Lamb
What Sound? |
Label :
Mercury |
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Si le Trip Hop est un genre que l'on assimile à la ville de Bristol (Portishead, Massive Attack, Tricky, Nellee Hooper et bien d'autres...),Lamb nous vient de Manchester: est-ce là la seule particularité de ce groupe qui permet de faire une différence avec les artistes cités ? Bien sûr que non, mais Manchester ayant toujours été une ville un petit peu à part, on peut se permettre le raccourci comme quoi Lamb l'est un peu aussi.
Dire que Lamb ne fait que du Trip Hop serait également réducteur : le terme est d'ailleurs lui aussi un peu fourre-tout : on se bornera donc à comparer pour tenter d'identifier un peu plus ce qu'est ce duo formé par Lou Rhodes et Andy Barlow (attention, ce n'est pas Lou Barlow et un quelconque Andy Rhodes, certains pourraient foncer un peu vite...)
Lamb fait donc un peu dans le contemplatif comme ses compères, un peu dans la rêverie, un peu dans la douceur, les beats sont travaillés, l'écriture soignée... Or, on n'est jamais dans les profondeurs abyssales et désespérées de Portishead, ni dans un trip glauque à la Tricky ou encore dans les postures un peu hautaines des Massive Attack.
Sans réinventer complètement le genre ou en le corrompant par une voie plus pop, la musique de Lamb sait se faire claire, sans jamais être évidente. Elle est accessible sans être facile. Et ce n'est pas étonnant si, parmi l'explosion Trip Hop de la fin des années 90 et du début des années 2000, Lamb n'a pas bénéficié de la même popularité que ses collègues. Quand on est à la fois universel et singulier, il est parfois difficile de se faire une place.
En 2001, lorsque sort What Sound, le genre a d'ailleurs bien usé ses marques: Portishead ne sortira pas d'album avant 2008, Massive Attack est sous la seule impulsion de Robert Del Naja, Tricky cherche d'autres issues pour faire évoluer son son... Lamb lui continue de garder le cap, intègre petit à petit l'instrumentation numérique dans les compositions et parvient à se diversifier: les amoureux du genre trouveront donc forcément de quoi nourrir leurs tourments et leurs rêveries.
"What Sound" et "Gabriel" raviront les âmes sensibles en quête de rythmiques bien construites autour de motifs symphoniques conviant à l'émotion, les amoureux de trip pop un peu psyché se laisseront emporter par "Sweet" et son beat efficace, d'autres réfléchiront avec profondeur sur le clinique "One"... On notera également que la voix de Lou Rhodes est toujours bien posée, juste dans chaque registre, s'adaptant toujours aux contraintes posées par son compère.
Le moment de grâce du disque est sans doute le très beau " I Cry", à la rythmique claustro, aux nappes de claviers mélancoliques et où la voix de Lou Rhodes se projette de l'intime à l'universalité, nous touchant durablement au passage. Du grand savoir faire.
Mais nous avons également le droit à de moments récréatifs comme sur "Scratch Bass": les raveurs rêveurs comme les fans de la bande son de Matrix devraient y trouver leur compte.
L'une des grandes forces du duo est de pouvoir nous offrir un son léger mais toujours travaillé, sans tomber dans une soupe romantique tendance guimauve dans ce que le genre a pu donner de pire: "Heaven" et "Just Is" nous invitent au rêve, nous prélassant comme sur un petit nuage, ce dernier titre concluant en beauté l'album, dans un calme serein.
Et pour ceux qui ont toujours besoin de leur dose de mystère, on pourra toujours se rabattre sur le hit "Small" ou le plus envoûtant "Sweetheart". Toujours est-il que le duo sait mener son embarcation et donner du plaisir à tous ses passagers
Alors est-ce que Lamb a-t'il été victime d'un trop grand savoir faire que l'on a pris pour de la consensualité ou un manque de personnalité? Ils semblent pourtant avoir creusé leur propre sillon, loin des préoccupations obscures de Portishead ou des concessions pop trop évidentes de Morcheeba, voire même d'Hooverphonic. Il importait donc de les resituer et de leur accorder une autre écoute...
