XSilence
"Je n'ai jamais retrouvé quelque chose d'aussi fort depuis" [mardi 14 janvier 2014] |
C’est dans son boudoir qu’Arno a accepté de se recevoir. Le géniteur et seul membre d’Emotion Fécale, groupe iconoclaste qui s’est fait connaître sur les compilations d’X-Silence, est actuellement en pleine phase de composition pour son futur E.P. Arno répond donc à ses questions entre deux accords mineurs et une scarification.
Avant de parler d’Emotion Fécale et de son concept, peux-tu nous retracer ton parcours musical ? Il y a un certain mystère autour de tes anciennes formations.
J’ai débuté comme chanteur dans Marble Crass puis Zombies Warriors. À l’époque c’était déjà assez révolutionnaire parce qu’on avait l’idée du groupe mais on ne répétait jamais. On n’avait ni local, ni instruments, tout se faisait par la pensée et je n’ai jamais retrouvé quelque chose d’aussi fort depuis. C’est devenu une espèce de quête mystique mais je doute de parvenir un jour à atteindre un tel état de perfection. Dans nos têtes, on ridiculisait Slayer et Metallica, c’est te dire le niveau qu’on avait. Après ça, j’ai intégré deux groupes qui n’avaient pas de nom parce que ça ne servait à rien, puis STRUM (Service des Trisomiques Unijambistes Ménopausées) et enfin Krishna Korpse avec qui on a sorti une K7 Live d’un concert donné dans une MJC. On a dû l’édité à six exemplaires, je n’ai même plus le mien, c’est devenu complètement culte dans le milieu.
À l’écoute des compilations X-Silence, j’ai de suite été frappé par ta capacité à créer des ambiances crépusculaires et par ton sens aigu de la pureté mélodique. Cela te demande beaucoup de travail ? J’ai l’impression que jouer dans Emotion Fécale nécessite une rigueur et une exigence assez importantes.
Tout à fait, du moins pour le second point de ta question. Pas de drogue, pas de sexe, pas d’alcool, pas de sport. J’ai toujours considéré les mecs straight edge comme des petites bites qui font de la gonflette et se fatiguent à lever des poids pour évacuer leur trop plein de testostérones et ainsi éviter de se branler sous la douche. Moi, c’est dans la douloureuse turgescence que je puise mon inspiration, ça demande un certain courage car il faut accepter de renoncer à tout.
Tes textes évitent les clichés faciles du Rock. Comment fais-tu pour écrire sur autre chose que les grosses voitures et les grosses poitrines ?
Je te citerais Nietzsche : « Il n’y a rien de plus beau que la poitrine d’une femme, belle et utile à la fois ». Moi, une fois que je sais que quelque chose a été dit, et en mieux que je ne le ferais, je ne vois pas l’intérêt d’écrire dessus. Cela réduit le nombre de sujets évidemment mais les perspectives ouvertes sont immenses. J’ai libéré mon esprit des sujets triviaux. « Le Solitaire » par exemple est un hommage au seul roman qu’a écrit Ionesco. Si tu ne connais pas ce livre, tu passes totalement à côté de la chanson et du texte. D’ailleurs, il n’y a pas grand monde qui ait compris la référence, c’est triste.
J’ai pu écouter sur ton Facebook une de tes nouvelles compositions, « The Call Of Goujon ». Tu changes complètement de style, tu peux nous en parler ?
Avec les sous que m’a donnés ma mémé pour mon anniversaire, je me suis payé une guitare. Forcément, je me tourne vers des choses plus Rock atmosphérique car j’ai un peu fait le tour de la musique électronique. En plus, le titre « Monsieur Gourmandise » m’a fait connaître dans différentes boîtes de nuit de la région mais je n’ai rien d’un VIP qui écluse sa bouteille de JB sur une banquette élimée. J’ai compris que je ne dérangeais plus, que je me fourvoyais. Cela m’était devenu insupportable, il fallait une rupture, brutale et sans concession.
Tu continues à composer seul ou l’idée de monter un véritable groupe t’intéresserait ?
