jouer une ballade, c'est sans la moindre grâce et avec une fausse lucidité dans les paroles : " à quoi servent les mots ? " " je chante dans un micro ". Au tout devant de la scène : trois filles tricotent face au public, sans se soucier de ce qui se passe sur scène. Constraste amusant : Faust est devenu sénile, mais il semble au moins en avoir pleinement conscience. Tant mieux pour eux, tant pis pour moi. Ecoeuré par le son de mes rêves qui volent aux éclats, je me retire pendant le rappel pour prendre une courte pause avant le dernier concert de ce soir...
... Om, au De Helling. Le De Helling, c'est notre calvaire de ce week-end glacial et pluvieux : la seule salle se situant à une demi-heure de marche. Celle qui nous fera réviser notre emploi du temps pour tâcher de rater le moins de concerts possibles (on dira notamment au revoir à Chelsea Wolfe pour ces raisons). Mais ce soir, rien ne nous empêche d'aller voir le célèbre trio de stoner avant d'aller nous coucher. Il n'est que 1h du matin après tout. Om, donc. Mon dos s'en souviendra, de ce concert. Immuable, monolithique, assommante, la musique de ces gars là n'est pas dansable, surtout lorsqu'on est aussi nombreux que ce soir dans la petite salle (qu'on devine être coutumière des concerts métal). Immobile, j'assiste à un set aussi sobre que monstrueux. Sobre car le jeu de scène du bassiste est inexistant, il se contente de nous balancer passivement son écrasante présence (et son jeu de basse à nous faire vibrer les entrailles), cela suffit amplement. Sobre aussi car le son de batterie est sec au possible, efficace, sans fioritures inutiles. Monstrueux néanmoins car encore une fois, les vibrations nous soulèvent le cœur (je suis bien heureux qu'on m'ait passé des boules quiès) et les breaks du batteur sont étourdissants de puissance canalisée. Monstrueux enfin car la dernière piste, de près de 15 minutes, nous plonge dans la torpeur la plus totale avec sa formule basse/voix, jusqu'à exploser comme savent le faire les meilleurs des groupes post-rock, en un final propre à nous foutre par terre. Mention au claviériste et son look de fakir, qui aurait très bien pu ne pas être là, mais dont les apports divers (guitare, clavier, voix) apportaient des touches bienvenues au décor sonore.
* Allez, venez baver : http://leguesswho.nl/timetable/
Nous commençons avec Hildur Gudnadottir à la Janskerk : une église bardée de projecteurs de couleur. Peu importe ce qu'on me jouera ce soir, dans une endroit pareil ça aura forcément de la gueule. Et c'est une petite demoiselle seule qui monte sur scène, avec son violoncelle et son Mac. Le choix était judicieux, de faire se produire cette jeune Islandaise dans une église. Ses morceaux, doux et mélodiques, sont magnifiés par l'acoustique de l'endroit, riche en réverb. Son premier morceau est simple ; une mélodie triste ponctuée par quelques notes graves pré-enregistrées du plus bel effet. Le second me laissera plus perplexe, une petite étude pour voix (où l'Islandaise vocalise avec elle-même grâce à son ordi) qui se termine brusquement, comme au milieu de la construction du morceau. Mais le troisième et dernier morceau saura amplement me faire pardonner. Le plus long, une quinzaine de minutes au bas mot, se maintient en apesanteur, en jouant avec les parties pré-enregistrées et celles jouées live. Là, comme ça, je pense tout de suite à une version low-budget et humble des essais néo-classiques de Klaus Schulze sur X. Un charme dont l'envoûtement dépasse en intensité ce à quoi je m'attendais pour une " mise en jambes " de cette première journée du festival.
