Chapelier Fou
Roubaix [Ah Bon? Birthday To You - La Condition Public] - samedi 22 novembre 2014 |
Nous partîmes 2, mais par un prompt renfort nous nous vîmes 200 en arrivant au port.
Nous étions deux, donc, et nous étions extrêmement en avance, ma moitié convoitant ardemment le premier rang. Ce qu'on avait pas prévu, c'est que 19h n'était pas l'heure de début du concert mais le point à partir duquel les portes de La Condition Publique de Roubaix s'ouvraient. Les hostilités ne commençaient vraiment qu'à 20h30. Deux soupirs plus tard, nous voilà adossés à la scène, à regarder les mouches voler et à écouter DJ machin-chose qui passe une mixtape bien sympatoche, allant de Sexy Suhsi aux Congos, par une alchimie mystérieuse. Grâce lui soit rendu d'ailleurs, à ce drôle de bonhomme qui a dû perdre 2 kilos en courant de son PC au stand merch' entre chaque chanson, c'était toujours ça de pris pour passer le temps !
Perdus dans nos pensées, on ne se rend pas compte que 20h30 est arrivée ; bien mal nous en prend, nous sommes aux premières loges lorsque la première personnalité de la soirée, Crevasse, entame son"set". Je mets des guillemets à set car j'aurais tout aussi bien pu parler de carnage tympanique, de festival du haut-de-coeur ou plus pragmatiquement de ticket pour un aller-simple chez ton ORL. Quelle horreur... Ces deux mecs maussades, aux noires capuches, penchés sur leurs machines, ont failli me faire sortir de la soirée. N'eut-été la promesse de la tête d'affiche, je n'aurais pas fait long feu. Je ne pense pas être impressionnable, imperméable au bruit, mais y a des limites, faut pas déconner non plus. Basses assourdissantes, à t'en décoller le cœur de la poitrine vingt fois par minute et... Putain c'est tout en fait. Bon, bien sûr qu'il y avait autre chose, que je suis très caricatural, que parfois quand le son s'apaisait on discernait quelques plages potentiellement audibles, mais voilà quand on doit être obligé de porter des bouchons d'oreille en béton armé pour apprécier une performance c'est qu'il y a une couille dans le potage. On a donc passé le "set" dans un canapé salvateur à trois salles de là, à regarder les charpentes de peur qu'elles s'écroulent sous l'assaut, et on avait encore mal aux oreilles.
Heureusement, après une durée interminable, l'apocalypse sonore touche à sa fin. Après un nouveau DJ set, plus punchy celui-là, c'est Peter Kernel qui débarque. Pour cette parenthèse rock décomplexée pour se remuer le cul sans prise de tête, une autre chronique sera rédigée. À suivre donc...
Sachez seulement qu'après les ignobles Crevasse, ce set fait un bien fou ! C'est donc tout naturellement qu'on reste bloqué devant la scène, à garder soigneusement nos bêêêlles places et à regarder le crew du Chapelier Fou installer la scène. Ce qui est d'ailleurs un petit spectacle en soi vu le nombre d'instruments et de tables à disposer méticuleusement. Et pour cause ; pour transposer en live la musique de Louis Warynski, il faut un guitariste, deux violonistes, une violoncelliste, un clarinettiste, un saxophoniste, quatre claviériste, trois samplers, quatre bidouilleurs de tout poil. Un beau monde ! Pourtant, quand le concert commence, c'est tout juste quatre musiciens que l'on voit débarquer. On comprend vite que les 3 zozos qui accompagnent le Chapelier ne sont pas de branques ; tous forcément multi-instrumentistes et capables de reproduire sur scène des compositions d'une prodigieuse méticulosité avec une précision bluffante. Quand le show commence, c'est une bulle qui se forme instantanément autour de la scène, rien n'entre rien ne sort, tout se joue entre ces quatre là et nous. Nous sommes à fond dedans, pris par la féérie luxuriante de l'orchestration électro-acoustique qui virevolte devant nos yeux et affleure nos tympans... Eux ne le sont pas moins. Loin d'une concentration extrême condamnant à l'immobilité, les quatre s'amusent comme des petits fous. Dynamiques, hilares, les musicos se tirent la bourre entre jeux de regard, questions-réponses effrénés, airs extatiques et autres instants de pure allégresse. Chacun dégage son aura ; il y a le petit-rigolo aux cuivres, le grand-barbu pareil à Sainte-Thérèse dans l'extase, la nana exaltée, et forcément le maître de cérémonie, serein dans sa dignité. On a droit à l'entièreté du dernier album, le très bon Deltas, ponctué de quelques morceaux plus anciens, bien rodés pour le live.
Crevasse n'est bientôt plus qu'un lointain souvenir, une ombre bien vite dissipée par la douce lumière du Chapelier Fou et ses trois compères. Qui l'eut-cru ? Qu'une telle musique puisse être transposée en live avec une telle impression de facilité ? C'est à peine si on se souvient d'un bref larsen ou d'une balance sporadiquement maladroite ; l'impérissable sera à chercher ailleurs, entre deux vols de violons et deux coups de saxo. Et si en plus ça se finit juste à temps pour qu'on chope le dernier métro moi je dis banco : soirée parfaite.
