XSilence
La Vérité est ici. [samedi 19 mars 2016] |
Sur place, l'animateur nous a reçus dans son bureau, trônant majestueusement dans son fauteuil en cuir d'éléphant clouté d'or et de diamants.
C'est sous le regard méfiant et sévère de ses gardes du corps que le Maître nous a accordé cet entretien exclusif.
Vous venez de lire en avant propos l'introduction rédigée par une équipe de journalistes qui s'est aventurée dans les locaux de RGB. Cette interview a bien eu lieu, le décryptage des bandes est toujours en cours, vu l'état dans lequel nous les avons retrouvées.
Avant de passer au corps de l'interview, nous nous devons une transparence totale. Pendant des mois, des années, nous avons mené des investigations, recoupé des indices, essuyé refus sur refus, des témoins qui disparaissaient sans laisser de traces, d'autres refusant de parler... Plus on avançait dans notre enquête, moins on pensait en ressortir vivants. L'oeuvre d'une vie, nous étions comme les journalistes du Washington Post en 72, on tenait quelque chose. Mais on ne savait pas encore vraiment quoi...
Il ya quelques années, d'autres que nous ont tenté de révéler ces événements, sous couvert de la fiction franco-belge, mais personne n'y a cru...
Une silhouette, un homme sans visage, mais qui se cache derrière ces 7 lettres ? Quelques éléments de réponses, tirées de ce qui reste des bandes de nos courageux journalistes...
-A 1 milliard près, quel est le nombre d’auditeurs de la playlist rock indé sur RGB le lundi soir ?
Zebulon : C'est très difficile à savoir puisque le logiciel créé par mon responsable informatique pour mesurer l'audience ne fonctionne plus. Depuis ce responsable ne fonctionne plus trop lui non plus, du moins plus comme avant. Pour le DIRECT, à vue de nez et selon les retours que j'ai par le biais de certains passionnés du site xsilence.net, je dirais entre...1 (je m'écoute beaucoup) et 9 maximum. Ces chiffres ne doivent rien au hasard, je limite l'accès de façon volontaire à ces « élus », souvent les mêmes. Le reste de mes « fans », qui sont de conditions plus modestes, ont accès au podcast mais (il ricane), ce n'est plus vraiment de la « radiophonie » (Eclats de rires)
-Est-il vrai que pour la 300° il y aura une retransmission en direct et simultanée à Wembley, au stade de France et au Madison Square Garden ?
(Passablement énervé) J'en suis à ce jour à 146 émissions et même si à l'époque je ne savais pas si j'en ferais 3, je diffuse à mon rythme, en dehors de toute pression. Évidemment qu'il y aura une 300 mais pourquoi serait-elle plus grandiose que la 299 ou la 301 ou la...146 (disponible en podcast jusqu'à lundi prochain) ? TOUTES mes émissions sont grandioses, NEXT !
Quand l'homme nous fait part de ses relations amoureuses, il se révèle presque... Humain.
-On vous prête une relation secrète avec Claire Nadeau. Qu'avez-vous à répondre à ces rumeurs?
(L'animateur se détend). Claire a été ma muse, ce n'est pas un secret. Il y a eu des hauts et des bas comme souvent. Nous nous sommes retrouvés, quittés, retrouvés et quittés des années durant. Je vous laisse réfléchir quant à l'impact sur sa carrière. Quand elle était avec moi, elle enchaînait les succès mérités (Collaro, Les Tuches, fais pas ci, les Visiteurs 2), et quand je la quittais, elle sombrait avec d'obscurs réalisateurs (Resnay, Rivette, Yves Robert, Astier...).
Avant d'aller plus loin, voilà le témoignage de Géraldine Sacoche, lourd de révélations sur l'impact de l'homme en Z sur le plat pays...
-On dit qu’à votre anniversaire Elvis Presley et Michael Jackson qui en vrai ne sont pas morts étaient présents et ont pu assister au concert d’Asyl donné dans votre maison de 100 000 m², vous confirmez ?
On dit beaucoup de choses dans la presse spécialisée, voire spéciasylée. (L'animateur rit de son jeu de mot pendant une bonne minute, prenant à témoin ses gardes du corps) J'ai lu tout et n'importe quoi, je ne dirais qu'une chose concernant certaines amitiés qu'on veut bien me prêter. Elvis et Bambi sont éternels, comme « La Playlist rock indé » de Radio Grand Brive. On écoutera mes émissions dans un siècle, de même que la 146, qu'on écoutera pendant au moins 3 jours jusqu'au lundi suivant.
-Une académie permettant de prononcer les noms de groupes anglo-saxons comme vous va voir le jour au Japon, vous confirmez ?