Il faut déjà filer au Tivoli pour rencontre monsieur Eric Chenaux, qui se produit dans la Pandora (alias la plus haute salle du bâtiment). Mon contact avec le troubadour excentrique de Constellation sera plutôt bref : 10 minutes tout au plus car Julia Holter va bientôt entamer son propre set à l'Eglise, avec l'assurance de faire salle comble. Eric est seul sur scène, à jouer avec moult grimaces ses petits solos dissonants au son bizarroïde, chantant de son doux falsetto... En fin de compte, retraduisant assez fidèlement le feeling déroutant de ses albums studios. Le live ne lui rend pas forcément justice, car dans mon cas je préfère m'allonger et fermer les yeux quand j'écoute sa musique cotonneuse.
De retour à la Janskerk. Quelle belle idée, quelle beau projet ! L'angélique Julia Holter et sa musique rêveuse, dans une église... J'en avais l'eau à la bouche, surtout après la prestation remarquable de la violoncelliste de tout à l'heure. Bonne idée certes, mais il faut croire que l'enfer est vraiment pavé de bonnes intentions... Oups on a le droit de le dire ça, dans une église ? Bref, le problème dans ce mariage trop parfait sur le papier pour être honnête, c'est que l'auditeur habitué à l'écoute attentive des disques de Holter prend le risque de perdre toute une part de leur richesse sonore. Sa musique repose en partie sur une grande maîtrise de cet espace borné qu'on nomme " studio ", et qui lui permet d'équilibrer patiemment et méticuleusement ses touches mélodiques et le mix de chacun. Dans cette église, la voix de Julia s'envole certes dans les cieux de la plus belle des manières, mais le reste sonne trop confus. L'équilibre entre les voix de Julia et de sa violoniste est précaire, et c'est surtout criant lorsque la batterie rentre en scène couvrant le reste et ajoutant à la confusion. Les morceaux demeurent, mais perdent en puissance sous cette forme, peut-être à cause de la trop grande réverbération naturelle de l'acoustique du bâtiment. Exemple : la chansons " Silhouette " qui possède un crescendo terrassant sur disque se finit de façon confuse et inoffensive. Le set s'achève cependant sur ma performance favorite du set : " Vasquèz " qui sur disque diffère tant de ses comparses avec son spoken word et son habillage instrumental de film noir insondable, marche bien ici. Peut-être parce qu'elle est basée sur un léger jeu de cymbales... Mais il est déjà temps de filer car...
... The Notwist a déjà bien entamé son scène dans la bien-nommée " Grote Zaal " (qu'on appellera désormais la Grotte), immense salle à la vaste fosse et aux balcons innombrables. Je ne connais pas le groupe, à part leur disque Neon Golden (et encore, de loin), mais de toute évidence cette bande de nerds voûtés à lunettes connait bien son affaire car ils m'emportent avec eux sans trop avoir à forcer. Leur set brille par un éclectisme de tous les instants, qui peut passer du gros rock à basse survoltée à l'expérimentation glitch, du funk à l'électropop en allant jusqu'à la plus pure techno. Deux de leurs morceaux notamment (dont " Pilot ") se verront considérablement rallongés et assénés comme si la Grotte s'était transformée en boîte géante. Pas désagréable, même si ça tend à traîner en longueur. Mention spéciale à leur jeu de lumière à tomber, assez féérique par endroits. On s'éclipse lors du rappel car c'est le moment d'aller voir un outsider en puissance, j'ai nommé...
... Avec le soleil sortant de sa bouche, a.k.a. Les Québécois responsables du /!\SPOILER ALERT/!\ meilleur concert de ce jeudi soir. Découverts peu avant le festival, ces quatre là m'ont conquis assez immédiatement avec leur kraut-funk dansant et super énergique. Sur scène, forcément, tout ça prend encore une autre ampleur. Après nous avoir accueilli avec un message flower-power en regard des évènements du 13 novembre, façon " diffusons notre amour ce soir les gars ! ", le quatuor (guitare basse guitare batterie) appuie immédiatement sur le champignon, et ne décèlera que lorsque sera venu le temps de passer au morceau suivant. Quatre chansons, quatre tueries, crescendo. Cascades de motifs de guitares répétés à l'envi, rythmique puissante assénée sans trace de fatigue, chant entre choeurs fédérateurs et hurlements galvanisants... Et le public de se trémousser au diapason. Pas impossible qu'on ait ressenti l'énergie de ces trois quarts d'heure terrassants jusque dans le QG de Daesh. Et le bassiste de lever le point au ciel en nous tournant le dos. Freddie Mercury style.
