Hubert-felix Thiefaine

J'ai une relation particulière aux Chroniques Bluesymentales. On peut le dire ce disque est un de ceux qui m'a le plus marqué, celui qui m'a réconcilié avec la langue française. Il m'est pourtant difficile aujourd'hui de le considérer comme un grand album ni même comme un sommet de la discographie de HFT. Mais voilà, quand je l'ai pris dans la gueule il a fait son effet.

Il ne faut pas se fier à sa pochette particulièrement moche, il s'agit de très bonne musique. Elle contient un des plus beaux titres de Hubert-Félix Thiéfaine, "Un Automne A Tanger", qui en plus d'être le titre qui m'avait amené à me plonger dans ce skeud est une chanson totalement dépouillé et terrassant. Face à ce titre on se tait et on écoute. Dans la catégorie beauté terrassante vous avez aussi "Portrait De Femme En 1922", petite perle au niveau du texte. Et les textes, inévitablement, il y en a à dire. Toujours plus porté sur le surréalisme contrôlé et la puissance évocatrice que sur les jeux de sonorité qui ont fait le bonheur des autres artisans du rauque mad in France.
Bon, il y à aussi des trucs pas terribles : je n'aime franchement pas "Zoo Zumains Zébus" ou "Pogo Sur La Deadline" (vive les titres à la noix). Sur ces deux chansons j'ai toujours l'impression qu'il est allé trop loin dans son style au point de se caricaturer lui-même. Pour le reste, "Demain Les Kids" est un classique, qui est toujours interprété en live, vaut le détour pour son coté épique et lugubre. "542 Lunes et 7 Jours Environ" (vive les titres à la noix bis) est une chanson plus personnelle, plus calibré ballade s'écoute très bien et s'apprécie pour ses envolées métaphoro-surréalistes.

Ceci n'est ni le disque le plus représentatif de l'œuvre Thiefainesque ni le plus rock ni le plus compliqué ni le plus évident. Pour moi c'était juste le bon disque au bon moment.