Les Japonais sont des gens cultivés. Ils ont pour la plupart un accès internet haut débit et ils savent s'en servir. Pendant que certains pays en sont encore à utiliser des technologies déjà dépassées comme deezer, spotify et autres bandcamp, les nippons savent qu'il suffit de se connecter à radiograndbrive.com le lundi soir à 20 h 30 pour découvrir...TOUT! L'apprentissage des langues faisant bien entendu partie de ce tout.
-Vous chantez depuis peu a capella dans votre émission. On a l’impression que vous avez un Otis Redding dans chaque corde vocale. D’où vous vient cette voix de velours ?
Je commence à me faire modestement un répertoire. J'ai commencé par chantonner du Ash il y a quelques semaines un peu comme quand je chante sous la douche multi-jets de la salle de bain que vous voyez derrière vous. Quelle ne fut pas ma surprise quand cette petite chansonnette a suscité de telles réactions de la part de mes auditeurs, parfois un peu exagérées... non je plaisante, je n'étais pas surpris le moins du monde. Bref, devant la pression et ce pour la première fois depuis la création de ma Playlist, j'ai dû MODIFIER toutes mes émissions pour caser cette nouvelle rubrique, « Zebulon chante », un peu comme pouvaient le faire Jacques Martin ou plus récemment, Laurent Ruquier, dans leurs émissions. Dans la 146, disponible en podcast, je magnifie la voix d'Eddie Vedder. Celui-ci m'a félicité, avouant que sa version de « Nothingman » sur Vitalogy était inférieure à la mienne. En modeste que je suis, je lui ai répondu « Drone Mache ». (rires)
-Quels sont vos projets pour les prochaines années, vous qui avez tout ?
Tenir. Rester modeste, doux, comme un bisou voyou dans le cou, si vous voyez ce que je veux dire. (petits rires) -Avez vous nommé votre chat Lysa en hommage au groupe trop méconnu ? (Très sérieux) On vous a mal renseigné, j'ai appelé mon chat « Cali ». Tout comme le chanteur, je lui trouve des bons côtés même s'il m'horripile la plupart du temps.
Nous allons maintenant aborder le cœur du problème, la base de tout. Pour que vous compreniez bien les prémices de l'histoire, il faut remonter à nos premiers questionnements, au tout début de cette enquête, et ça se passe en 2010, à la Foire Aux Vins de Colmar, en caméra cachée...
-Comment a débuté votre histoire d'amour passionnelle avec le groupe Asyl ?
C'est une histoire...compliquée. Je ne sais pas si j'ai le droit d'en parler (il se tourne vers un de ses gardes du corps -Jacky- qui se trouve être également son avocat – celui-ci secoue la tête, très légèrement). Oui, c'est bien ce qu'il me semblait, tant que cette affaire n'est pas finie, tant que Lescop continue sa fade carrière, s'exposant sans cesse à la justice du rock n'roll, je ne peux m'exprimer sur le sujet. Je ne dirai qu'une chose. Souvent, dans une relation compliquée, il faut trouver la force de garder le meilleur, le positif, dans ce cas un premier EP, et de tourner la page. Question suivante s'il vous plait. (le regard froid)
Nos journalistes doivent suer à grosses gouttes, le péril guette, mais n'écoutant que leur professionnalisme, ils continuent... >
-Confirmez vous que Yoko Ono a agi sur vos ordres pour organiser la séparation des Beatles, car c'est Lucy & non Lysa qui était "In The Sky » dans la chanson du même titre ?
Je ne comprends pas très bien votre accent, pouvez-vous me répéter la question correquetely plize ?
-Que répondriez-vous à vos détracteurs qui vous trouvent une voix typée CGT ?
Qu'il vaut mieux avoir une voix typée CGT qu'une « voie » comme le type qui était « Cadre informaticien » à RGB. (énormes éclats de rires entendus entre l'animateur et ses gardes du corps)
Hum excusez-moi, vous me paraissez très sympathique, pourriez-vous me donner le nom de ce détracteur ? Autant j'apprécie l'humour en toutes circonstances, autant je ne goûte guère le manque de respect. Il y a un minimum syndical (hahahahahaha, « elle est bonne patron » dit Francis, le deuxième garde du corps. A ce moment-là, le téléphone de l'animateur vibre, il consulte le message et s’arrête net de rire, intimant à ses gardes du corps d'en faire autant. La température semble chuter de plusieurs degrés dans le bureau.)
