Dominique A
Si Je Connais Harry |
Label :
Lithium |
||||
Dominique A poursuit et termine ici sa période minimaliste avec cet album dans la lignée de La Fossette. Toujours accompagné d'une boîte à rythmes et d'un synthé cheap, d'une guitare dont il tire des sonorités stridentes, et oubliant souvent les sons de basse au passage, l'artiste s'affirme encore ici comme un digne représentant d'une chanson française peu académique, qui puise ses racines dans la cold wave et le post punk. Mais alors que La Fossette, album buté, partait dans une direction intimiste et glacée pour ne plus changer de cap, Si Je Connais Harry peut laisser se demander encore après une énième écoute ce que l'artiste a cherché à faire. Sans doute rien... Ou un disque pour s'amuser, rien de plus. Grand bien lui en a pris, mais étant par nature un chanteur exigeant, il a signé là un disque assez décevant.
Heureusement, on y trouve quelques bonnes chansons, à commencer par le début du disque, avec "Le Gros Boris", ou "L'amour", qu'il est difficile à apprécier, il est vrai, après avoir écouté la version touffue et cuivrée du live Sur Nos Forces Motrices (mieux vaut l'écouter avant). Par contre "Pour qui je me prends" ressemble à une mauvaise face B de "La Fossette" et "Otto Box" ressemble à... rien.
C'est douloureux à dire, mais le disque atteint des sommets de kitscherie assez incroyables venant de cet artiste, notamment sur "Pignolo Sur Sa Barquette" (rien que le titre, tout un programme!) ou l'irritante reprise de Christophe "Chiqué Chiqué".
Certains des morceaux ont heureusement été sublimés en live, comme bien sûr "L'Amour", mais aussi "L'Onglet" moment fort parmi les nombreux inédits du coffret "Le Détour".
Sur la fin, la qualité revient un peu, mais c'est bien maigre après cette suite de 7 ou 8 morceaux quasiment sans queue ni tête. Le mal est fait, et ce n'est pas la charmante voix de Françoiz Brr qui viendra faire augmenter ma note.
Un disque très joyeux et sympathique, mais complètement bâclé. Attendons encore quelques années que Dominique A change enfin de matériel et nous compose "La Mémoire Neuve", disque qui aura ravivé la flamme de ceux qui furent déçus par cet écart discographique.
Heureusement, on y trouve quelques bonnes chansons, à commencer par le début du disque, avec "Le Gros Boris", ou "L'amour", qu'il est difficile à apprécier, il est vrai, après avoir écouté la version touffue et cuivrée du live Sur Nos Forces Motrices (mieux vaut l'écouter avant). Par contre "Pour qui je me prends" ressemble à une mauvaise face B de "La Fossette" et "Otto Box" ressemble à... rien.
C'est douloureux à dire, mais le disque atteint des sommets de kitscherie assez incroyables venant de cet artiste, notamment sur "Pignolo Sur Sa Barquette" (rien que le titre, tout un programme!) ou l'irritante reprise de Christophe "Chiqué Chiqué".
Certains des morceaux ont heureusement été sublimés en live, comme bien sûr "L'Amour", mais aussi "L'Onglet" moment fort parmi les nombreux inédits du coffret "Le Détour".
Sur la fin, la qualité revient un peu, mais c'est bien maigre après cette suite de 7 ou 8 morceaux quasiment sans queue ni tête. Le mal est fait, et ce n'est pas la charmante voix de Françoiz Brr qui viendra faire augmenter ma note.
Un disque très joyeux et sympathique, mais complètement bâclé. Attendons encore quelques années que Dominique A change enfin de matériel et nous compose "La Mémoire Neuve", disque qui aura ravivé la flamme de ceux qui furent déçus par cet écart discographique.
| Pas terrible 9/20 | par Sam lowry |
Posté le 05 février 2011 à 02 h 25 |
Si La Fossette s'est construite en février, Si Je Connais Harry s'est fabriqué dans un vent frais de printemps. Le second est effectivement différent du premier mais lié comme une fratrie issue de parents étranges ; les albums qui suivent semblent avoir une autre mère...
J'ai vu Dominique A à cette époque, dans une petite cave à Tours je crois. L'homme était seul, nous étions une trentaine, l'atmosphère était détendue et à l'image de l'album, bizarre ; Je m'interrogeais sur ma présence (je venais de Paris tout de même) en écoutant "Pignolo Sur Sa Barquette", j'avais la réponse sur l'excellent titre "L'adversité". Concert modeste et mémorable. J'ai revu Dominique A quelques années après, beaucoup de choses avaient changées.
L'album est plus aboutit, plus chaleureux, la voix du sieur Dominique est plus affirmée et ne semble pas venir d'un épais brouillard hivernal. Si Je Connais Harry ressemble moins à des démos accouchées en urgence de La Fossette. L'ambiance y est mélancolique mais parait résignée donc plus sereine ; pas mal d'humour aussi, des rythmiques irrésistiblement dansantes, il faut absolument essayer de bouger sur "Otto Box", cela peut être très drôle pour vous comme pour les autres !
Un album vraiment amusant et touchant qui vous procure les sensations, si j'osais, d'un Seventeen Seconds, la rencontre d'un ami pudique et déconneur dans les solitudes adolescentes... Avec le recul, il faut bien admettre que l'album sera pour certain, une véritable micro bombe dans le paysage pop français en 1993 (et pas seulement pour les Inrocks), je crois qu'a partir de Si Je Connais Harry, j'ai rejeté, pour quelques temps, toute production anglo-saxonne, puis ensuite j'ai poussé du bras tout format pop, pour un retour au calme !
J'ai vu Dominique A à cette époque, dans une petite cave à Tours je crois. L'homme était seul, nous étions une trentaine, l'atmosphère était détendue et à l'image de l'album, bizarre ; Je m'interrogeais sur ma présence (je venais de Paris tout de même) en écoutant "Pignolo Sur Sa Barquette", j'avais la réponse sur l'excellent titre "L'adversité". Concert modeste et mémorable. J'ai revu Dominique A quelques années après, beaucoup de choses avaient changées.
L'album est plus aboutit, plus chaleureux, la voix du sieur Dominique est plus affirmée et ne semble pas venir d'un épais brouillard hivernal. Si Je Connais Harry ressemble moins à des démos accouchées en urgence de La Fossette. L'ambiance y est mélancolique mais parait résignée donc plus sereine ; pas mal d'humour aussi, des rythmiques irrésistiblement dansantes, il faut absolument essayer de bouger sur "Otto Box", cela peut être très drôle pour vous comme pour les autres !
Un album vraiment amusant et touchant qui vous procure les sensations, si j'osais, d'un Seventeen Seconds, la rencontre d'un ami pudique et déconneur dans les solitudes adolescentes... Avec le recul, il faut bien admettre que l'album sera pour certain, une véritable micro bombe dans le paysage pop français en 1993 (et pas seulement pour les Inrocks), je crois qu'a partir de Si Je Connais Harry, j'ai rejeté, pour quelques temps, toute production anglo-saxonne, puis ensuite j'ai poussé du bras tout format pop, pour un retour au calme !
Excellent ! 18/20
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