Foo Fighters

Saint Cloud [Rock En Seine - Grande Scène] - vendredi 26 août 2011

Cinq ans et demi se sont écoulés depuis le mémorable dernier concert des Foo Fighters en France. C'était au Zénith de Paris dans le cadre de la fameuse tournée "In Your Honor", celle où la bande à Grohl a définitivement explosé (commercialement parlant en tout cas). L'hexagone fut ensuite royalement zappé sur la tournée suivante avant d'avoir finalement droit à une date en cette fin de saison festivalière (c'était d'ailleurs la seconde apparition du groupe à Rock en Seine après l'édition 2005).
L'attente fut longue mais nous aurons tout de même droit à un ironique "sorry" en guise d'excuse de la part d'un Dave Grohl qui venait de se faire un peu chahuter par la foule, cette dernière ayant peu apprécié qu'on lui rappelle à quel point la France est loin des priorités du groupe.
Qu'importe, les Foos ont décidé de rattraper le coup et vont même faire avancer d'un quart d'heure leur horaire de passage afin de pouvoir offrir aux spectateurs un set de deux heures.

Dans l'esprit "garage" de leur dernier album, les américains ont viré tous les artifices qui accompagnés leurs deux dernières tournées. Le groupe entre sur scène sobrement et il ne sera pas épaulé par de quelconques écrans ou lightshow spectaculaires, seul un rideau (pour le moins inutile d'ailleurs) descendra à l'arrière de la scène durant le passage un peu calme du milieu de set, c'est tout.
On aurait aimé cependant que le son soit un peu mieux réglé, la basse étant trop présente et un des tom-basses de Taylor Hawkins résonnant affreusement. De même, les guitares sont parfois un peu brouillonnes et Grohl n'est pas toujours très audible au chant. Dommage, les FF ne nous avaient pas vraiment habitués à ça.
Dans ce contexte, "Bridge Burning" ne fait pas autant monter la sauce que ce qu'on pouvait espérer, même si le public ne s'est pour autant pas fait prier pour réagir.
La première partie du set aura de quoi décevoir. Les titres du nouvel album sont soit décevants ("White Limo" moins tranchant que sur disque) soit un peu plats ("Rope", "Arlandria"...) et les anciens titres ne sont pas toujours bien choisis, on se serait en effet bien passé de "The Pretender" qui réussi l'exploit d'être encore moins supportable que sur CD ou de "Cold Day In The Sun" qui perd tout son intérêt depuis que Dave Grohl n'en joue plus la partie batterie. On a connu "Breakout" plus euphorisant également.
Vient ensuite le temps de la présentation des membres du groupe qui est l'occasion pour Grohl de vanner un peu ses "bandmates". On notera le retour du bon vieux Pat Smear qui traine toujours la même tronche d'ahuri (mais c'est pour ça qu'on l'aime), il a juste pris quelques kilos. Nate Mendel est subitement devenu beau gosse depuis qu'il se laisse pousser la barbe (ce qui explique peut-être pourquoi on l'entendait autant), et puis un illustre inconnu à la dégaine suspicieuse siège derrière le clavier le temps de quelques titres.
"Stacked Actors" est une fois de plus joué en version allongée (près de dix minutes) avec l'habituel concours de solo de guitares entre le père Dave et Chris Shiflett. Le frontman en profite pour descendre de la scène et joue de la présence des caméras pour amuser la galerie. Un bon moment.
A partir de là, le concert ne sera plus le même. "Walk" et "These Days" seront les nouveaux titres les plus convaincants, les classiques font mouche ("Monkey Wrench", "Best Of You", "All My Life"...) et quelques belles surprises viennent égayer cette fin de set ("Young Man Blues, sympathique reprise de Mose Allison, et surtout "Let It Die" qu'on n'attendait pas).
Dave (qui semble définitivement un mec en or soit dit en passant), après nous avoir dit que son groupe ne faisait plus de rappel pour pouvoir jouer plus longtemps (le tout en imitant le groupe qui quitte la scène et qui revient en faisant semblant que ça n'était pas prévu), nous dit qu'il ne compte pas attendre de nouveau cinq ans pour revenir à Paris et nous dédicace la dernière chanson, la meilleure du monde : "Everlong". Certes, on n'entendra pas toujours très distinctement le chant sur celle-ci mais au final, on s'en foutrait presque puisque c'était juste la chanson parfaite pour se dire au revoir, alors que la pluie commence à s'abattre sur les festivaliers.

Pour leur première date en France depuis 2006, les Foo Fighters auront su mobiliser, en tant que tête d'affiche de la journée, près de 30 000 personnes, chose inimaginable il y a dix ans. Ils nous auront offert un set généreux, avec un Dave Grohl toujours aussi communicant et éminemment sympathique (qui ne voudrait pas être pote avec lui ?).
Malgré tout, cela ne saurait cacher quelques faiblesses assez criantes ce soir là. Au-delà de quelques soucis de son, on mettra surtout en avant ces jams qui parasitent un peu trop souvent le milieu des chansons (surtout qu'ils finissent par tous se ressembler), des impros qui n'en sont pas et qui sont les même depuis des années (l'outro de "My Hero" par exemple) et puis tout simplement quelques nouveaux titres un peu faiblards et certains plus anciens qui commencent à fatiguer (et pourtant, le groupe a un répertoire qui lui permettrait de faire un peu de renouvellement dans la setlist).
Si l'on se surprend à regretter la tournée "In Your Honor", les Foo Fighters restent malgré tout ce qu'ils sont, c'est-à-dire un groupe taillé pour la scène.


Sympa   14/20
par Billyjoe


  Set list :

Bridge Burning
Rope
The Pretender
My Hero
Learn to Fly
White Limo
Arlandria
Breakout
Cold Day In The Sun
Long Road To Ruin
(Jam)
Stacked Actors
Walk
Monkey Wrench
Let It Die
These Days
Best Of You
Times Like These
Young Man Blues (Mose Allison cover)
All My Life
Everlong


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