On ne le saura que bien plus tard, mais ce message vient d'un de ces informateurs, lui annonçant que l'homme qui tenta de rendre sa vie publique sur le forum d'Xsilence allait reprendre du service. Dans le cadre de notre documentaire, nous avons rencontré cet homme, voici un extrait de ses confessions :
-On dit que le taux de natalité augmente depuis qu'on peut entendre votre voix à la radio, êtes-vous conscient de votre potentiel démographique ?
(L'animateur est parcouru de tics nerveux. L'interview ne semble plus l'amuser depuis que son smartphone dernier cri a vibré discrètement sur le bureau en or massif.) Je vois que vous faites allusion au zebby boom, particulièrement en Corrèze et dans le Limousin. (Il se détend) Malheureusement (il se crispe), pour faire taire ces chiffres irréfutables, nos instances ont décidé de fusionner la région au Poitou Charente Aquitaine pour, en quelque sorte, « pondérer » ces résultats. (D'un air soupçonneux) Qui vous envoie déjà ?
-Vous n'êtes pas seulement cette star de la radio que tout le monde connaît et admire, vos activités s'étendent à des domaines aussi variés que la vente d'armes, la traite des blanches, le trafic de drogues, l'exploitation d'enfants, et j'en passe, où trouvez-vous l'énergie pour tout mener de front ?
No comment. (Il fait un signe à Francis, qui s'éloigne très discrètement en direction de la porte d'entrée du bureau). Mes activités sont légales, messieurs. Vous avez vos cartes de journalistes ?
L'homme en Z. semble se fermer, plus suspicieux que jamais. L'étau se resserre dangereusement autour de nos éditorialistes...
-La rumeur veut qu'à chaque fois que vous refusez la diffusion à un groupe, ses membres se suicident. Cela ne vous pose pas de problème ? Est-ce un moyen de rééquilibrer la démographie ?
-(Francis est revenu, reprenant sa place à côté de l'animateur) Je ne refuse aucun groupe avant de l'avoir écouté dans ce bureau. Parfois, effectivement, après avoir « chanté » on les … (Jacky tousse) on les guide vers la « sortie », la même que vous allez prendre tout à l'heure quand nous aurons vérifié vos papiers de journalistes. Combien mesurez-vous ? Pourquoi cette question ? Pour rien, mais une anecdote me vient, question « longueur ». J'ai fait venir plus d'une fois le groupe Wonderflu dans ce bureau. Ils ont essayé de chanter longtemps. Trop. Une chanson de plus de 4 minutes. Après les avoir gentiment « corrigés », ils sont revenus me proposer des chansons et celles-ci ne dépassent plus les deux minutes. Haha, vous voyez bien que je ne suis pas psycho-rigide et que tous les groupes refusés ne se suicident pas.
Justement, à ce sujet, nous avons recueilli le témoignage d'un animateur radio, qui a subi de plein fouet le pouvoir de Mr Z. Cet extrait exclusif est tiré du documentaire que nous montons actuellement, RGB – L'Empire Du Mal (éloignez les enfants, ces propos sont parfois durs à entendre) :
-Votre réussite a donné lieu aux rumeurs les plus folles, vous seriez notamment membre d'un groupe occulte à la gloire de créatures anciennes et effrayantes comme Casimir ou Marie-Pierre Casey. Entretenez-vous ces bruits pour ajouter à votre aura de star ou y a-t-il un fond de vérité?
Permettez-moi de ne pas donner du crédit à ces rumeurs idiotes. Tout cela est parti d'un malentendu lors de la diffusion d'un titre de Casey, la rapeuse du groupe La Rumeur. Ce malentendu et ma relation privilégiée avec Claire Nadeau ont favorisé l'amalgame, et me voilà depuis sujet aux plus folles rumeurs. Casimir... Bien sûr ! Et moi, je vais vous faire tournicoti tournicoton avec votre cou ou vos genoux ? Hahaha (les gardes du corps ne rient pas), nous sommes entre gens civilisés en ces lieux, n'est-ce pas ?
L'ombre de la mort guette nos journalistes, on les entend se racler la gorge, tourner leurs notes fébrilement pour changer de sujet & adoucir le Maître des Lieux...
-Petit point sur votre parcours. Dans les années 90, vous avez provoqué un séisme dans l'édition musicale en créant le magazine Rock Sound. On sait que suite à l'arrêt de ce magazine, vous avez investi dans l'industrie pharmaceutique pour créer deux pilules placebo, une rouge et une bleue. La vente de ce brevet aux producteurs de Matrix vous a permis de gagner votre premier milliard, à 25 ans. Quelle est, pour vous, la base d'une bonne béchamel ?
