Sandy

Ce trio New-yorkais, formé en 2013, sort cette année en France sur le label Monopsone, son premier EP 6 titres. Leur synthpop brumeuse et automnale ne révolutionne en rien le genre mais la qualité des morceaux mérite que nous en parlions ici.

Pour les ressemblances pop synthétiques et électroniques, on pense automatiquement à Chromatics, Bat for Lashes ou certaines périodes des discographies de Tricky ou Massive Attack. Quelques incursions de guitares, la rythmique et une construction générale des morceaux assez pop évoquent Beach House voir Low. Comme souvent, il s'agit ici d'un moyen de situer le groupe, rien ne valant bien entendu une écoute youtubesque, pour se faire son propre avis. L'alternance lascive chant masculin/chant féminin évite quant à elle toute monotonie, problème souvent "récurrent" des groupes de ce style.

Là où ce jeune combo pourrait aisément se distinguer, s'ils optent pour une production plus audacieuse et originale dans les années à venir, c'est sur la qualité du songwriting. Le titre d'ouverture "Drips" est tout simplement génial et mérite à lui seul l'arrêt au stand Sandy. Jeff Carter (synthétiseurs, voix), Steve Pathe (batterie, boîte à rythmes) et sa sœur Samantha (basse, synthétiseurs, guitare) y font étalage d'une maitrise admirable qui nous plonge dans un coma ouaté et consentant propre aux meilleurs morceaux dreampop. Un ton légèrement en dessous mais de bonne facture également "No New One" et "Growl" prolongent cet état contemplatif. "Tried and True", "4" et "Born Broken" sont des titres au rythme légèrement plus enlevés et intéressants vers lequel le groupe devrait peut-être puiser son inspiration pour se démarquer sur leur album à venir.

Je ne serais pas surpris de retrouver Sandy dans des BO de films ou séries dans les années à venir tant leur musique s'y prêterait facilement. En attendant, cet EP mérite...une suite car c'est prometteur !