Car Seat Headrest
Twin Fantasy |
Label :
Autoproduit |
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Pas facile d'entrer dans la pléthorique discographie pré-Matador du jeune prodige Will Toledo, cerveau de Car Seat Headrest. Certes, il a lui-même facilité le travail en proposant dès son arrivée chez le prestigieux label indé une compile de morceaux de ses anciens albums réenregistrés. Cela dit, il aurait facilement pu en tirer deux volumes supplémentaires.
Après avoir parcouru rapidement les onze items autoproduits disponibles sur Bandcamp, j'ai choisi de faire confiance à ses fans de la première heure et de commencer mon exploration systématique par Twin Fantasy, celui qui a fait exploser ses stats de téléchargement, et dont, bizarrement, aucun morceau ne figure sur la compile Matador. L'album commence par une ballade folk-pop concassée qui évoque Guided by Voices reprenant Fleet Foxes. Puis arrive un premier morceau de bravoure : "Beach Life-in-Death", une chanson power pop lo-fi de 12 minutes, sonnant comme du Grandaddy recomposé par Neutral Milk Hotel.
Ceux qui font de l'analogique l'alpha et l'oméga de l'indie-rock en sont tout de suite pour leurs frais : tout ici est enregistré en numérique, les instruments, les harmonies vocales et les samples qui concluent ce morceau. Tout bave et sature, comme cette guitare rageuse qui alterne avec un arpège cristallin sur "Sober To Death", ou comme "Nervous Young Inhuman", qui sonne comme une vieille démo inspirée des Strokes jouée sur des enceintes d'ordinateur. Ce son me rappelle des temps héroïques, avant que je découvre la fonction limiteur sur l'enregistreur numérique avec lequel j'immortalise les démos de mon groupe [mode publicité subliminale off]. On pourrait encore citer "Cute Thing", avec sa batterie brinquebalante et ses faux airs de Wilco post-apocalyptique. Au passage, si vous êtes batteur, je vous conseille de passer directement à la période Matador : Will Toledo est un compositeur et arrangeur exceptionnel, apparemment multi-instrumentiste, mais certainement pas un batteur surdoué (ou alors il le cache bien).
Tout n'est pas d'une qualité supérieure sur cet album, mais rien n'est à jeter pour autant. Certes, le son cheap et la rythmique approximative en décourageront plus d'un, mais ça vaut le coup de s'accrocher et de réécouter jusqu'à s'imprégner de ces magnifiques chansons. Ce faisant, on entre malgré soi dans un jeu de pistes installé par l'auteur sur ce Bandcamp, ponctué de commentaires autocritiques, de suggestions à l'auditeur et d'autocitations. Témoin ce morceau de clôture, "Twin Fantasy", réinterprétation du "Sunburned Shirts" de l'album précédent (qui sera repris sur la compile Matador), avec un simple orgue, une batterie ultra-minimaliste et des harmonies vocales discrètes.
Un bon générique de fin pour un très bel album.
Après avoir parcouru rapidement les onze items autoproduits disponibles sur Bandcamp, j'ai choisi de faire confiance à ses fans de la première heure et de commencer mon exploration systématique par Twin Fantasy, celui qui a fait exploser ses stats de téléchargement, et dont, bizarrement, aucun morceau ne figure sur la compile Matador. L'album commence par une ballade folk-pop concassée qui évoque Guided by Voices reprenant Fleet Foxes. Puis arrive un premier morceau de bravoure : "Beach Life-in-Death", une chanson power pop lo-fi de 12 minutes, sonnant comme du Grandaddy recomposé par Neutral Milk Hotel.
Ceux qui font de l'analogique l'alpha et l'oméga de l'indie-rock en sont tout de suite pour leurs frais : tout ici est enregistré en numérique, les instruments, les harmonies vocales et les samples qui concluent ce morceau. Tout bave et sature, comme cette guitare rageuse qui alterne avec un arpège cristallin sur "Sober To Death", ou comme "Nervous Young Inhuman", qui sonne comme une vieille démo inspirée des Strokes jouée sur des enceintes d'ordinateur. Ce son me rappelle des temps héroïques, avant que je découvre la fonction limiteur sur l'enregistreur numérique avec lequel j'immortalise les démos de mon groupe [mode publicité subliminale off]. On pourrait encore citer "Cute Thing", avec sa batterie brinquebalante et ses faux airs de Wilco post-apocalyptique. Au passage, si vous êtes batteur, je vous conseille de passer directement à la période Matador : Will Toledo est un compositeur et arrangeur exceptionnel, apparemment multi-instrumentiste, mais certainement pas un batteur surdoué (ou alors il le cache bien).
Tout n'est pas d'une qualité supérieure sur cet album, mais rien n'est à jeter pour autant. Certes, le son cheap et la rythmique approximative en décourageront plus d'un, mais ça vaut le coup de s'accrocher et de réécouter jusqu'à s'imprégner de ces magnifiques chansons. Ce faisant, on entre malgré soi dans un jeu de pistes installé par l'auteur sur ce Bandcamp, ponctué de commentaires autocritiques, de suggestions à l'auditeur et d'autocitations. Témoin ce morceau de clôture, "Twin Fantasy", réinterprétation du "Sunburned Shirts" de l'album précédent (qui sera repris sur la compile Matador), avec un simple orgue, une batterie ultra-minimaliste et des harmonies vocales discrètes.
Un bon générique de fin pour un très bel album.
Très bon 16/20 | par Myfriendgoo |
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