Animal Collective
Paris [Le Bataclan] - vendredi 16 janvier 2009 |
Il y avait des raisons d'être excité à l'idée de passer cette soirée en compagnie du très controversé Collectif Animalier. Etre parmi les premiers à se délecter du très salué (et très bon) Merriweather Post Pavilion façon live, rien de plus efficace pour pouvoir se prétendre de la haute pendant au moins 6 bons mois. Les absents et autres non concernés vont encore devoir user de leur ton affligé.
D'ailleurs, on s'attendait même en cette occasion rêvée à rencontrer quelques trentenaires pétomanes, positionnés devant la salle et armés de leur humour navrant, prêts à balancer leurs salves réchauffées sur les mécréants que nous sommes, les impies, les souillures du rock indépendant. L'évènement attire évidemment une population considérable, aussi éclectique qu'avertie, ainsi que pas mal de revendeurs au black tannant tout ce qui bouge pour racheter des billets. Encore plus ze place to be que prévu. Un illustre fan de Queen est même venu assister au concert. Tellement anti-indé qu'il ne se sera même pas fait l'honneur de rester crédible face à ses propres convictions, un comble. Une expérience ethnologique, justifiera-t-il sûrement. Il aura au moins réussi à être marrant, chose rare.
Je suis à la bourre, et évidemment attendu par une amie qui n'ose pas aborder la foule seule (faut dire qu'il s'y cache ce fameux fan de Queen, apôtre du comique de répétition, et qu'elle a tout sauf envie de se prendre la tête avec ce genre de trentenaire lourdingue) et qui va donc de ma faute encore louper la première partie. Sans surprise, celle ci a commencé depuis une petite demi-heure, et est animée par un folkeu plutôt excentrique. Je ne connais encore rien de ce type, ci ce n'est le nom de son projet ("High Life"), et qu'il provient du coté de chez White Magic. Une sorte de Léonard Cohen moderne, qui bidouille sur son pc et gratte tant bien que mal face à un public qui ne semble absolument pas concerné par les événements. Le brouhaha général s'installe, happé par une pléiade de hurlements aussi divers qu'étonnants poussés par ce bonhomme bien courageux. Mais que peuvent bien se raconter les parisiens d'aussi passionnant ? L'effet soldes peut être, on parle chiffons et de ses nouvelles pompes. Tant pis pour la dizaine de belles composition folk qui nous est proposée. S'en suit, une grosse heure après, le début des vraies festivités. Sans surprise, le set est ouvert par la bien disposée "In Flowers", psychédélique et hypnotique à souhait. Ca s'annonce plutôt pas trop mal ficelé, bien que le son soit dégueulasse. En plus, je m'aperçois dans ma plus grande naïveté que Geologist porte une lampe frontale, ce qui sur le coup provoque chez moi la réaction inverse de ce qu'une blague de nos trentenaires pétomanes xsilencieux peut m'évoquer: le rire.
Malheureusement, ça va se gâter. Au risque de me faire lapider par les fans hardcore, ceux qui osent par exemple louer cette version exécrable de "Leaf House", je ne peux qu'exprimer déception et désillusion. Car on peut leur reprocher, des choses : versions trop décousues, minimalistes ou bien mal restituées, manque de vigueurs chroniques, basses et rythmiques complètement assourdissantes, mélodies indiscernables, la liste pourrait être longue. Une fidélité accrue quant aux versions album n'a certes jamais été imposée, mais arrivé un point où l'on n'arrive même plus à distinguer les morceaux, on peut légitimement se demander s'il n'est peut être pas temps de revoir les ambitions à la baisse. Tout comme sur un grand huit, j'ai l'impression de passer du tout au rien en l'espace d'une minute. Quelques rares moments d'ivresse (notamment lors des plutôt réussis "Daily Routine" et ses chœurs interminables enivrants, "Fireworks" et "Guys Eyes" ) permettent à ce concert de ne pas se résumer à une simple rave party abrutissante, à un massacre d'un album qui se prêtait pourtant à des versions live démentes. Le reste est à mes oreilles, au mieux ennuyeux, sinon pénible.