Marrant d'enchainer avec Faust directement après Avec le soleil... Ce serait l'occasion d'une étude comparative entre les nouveaux venus du kraut et... les vieilles crottes. J'exagère à peine, tant pour moi ce concert était, plus qu'une déception, la chute d'un mythe. Celui d'un groupe épatant de longévité malgré une carrière agitée et des débuts bordéliques (et géniaux) à souhait. Un groupe dont je n'attendais certes pas qu'ils me jouent leur morceau " Krautrock " dans une version rallongée de 30 minutes, mais dont j'espérais au moins qu'ils tiennent debout. Au temps pour mes espoirs. Le bassiste, seul français de ce groupe germanique, est probablement l'élément le plus catastrophique de ce concert : incapable de suivre le batteur (qui, lui, se défend, avec ses airs de La Boule de Fort Boyard), étranger à toute notion de tempo, il tâche de compenser son inaptitude notoire en gigotant sur scène. Ses improvisations instrumentales et expérimentales, Faust les rend tout bonnement inaudibles, avec leur vielle à roue (comme une guitare à manivelle) et leur instrument à vent bouché dont je peine encore à saisir l'intérêt si ce n'est celui de vriller violemment mes tympans. Lorsque le bassiste (qui ressemble à une mémère barbue) prend sa gratte acoustique pour nous jouer une ballade, c'est sans la moindre grâce et avec une fausse lucidité dans les paroles : " à quoi servent les mots ? " " je chante dans un micro ". Au tout devant de la scène : trois filles tricotent face au public, sans se soucier de ce qui se passe sur scène. Constraste amusant : Faust est devenu sénile, mais il semble au moins en avoir pleinement conscience. Tant mieux pour eux, tant pis pour moi. Ecoeuré par le son de mes rêves qui volent aux éclats, je me retire pendant le rappel pour prendre une courte pause avant le dernier concert de ce soir...
... Om, au De Helling. Le De Helling, c'est notre calvaire de ce week-end glacial et pluvieux : la seule salle se situant à une demi-heure de marche. Celle qui nous fera réviser notre emploi du temps pour tâcher de rater le moins de concerts possibles (on dira notamment au revoir à Chelsea Wolfe pour ces raisons). Mais ce soir, rien ne nous empêche d'aller voir le célèbre trio de stoner avant d'aller nous coucher. Il n'est que 1h du matin après tout. Om, donc. Mon dos s'en souviendra, de ce concert. Immuable, monolithique, assommante, la musique de ces gars là n'est pas dansable, surtout lorsqu'on est aussi nombreux que ce soir dans la petite salle (qu'on devine être coutumière des concerts métal). Immobile, j'assiste à un set aussi sobre que monstrueux. Sobre car le jeu de scène du bassiste est inexistant, il se contente de nous balancer passivement son écrasante présence (et son jeu de basse à nous faire vibrer les entrailles), cela suffit amplement. Sobre aussi car le son de batterie est sec au possible, efficace, sans fioritures inutiles. Monstrueux néanmoins car encore une fois, les vibrations nous soulèvent le cœur (je suis bien heureux qu'on m'ait passé des boules quiès) et les breaks du batteur sont étourdissants de puissance canalisée. Monstrueux enfin car la dernière piste, de près de 15 minutes, nous plonge dans la torpeur la plus totale avec sa formule basse/voix, jusqu'à exploser comme savent le faire les meilleurs des groupes post-rock, en un final propre à nous foutre par terre. Mention au claviériste et son look de fakir, qui aurait très bien pu ne pas être là, mais dont les apports divers (guitare, clavier, voix) apportaient des touches bienvenues au décor sonore.
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Très bon 16/20 | par X_Wazoo |
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