Nous étions deux, donc, et nous étions extrêmement en avance, ma moitié convoitant ardemment le premier rang. Ce qu'on avait pas prévu, c'est que 19h n'était pas l'heure de début du concert mais le point à partir duquel les portes de La Condition Publique de Roubaix s'ouvraient. Les hostilités ne commençaient vraiment qu'à 20h30. Deux soupirs plus tard, nous voilà adossés à la scène, à regarder les mouches voler et à écouter DJ machin-chose qui passe une mixtape bien sympatoche, allant de Sexy Suhsi aux Congos, par une alchimie mystérieuse. Grâce lui soit rendu d'ailleurs, à ce drôle de bonhomme qui a dû perdre 2 kilos en courant de son PC au stand merch' entre chaque chanson, c'était toujours ça de pris pour passer le temps !
Perdus dans nos pensées, on ne se rend pas compte que 20h30 est arrivée ; bien mal nous en prend, nous sommes aux premières loges lorsque la première personnalité de la soirée, Crevasse, entame son"set". Je mets des guillemets à set car j'aurais tout aussi bien pu parler de carnage tympanique, de festival du haut-de-coeur ou plus pragmatiquement de ticket pour un aller-simple chez ton ORL. Quelle horreur... Ces deux mecs maussades, aux noires capuches, penchés sur leurs machines, ont failli me faire sortir de la soirée. N'eut-été la promesse de la tête d'affiche, je n'aurais pas fait long feu. Je ne pense pas être impressionnable, imperméable au bruit, mais y a des limites, faut pas déconner non plus. Basses assourdissantes, à t'en décoller le cœur de la poitrine vingt fois par minute et... Putain c'est tout en fait. Bon, bien sûr qu'il y avait autre chose, que je suis très caricatural, que parfois quand le son s'apaisait on discernait quelques plages potentiellement audibles, mais voilà quand on doit être obligé de porter des bouchons d'oreille en béton armé pour apprécier une performance c'est qu'il y a une couille dans le potage. On a donc passé le "set" dans un canapé salvateur à trois salles de là, à regarder les charpentes de peur qu'elles s'écroulent sous l'assaut, et on avait encore mal aux oreilles.
Heureusement, après une durée interminable, l'apocalypse sonore touche à sa fin. Après un nouveau DJ set, plus punchy celui-là, c'est Peter Kernel qui débarque. Pour cette parenthèse rock décomplexée pour se remuer le cul sans prise de tête, une autre chronique sera rédigée. À suivre donc...
Sachez seulement qu'après les ignobles Crevasse, ce set fait un bien fou ! C'est donc tout naturellement qu'on reste bloqué devant la scène, à garder soigneusement nos bêêêlles places et à regarder le crew du Chapelier Fou installer la scène. Ce qui est d'ailleurs un petit spectacle en soi vu le nombre d'instruments et de tables à disposer méticuleusement. Et pour cause ; pour transposer en live la musique de Louis Warynski, il faut un guitariste, deux violonistes, une violoncelliste, un clarinettiste, un saxophoniste, quatre claviériste, trois samplers, quatre bidouilleurs de tout poil. Un beau monde ! Pourtant, quand le concert commence, c'est tout juste quatre musiciens que l'on voit débarquer. On comprend vite que les 3 zozos qui accompagnent le Chapelier ne sont pas de branques ; tous forcément multi-instrumentistes et capables de reproduire sur scène des compositions d'une prodigieuse méticulosité avec une précision bluffante. Quand le show commence, c'est une bulle qui se forme instantanément autour de la scène, rien n'entre rien ne sort, tout se joue entre ces quatre là et nous. Nous sommes à fond dedans, pris par la féérie luxuriante de l'orchestration électro-acoustique qui virevolte devant nos yeux et affleure nos tympans... Eux ne le sont pas moins. Loin d'une concentration extrême condamnant à l'immobilité, les quatre s'amusent comme des petits fous. Dynamiques, hilares, les musicos se tirent la bourre entre jeux de regard, questions-réponses effrénés, airs extatiques et autres instants de pure allégresse. Chacun dégage son aura ; il y a le petit-rigolo aux cuivres, le grand-barbu pareil à Sainte-Thérèse dans l'extase, la nana exaltée, et forcément le maître de cérémonie, serein dans sa dignité. On a droit à l'entièreté du dernier album, le très bon Deltas, ponctué de quelques morceaux plus anciens, bien rodés pour le live.
Crevasse n'est bientôt plus qu'un lointain souvenir, une ombre bien vite dissipée par la douce lumière du Chapelier Fou et ses trois compères. Qui l'eut-cru ? Qu'une telle musique puisse être transposée en live avec une telle impression de facilité ? C'est à peine si on se souvient d'un bref larsen ou d'une balance sporadiquement maladroite ; l'impérissable sera à chercher ailleurs, entre deux vols de violons et deux coups de saxo. Et si en plus ça se finit juste à temps pour qu'on chope le dernier métro moi je dis banco : soirée parfaite.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
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