Après un court rappel de 2 morceaux avec final "My Girls" peine-à-jouir, la lumière se rallume (enfin), et un sentiment d'affliction général se fait ressentir. A cet instant précis, j'ai encore du mal à réaliser que la salle puisse essayer de soutirer un deuxième rappel, quant bien même l'air ambiant devient de plus en plus irrespirable et que la température de la salle s'approche de celle du slip de ma voisine de gauche, complètement en transe. Heureusement, c'en est fini pour ce soir. L'après concert se résume à un flot d'unanimité et de louanges diverses. Tellement "magnifique", "géniaux", un show carrément "jouissif", "the gig of my life" (car la lignée des fans hardcore s'étend aussi jusqu'en terres anglophones) les superlatifs attribués à l'évènement restent, à mes oreilles, plutôt surprenants.
Alors de deux choses l'une : soit je n'ai absolument rien compris à l'essence même des shows du "génialement barré" Animal Collective, soit je suis devenu complètement aigri et incapable de m'amuser en soirée, avec des gens de mon âge (car il s'agit d'un public plutôt jeune, inutile de le préciser). Dans les deux cas, j'prends un coup d'vieux.
D'ailleurs, on s'attendait même en cette occasion rêvée à rencontrer quelques trentenaires pétomanes, positionnés devant la salle et armés de leur humour navrant, prêts à balancer leurs salves réchauffées sur les mécréants que nous sommes, les impies, les souillures du rock indépendant. L'évènement attire évidemment une population considérable, aussi éclectique qu'avertie, ainsi que pas mal de revendeurs au black tannant tout ce qui bouge pour racheter des billets. Encore plus ze place to be que prévu. Un illustre fan de Queen est même venu assister au concert. Tellement anti-indé qu'il ne se sera même pas fait l'honneur de rester crédible face à ses propres convictions, un comble. Une expérience ethnologique, justifiera-t-il sûrement. Il aura au moins réussi à être marrant, chose rare.
Je suis à la bourre, et évidemment attendu par une amie qui n'ose pas aborder la foule seule (faut dire qu'il s'y cache ce fameux fan de Queen, apôtre du comique de répétition, et qu'elle a tout sauf envie de se prendre la tête avec ce genre de trentenaire lourdingue) et qui va donc de ma faute encore louper la première partie. Sans surprise, celle ci a commencé depuis une petite demi-heure, et est animée par un folkeu plutôt excentrique. Je ne connais encore rien de ce type, ci ce n'est le nom de son projet ("High Life"), et qu'il provient du coté de chez White Magic. Une sorte de Léonard Cohen moderne, qui bidouille sur son pc et gratte tant bien que mal face à un public qui ne semble absolument pas concerné par les événements. Le brouhaha général s'installe, happé par une pléiade de hurlements aussi divers qu'étonnants poussés par ce bonhomme bien courageux. Mais que peuvent bien se raconter les parisiens d'aussi passionnant ? L'effet soldes peut être, on parle chiffons et de ses nouvelles pompes. Tant pis pour la dizaine de belles composition folk qui nous est proposée. S'en suit, une grosse heure après, le début des vraies festivités. Sans surprise, le set est ouvert par la bien disposée "In Flowers", psychédélique et hypnotique à souhait. Ca s'annonce plutôt pas trop mal ficelé, bien que le son soit dégueulasse. En plus, je m'aperçois dans ma plus grande naïveté que Geologist porte une lampe frontale, ce qui sur le coup provoque chez moi la réaction inverse de ce qu'une blague de nos trentenaires pétomanes xsilencieux peut m'évoquer: le rire.