Pour l’instant je reste seul aux commandes mais je suis en contact avec un autre guitariste, Nounours Beige, et je pense qu’on va collaborer d’ici peu. Il faut voir ce que ça donne, nos styles sont assez différents mais on se rejoint sur beaucoup points, spirituellement parlant. Par contre, si ça se fait, ça ne sera pas sous le nom d’Emotion Fécale. Tu entendras plutôt parler de Muchachas Violadas Con Una Svastika ou de Bwana Sound System… Bon, on va arrêter là, l’inspiration monte, ça sent la perle.
J’ai débuté comme chanteur dans Marble Crass puis Zombies Warriors. À l’époque c’était déjà assez révolutionnaire parce qu’on avait l’idée du groupe mais on ne répétait jamais. On n’avait ni local, ni instruments, tout se faisait par la pensée et je n’ai jamais retrouvé quelque chose d’aussi fort depuis. C’est devenu une espèce de quête mystique mais je doute de parvenir un jour à atteindre un tel état de perfection. Dans nos têtes, on ridiculisait Slayer et Metallica, c’est te dire le niveau qu’on avait. Après ça, j’ai intégré deux groupes qui n’avaient pas de nom parce que ça ne servait à rien, puis STRUM (Service des Trisomiques Unijambistes Ménopausées) et enfin Krishna Korpse avec qui on a sorti une K7 Live d’un concert donné dans une MJC. On a dû l’édité à six exemplaires, je n’ai même plus le mien, c’est devenu complètement culte dans le milieu.
À l’écoute des compilations X-Silence, j’ai de suite été frappé par ta capacité à créer des ambiances crépusculaires et par ton sens aigu de la pureté mélodique. Cela te demande beaucoup de travail ? J’ai l’impression que jouer dans Emotion Fécale nécessite une rigueur et une exigence assez importantes.
Tout à fait, du moins pour le second point de ta question. Pas de drogue, pas de sexe, pas d’alcool, pas de sport. J’ai toujours considéré les mecs straight edge comme des petites bites qui font de la gonflette et se fatiguent à lever des poids pour évacuer leur trop plein de testostérones et ainsi éviter de se branler sous la douche. Moi, c’est dans la douloureuse turgescence que je puise mon inspiration, ça demande un certain courage car il faut accepter de renoncer à tout.
Tes textes évitent les clichés faciles du Rock. Comment fais-tu pour écrire sur autre chose que les grosses voitures et les grosses poitrines ?
Je te citerais Nietzsche : « Il n’y a rien de plus beau que la poitrine d’une femme, belle et utile à la fois ». Moi, une fois que je sais que quelque chose a été dit, et en mieux que je ne le ferais, je ne vois pas l’intérêt d’écrire dessus. Cela réduit le nombre de sujets évidemment mais les perspectives ouvertes sont immenses. J’ai libéré mon esprit des sujets triviaux. « Le Solitaire » par exemple est un hommage au seul roman qu’a écrit Ionesco. Si tu ne connais pas ce livre, tu passes totalement à côté de la chanson et du texte. D’ailleurs, il n’y a pas grand monde qui ait compris la référence, c’est triste.
J’ai pu écouter sur ton Facebook une de tes nouvelles compositions, « The Call Of Goujon ». Tu changes complètement de style, tu peux nous en parler ?
Avec les sous que m’a donnés ma mémé pour mon anniversaire, je me suis payé une guitare. Forcément, je me tourne vers des choses plus Rock atmosphérique car j’ai un peu fait le tour de la musique électronique. En plus, le titre « Monsieur Gourmandise » m’a fait connaître dans différentes boîtes de nuit de la région mais je n’ai rien d’un VIP qui écluse sa bouteille de JB sur une banquette élimée. J’ai compris que je ne dérangeais plus, que je me fourvoyais. Cela m’était devenu insupportable, il fallait une rupture, brutale et sans concession.
Tu continues à composer seul ou l’idée de monter un véritable groupe t’intéresserait ?
Pour l’instant je reste seul aux commandes mais je suis en contact avec un autre guitariste, Nounours Beige, et je pense qu’on va collaborer d’ici peu. Il faut voir ce que ça donne, nos styles sont assez différents mais on se rejoint sur beaucoup points, spirituellement parlant. Par contre, si ça se fait, ça ne sera pas sous le nom d’Emotion Fécale. Tu entendras plutôt parler de Muchachas Violadas Con Una Svastika ou de Bwana Sound System… Bon, on va arrêter là, l’inspiration monte, ça sent la perle.
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