Hubert-felix Thiefaine

Le rock de Thiéfaine ne ressemble pas au reste du rock français. Il ne ressemble pas au reste du rock. Parfois torturée et souffrante, cette musique désorientante est toujours fascinante. On en est la à son déjà sixième album. Si les précédents contenaient toute leur partie drôle, allant jusqu'à la franche blague folklo-prog (j'y viendrai chaque chose en son temps), on est là dans le froid de chez froid. Un ovni musical en guise de démonstration de cold music à la française.

La musique est à l'image de cette pochette fascinante et effrayante, sans doute le plus extrême du jurassien. La raison de l'évolution musicale tient à l'influence plus importante de Mairet sur la musique, Thiefaine se concentrant sur les textes. Et les textes de Thiefaine, que dire ? Je ne comprends rien mais j'adore. Ça ferait un bon sujet de bac qui vous réconcilierait les élèves avec la poésie mieux que les textes qui ne passent pas de génération en génération. Alambic/Sortie-Sud est un album de son temps bien ancré dans le son post-punk. Evidemment le son s'en retrouve daté mais l'ensemble passe encore très bien. Si il avait été chanté en anglais on le classerait pas loin des Père Ubu et autres grands tarés de l'histoire musicale. On a quand même un des meilleurs titres de la carrière de Hubert Félix Thiéfaine "Nyctalopus Airline", une des rares chansons de l'album encore reprise aujourd'hui sur scène. Aujourd'hui ce disque est un peu oublié dans la vaste discographie de HFT et fait figure de disque pour initiés. C'est bien dommage.
Expliquer Thiéfaine c'est comme expliquer Kubrick à une salle venu voir les Bronzés, ça s'explique pas, ça se prend dans la gueule. La musique d'un Hurluberlu unique en son genre enfin complètement détaché de son maître Ferré. Il s'en est inspiré pour faire ses propres armes en forme de labiales carnivores. Du grand art.