Malheureusement, ça va se gâter. Au risque de me faire lapider par les fans hardcore, ceux qui osent par exemple louer cette version exécrable de "Leaf House", je ne peux qu'exprimer déception et désillusion. Car on peut leur reprocher, des choses : versions trop décousues, minimalistes ou bien mal restituées, manque de vigueurs chroniques, basses et rythmiques complètement assourdissantes, mélodies indiscernables, la liste pourrait être longue. Une fidélité accrue quant aux versions album n'a certes jamais été imposée, mais arrivé un point où l'on n'arrive même plus à distinguer les morceaux, on peut légitimement se demander s'il n'est peut être pas temps de revoir les ambitions à la baisse. Tout comme sur un grand huit, j'ai l'impression de passer du tout au rien en l'espace d'une minute. Quelques rares moments d'ivresse (notamment lors des plutôt réussis "Daily Routine" et ses chœurs interminables enivrants, "Fireworks" et "Guys Eyes" ) permettent à ce concert de ne pas se résumer à une simple rave party abrutissante, à un massacre d'un album qui se prêtait pourtant à des versions live démentes. Le reste est à mes oreilles, au mieux ennuyeux, sinon pénible.
Après un court rappel de 2 morceaux avec final "My Girls" peine-à-jouir, la lumière se rallume (enfin), et un sentiment d'affliction général se fait ressentir. A cet instant précis, j'ai encore du mal à réaliser que la salle puisse essayer de soutirer un deuxième rappel, quant bien même l'air ambiant devient de plus en plus irrespirable et que la température de la salle s'approche de celle du slip de ma voisine de gauche, complètement en transe. Heureusement, c'en est fini pour ce soir. L'après concert se résume à un flot d'unanimité et de louanges diverses. Tellement "magnifique", "géniaux", un show carrément "jouissif", "the gig of my life" (car la lignée des fans hardcore s'étend aussi jusqu'en terres anglophones) les superlatifs attribués à l'évènement restent, à mes oreilles, plutôt surprenants.
Alors de deux choses l'une : soit je n'ai absolument rien compris à l'essence même des shows du "génialement barré" Animal Collective, soit je suis devenu complètement aigri et incapable de m'amuser en soirée, avec des gens de mon âge (car il s'agit d'un public plutôt jeune, inutile de le préciser). Dans les deux cas, j'prends un coup d'vieux.
Passable 11/20 | par TheWayYouSmiled |
Posté le 27 janvier 2009 à 16 h 45 |
J'aime les beaufs. En fait pas eux à proprement parler, mais plutôt parce qu'ils me permettent de m'affirmer. C'est aussi super pratique quand on veut filer rancard à une demoiselle, histoire de la rassurer. Un mâle dominant se doit d'être protecteur après tout. Mon accompagnatrice du soir et moi, amateurs de musique à forte valeur intellectuelle ajoutée, décidons d'aller à la Performance de Animal Collective, LE groupe tendance du moment. Le problème est que ce qui est tendance a le même effet avec les beaufs que la lumière avec les moustiques : ça les attire. Armé de mon courage, je décide donc de braver le froid (par pudeur, je ne lui dirai pas combien de temps je l'ai attendue) et mes peurs pour affronter au besoin ces parasites à l'humour fiantesque.
Fort heureusement, ces derniers semblent plus intéressés par la venue hypothétique d'une quadra brune tireuse de gueule et prise de tête que par ma prof. Ouf ! Finalement, nous nous retrouvons entre gens de bonne compagnie et c'est tant mieux, nous pourrons parler tranquillement pendant les morceaux. Car il faut bien l'avouer, Animal Collective a ceci de pratique, c'est que comme un épisode de "Plus Belle La Vie", pour peu qu'on entende le début du morceau, on connaît déjà la partie principale et la fin, vu que tout n'est que superposition de couches sur une mélodie de base. La seule "contrainte" est de faire attention aux changements d'épisodes, puisqu'il n'y a pas de page de pub, tout juste un rappel à un moment, mais peut-être ce silence était-il un morceau de leur invention, comme dans les cds où il y a une pause de quelques minutes volontaires avant un morceau bonus. De ce constat, une sanction implacable : ce n'est pas désagréable, mais on s'ennuie !!! Certains reprochent aux autres de ne pas bouger, mais il faut bien reconnaître qu'il est difficile de distinguer une rythmique cohérente à travers ce magma sonique et électronique. Et chose rare : je ne connaissais pas bien les chansons en arrivant, je crois les connaître encore moins bien en ressortant. Ah si, le fameux "My Girls" tant apprécié par les fans, que j'ai reconnu, ma fierté de la soirée. En principe, les trucs assez hardcore ne me dérangent pas, mais là, j'ai un peu mal à Nine Inch Nails.
