The Bellrays

La dernière fois que j'étais allé voir les Bellrays remonte à cinq ans, à La Vapeur à Dijon, avec une Lisa Kekaula qui pétait le feu de toute sa soul et avait mis, un temps, son public à genoux (ceux qui y étaient, comprendront).

Ce soir, après les bien bons zozos des Sliping Kangooroos et leur punk rock sur fond de non sérieux (avec un chanteur à lunette genre Didier Super habité quelquefois par l'esprit Lux Interior et un bassiste déguisé en dinde suprême), les Bellrays investissent la scène des agrumes. "Fire On The Moon" ouvre le bal et la mine fatiguée de Lisa Kekaula, qui lui rend un air méprisant, ne semble pas de bon augure. Au bout du troisième morceau, elle rassure en descendant dans le public : "Are you alright, people?" Et à nous de répondre d'un "Yeah!" à moitié sorti des tripes pour la plupart. Mais la glace sur le coup, s'est brisée. En parlant de fatigue, c'est au tour de l'ampli de Bob Vennum à la guitare (bassiste avant ; ce n'est plus Tony Fate) de faire une syncope. Le temps de deux morceaux pour remédier à l'incident technique, le groupe marche à trois avec un nouveau bassiste coiffé d'une coupe de cheveux à la Tintin qui assure la section corde comme si de rien n'est, jusqu'au retour revanchard de la guitare rebranchée du compagnon de Lisa Kekaula, laquelle lui fera une avance lascive d'une caresse de jambe. Chaud! Bob Vennum doit être un homme heureux!
Ne connaissant que les morceaux de Meet The Bellrays, je ne peux dire d'où le reste provient, même s'il est à supposer que la plupart des titres, tantôt soft donc plus soul que rock dur, sont de leur dernier né Hard Sweet And Sticky. "Testify" et "Blues for Godzilla" précèdent un feu d'artifice final et un rappel pour un public d'un peu plus d'une centaine de têtes au juger. Bon bassiste et nouveau batteur également excellent.

A savoir si ce public fut conquis, il n'y avait qu'à voir des personnes sortir d'un petit entassement, devant le coin des ventes, avec un 45T et le dernier album dans leurs mains. Ce concert fut moins terrible que celui vu à Dijon, mais bon... On ne va pas se plaindre.