Il faut que la sauce prenne, dans tous les cas ! (rires)
-Ce n'est un secret pour personne, RGB était à la base l'antenne de propagande du KGB, que vous avez rebaptisé Radio Grand Brive en 1984 pour retomber dans une sorte d'anonymat politique. Comment avez-vous été recruté si jeune ?
Laissez-moi vous répondre : Vous me parlez chinois. Ou japonais « if you ouante », comme on dit dans mes académies. (rires) Depuis que Brive est devenu le centre du monde, je n'ai pas à me préoccuper de la Russie, que je ne saurais placer sur une carte, pas plus que d'une éventuelle organisation secrète autre que la mienne. Je surveille Libourne, de temps à autres. On m'a parlé d'un agitateur là-bas, c'est le petit « texte numérique » que j'ai reçu il y a cinq minutes. Je ne vous dirai pas d’où vient ma source. Vous êtes certains de ne pas vouloir me dire qui vous emploie ?
-Vous êtes né en 1974 , et cette année commence par mardi. C'est l'année pendant laquelle Pompidou décède, et cette même année, Ophélie Winter vient à la vie. Avez conscience d'être en quelque sorte le chaînon manquant, le lien universel ?
Je suis né, oui, et pas de la dernière pluie, messieurs. C'est Plock qui vous envoie ?
Ce Plock justement, notre Gorge Profonde à nous, qui infiltra les étages de Radio Grand Brive à la recherche de vérité...
Voici le dernier témoignage que nous avons de lui, retrouvé tant bien que mal par des agents doubles dont nous tairons ici l'identité, par peur des représailles pour leurs familles :
L'homme en Z ne semble pas avoir d'âge, il a mené l'histoire de loin, mais avec une main de fer... :
-En 1976, en voyage à Londres, vous conseillez à un petit groupe de pub d'être "un peu plus énervé, direct, et [de cracher] sur la reine." En 1977, ce groupe rebaptisé les Sex Pistols connait un succès interplanétaire.
Deux ans plus tard, vous dites en avoir "marre de toute cette violence" et préférer bouger vos fesses sur des refrains funk entrainants, même si ça vous arrive aussi d'avoir des instants de vague à l'âme, de penser à la mort sur fonds de sons synthétiques; dans la foulée, le disco et le post-punk envahissent les ondes.
Dans les années 80, vous écoutez un ancien enfant star un peu has-been, Michael Jackson, qui devient alors une star planétaire. En 1989, après un voyage à Seattle, vous déclarez y avoir entendu un "petit groupe sympa". Ce "petit groupe", Nirvana, devient les Beatles de sa génération.
Les exemples sont légion, mais votre avis a une influence considérable sur les tendances musicales. Avez-vous conscience de ce poids? Pouvez-vous nous décrire les tendances musicales à venir. Vous êtes la seule personne (en dehors de vos millions d'auditeurs) à encore écouter Saez en 2016, cela lui prédit-il un retour fracassant dans les années à venir?
(Pendant tout l'énoncé de la question, Zebulon joint ses mains et écoute ou fait semblant, un sourire aux lèvres avec de temps en temps un clin d'oeil appuyé à l'un et l'autre de ces gardes du corps.) Allez, on y va! (Prononce-t-il enfin, sans qu’on sache si c'est à la question qu'il répond.)
-Zebulon, pour vous la fin du monde est-elle proche ? Et si oui, vous voyez ça pour quand ?
(Zebulon se penche en avant) La « fin du monde » je ne sais pas. La fin pour « vous », c'est sûrement pour maintenant.
Voilà. L'enregistrement se termine sur ces mots. Nous sommes toujours dans l'attente de nouvelles de nos téméraires amis, avides de la vérité plus que du scoop, voilà plusieurs jours qu'ils ne sont pas sortis de la Tour RGB...
Mr Z. est menaçant, sûr de son pouvoir, il a le bras long comme le dit l'expression consacrée. Pour finir de vous convaincre, un autre témoignage de l'animateur radio menacé, on sent la peur dans ses trémolos :
Voilà la seule photo que nous ayons de Zebulon, prise à son insu, après une possible nuit de méfaits...
Voilà. Nous avons réuni les premiers éléments jamais diffusés au grand public, vous en savez presque autant que nous. Presque...
Malgré les pressions, malgré les menaces, ce documentaire verra le jour,
coûte que coûte. Nous ne sommes pas les premiers à tenter de percer ce furoncle médiatique ! Le dernier en date, un certain Bernard, occupe une place de choix parmi les trophés figés de la ZebuBeach, plage privée située, si l'on en croit nos images satellites, près d'Accapulco,
jugez par vous même...
Mais ceci est une autre histoire...