J'ai beau avoir laissé mes préjugés anti-hype dans la poche gauche (celle juste en dessous des pins) de ma veste en velours au vestiaire, j'ai quand même du mal à comprendre ce qu'on peut bien trouver à ce groupe. A ce moment là, je me dis que Cali, c'est simple, efficace, A ce moment là, je pense à cette phrase du Morrissey de la grande époque, celle du mémorable The Queen Is Dead (arfff, Queen...) : "Has the world changed or have I changed ?". Beaucoup plus de questions en sortant donc. Les ambiances des salles de concert (où finalement tout le monde en ressort avec cette impression que le public a été nul mais n'a personnellement rien fait pour mettre l'ambiance) ont-elles changé ? Le rock a-t-il changé ? La musique a-telle changé ? Mes convictions ont-elles changé? Le monde a-t-il changé ?
Comme me disait ma copine Steph (que dis-je ma copine, mon amie, vu qu'on se dit tout) sur msn l'autre jour quand je lui faisais part de mes interrogations : "pète un coup, ça ira mieux"
Fort heureusement, ces derniers semblent plus intéressés par la venue hypothétique d'une quadra brune tireuse de gueule et prise de tête que par ma prof. Ouf ! Finalement, nous nous retrouvons entre gens de bonne compagnie et c'est tant mieux, nous pourrons parler tranquillement pendant les morceaux. Car il faut bien l'avouer, Animal Collective a ceci de pratique, c'est que comme un épisode de "Plus Belle La Vie", pour peu qu'on entende le début du morceau, on connaît déjà la partie principale et la fin, vu que tout n'est que superposition de couches sur une mélodie de base. La seule "contrainte" est de faire attention aux changements d'épisodes, puisqu'il n'y a pas de page de pub, tout juste un rappel à un moment, mais peut-être ce silence était-il un morceau de leur invention, comme dans les cds où il y a une pause de quelques minutes volontaires avant un morceau bonus. De ce constat, une sanction implacable : ce n'est pas désagréable, mais on s'ennuie !!! Certains reprochent aux autres de ne pas bouger, mais il faut bien reconnaître qu'il est difficile de distinguer une rythmique cohérente à travers ce magma sonique et électronique. Et chose rare : je ne connaissais pas bien les chansons en arrivant, je crois les connaître encore moins bien en ressortant. Ah si, le fameux "My Girls" tant apprécié par les fans, que j'ai reconnu, ma fierté de la soirée. En principe, les trucs assez hardcore ne me dérangent pas, mais là, j'ai un peu mal à Nine Inch Nails.
J'ai beau avoir laissé mes préjugés anti-hype dans la poche gauche (celle juste en dessous des pins) de ma veste en velours au vestiaire, j'ai quand même du mal à comprendre ce qu'on peut bien trouver à ce groupe. A ce moment là, je me dis que Cali, c'est simple, efficace, A ce moment là, je pense à cette phrase du Morrissey de la grande époque, celle du mémorable The Queen Is Dead (arfff, Queen...) : "Has the world changed or have I changed ?". Beaucoup plus de questions en sortant donc. Les ambiances des salles de concert (où finalement tout le monde en ressort avec cette impression que le public a été nul mais n'a personnellement rien fait pour mettre l'ambiance) ont-elles changé ? Le rock a-t-il changé ? La musique a-telle changé ? Mes convictions ont-elles changé? Le monde a-t-il changé ?
Comme me disait ma copine Steph (que dis-je ma copine, mon amie, vu qu'on se dit tout) sur msn l'autre jour quand je lui faisais part de mes interrogations : "pète un coup, ça ira mieux"
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