Dire que Lamb ne fait que du Trip Hop serait également réducteur : le terme est d'ailleurs lui aussi un peu fourre-tout : on se bornera donc à comparer pour tenter d'identifier un peu plus ce qu'est ce duo formé par Lou Rhodes et Andy Barlow (attention, ce n'est pas Lou Barlow et un quelconque Andy Rhodes, certains pourraient foncer un peu vite...)
Lamb fait donc un peu dans le contemplatif comme ses compères, un peu dans la rêverie, un peu dans la douceur, les beats sont travaillés, l'écriture soignée... Or, on n'est jamais dans les profondeurs abyssales et désespérées de Portishead, ni dans un trip glauque à la Tricky ou encore dans les postures un peu hautaines des Massive Attack.
Sans réinventer complètement le genre ou en le corrompant par une voie plus pop, la musique de Lamb sait se faire claire, sans jamais être évidente. Elle est accessible sans être facile. Et ce n'est pas étonnant si, parmi l'explosion Trip Hop de la fin des années 90 et du début des années 2000, Lamb n'a pas bénéficié de la même popularité que ses collègues. Quand on est à la fois universel et singulier, il est parfois difficile de se faire une place.
En 2001, lorsque sort What Sound, le genre a d'ailleurs bien usé ses marques: Portishead ne sortira pas d'album avant 2008, Massive Attack est sous la seule impulsion de Robert Del Naja, Tricky cherche d'autres issues pour faire évoluer son son... Lamb lui continue de garder le cap, intègre petit à petit l'instrumentation numérique dans les compositions et parvient à se diversifier: les amoureux du genre trouveront donc forcément de quoi nourrir leurs tourments et leurs rêveries.
"What Sound" et "Gabriel" raviront les âmes sensibles en quête de rythmiques bien construites autour de motifs symphoniques conviant à l'émotion, les amoureux de trip pop un peu psyché se laisseront emporter par "Sweet" et son beat efficace, d'autres réfléchiront avec profondeur sur le clinique "One"... On notera également que la voix de Lou Rhodes est toujours bien posée, juste dans chaque registre, s'adaptant toujours aux contraintes posées par son compère.
Le moment de grâce du disque est sans doute le très beau " I Cry", à la rythmique claustro, aux nappes de claviers mélancoliques et où la voix de Lou Rhodes se projette de l'intime à l'universalité, nous touchant durablement au passage. Du grand savoir faire.
Mais nous avons également le droit à de moments récréatifs comme sur "Scratch Bass": les raveurs rêveurs comme les fans de la bande son de Matrix devraient y trouver leur compte.
L'une des grandes forces du duo est de pouvoir nous offrir un son léger mais toujours travaillé, sans tomber dans une soupe romantique tendance guimauve dans ce que le genre a pu donner de pire: "Heaven" et "Just Is" nous invitent au rêve, nous prélassant comme sur un petit nuage, ce dernier titre concluant en beauté l'album, dans un calme serein.
Et pour ceux qui ont toujours besoin de leur dose de mystère, on pourra toujours se rabattre sur le hit "Small" ou le plus envoûtant "Sweetheart". Toujours est-il que le duo sait mener son embarcation et donner du plaisir à tous ses passagers
Alors est-ce que Lamb a-t'il été victime d'un trop grand savoir faire que l'on a pris pour de la consensualité ou un manque de personnalité? Ils semblent pourtant avoir creusé leur propre sillon, loin des préoccupations obscures de Portishead ou des concessions pop trop évidentes de Morcheeba, voire même d'Hooverphonic. Il importait donc de les resituer et de leur accorder une autre écoute...
Bon 15/20 | par Machete83 |
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