Black Flag
My War |
Label :
SST |
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Ce disque de Black Flag, c'est comme une danse désarticulée sur du charbon ardent ! Cela chauffe à vous supprimer la voûte plantaire ! Le groupe de la cité des anges avec ce My War nous offre un petit cocktail de rage fort bien dosé. Henry Rollins est en forme olympique, beuglant ses textes tel un loup enragé qui serait prisonnier d'une cage aux barreaux indestructibles. Accompagné de Greg Dinn à la guitare, tenant également la basse sous le pseudonyme de Dale Nixon (surnom que Dave Grohl prendra quand il jouera sur le EP de King Buzzo des Melvins en 1992), et de Bill Stevenson futur Descendents, la formation a décidé de frapper très fort. Effectivement, après des problèmes avec son label, le groupe est finalement libéré de toutes contraintes et peut se lâcher à sa guise.
La surprise avait été de taille avec le premier LP Damaged, et My War n'a pas forcément reçu un très bon accueil à sa sortie. Les chansons sont bien plus longues c'est indéniable, et l'orientation différente. Mais selon moi, ce n'est pas un mal, bien au contraire. Le disque prend un parfum de marécage boueux et puant, une odeur qui a fait son chemin de LA à la ville de Seattle. L'impact sur le grunge a été colossal, le courant s'inspirant de ces riffs lents, gras, bourrés de cette énergie déstabilisatrice qui nous assèche, nous percute et nous malmène. L'album Bleach de Nirvana en a l'empreinte, Ultramega OK de Soundgarden également, Superfuzz Bigmuff des Mudhoney de même. Cet album de Black Flag est dangereux, possédé, presque mystique. Les grognements de Rollins sont inhumains. On croirait entendre une bête sauvage. Les solos de guitare foutraques, non respectueux des tonalités, se superposent à des rythmiques plombées et carrées donnant à l'ensemble un côté totalement démembré par moment. "Scream" est un brûle pourpoint venu d'ailleurs, s'étirant durant 7 longues minutes abrasives ou les back vocals de Rollins font froid dans le dos. "My War" la chanson éponyme lance le disque pleins gazs, suivie par 4 chansons tonitruantes avant que l'album ne s'enlise pour les trois derniers titres dans un méat immonde, quasi immobile, à l'ambiance si spéciale.
Une nouvelle orientation pour les Black Flag qui porte ses fruits. C'est puissant et déroutant. Ce disque mérite une écoute approfondie pour en déceler toute son essence. Une puissance de feu phénoménale qui n'a laissé personne indifférent à l'époque et dont de nombreuses choses découlent aujourd'hui.
La surprise avait été de taille avec le premier LP Damaged, et My War n'a pas forcément reçu un très bon accueil à sa sortie. Les chansons sont bien plus longues c'est indéniable, et l'orientation différente. Mais selon moi, ce n'est pas un mal, bien au contraire. Le disque prend un parfum de marécage boueux et puant, une odeur qui a fait son chemin de LA à la ville de Seattle. L'impact sur le grunge a été colossal, le courant s'inspirant de ces riffs lents, gras, bourrés de cette énergie déstabilisatrice qui nous assèche, nous percute et nous malmène. L'album Bleach de Nirvana en a l'empreinte, Ultramega OK de Soundgarden également, Superfuzz Bigmuff des Mudhoney de même. Cet album de Black Flag est dangereux, possédé, presque mystique. Les grognements de Rollins sont inhumains. On croirait entendre une bête sauvage. Les solos de guitare foutraques, non respectueux des tonalités, se superposent à des rythmiques plombées et carrées donnant à l'ensemble un côté totalement démembré par moment. "Scream" est un brûle pourpoint venu d'ailleurs, s'étirant durant 7 longues minutes abrasives ou les back vocals de Rollins font froid dans le dos. "My War" la chanson éponyme lance le disque pleins gazs, suivie par 4 chansons tonitruantes avant que l'album ne s'enlise pour les trois derniers titres dans un méat immonde, quasi immobile, à l'ambiance si spéciale.
Une nouvelle orientation pour les Black Flag qui porte ses fruits. C'est puissant et déroutant. Ce disque mérite une écoute approfondie pour en déceler toute son essence. Une puissance de feu phénoménale qui n'a laissé personne indifférent à l'époque et dont de nombreuses choses découlent aujourd'hui.
Très bon 16/20 | par Oneair |
Posté le 05 mai 2009 à 00 h 43 |
1984. Black Flag sort My War. Avec Zen Arcade et Double Nickel On The Dime la même année, le punk rocker de base à de quoi être content. Et pourtant, les trois disques ont la même ambition, la même éthique : être punk veut dire pouvoir faire ce que l'on veut, quand on veut sans se soucier de ce que les autres peuvent bien penser. Face au conformisme ambiant de la scène de l'époque, le Black Flag choisit la voix du ralentissement de tempo et de la lourdeur. Nul doute que les cultes Melvins aient dû faire tourner l'album en boucle.
Alors oui le choc a dû être rude après un Damaged presque parfait et adulé par beaucoup. La face B surtout. Flipside à beau dire que les trois chansons présentes, "Nothing Left Inside", "Three Night" et "Scream", sont tout bonnement insupportables, l'avenir a donné raison à Greg Ginn et consort. Black Sabbath n'est pas loin, les hard rockeurs font partie des héros du Black Flag. Des punks fans de métal, le grunge en fera son crédo cinq ans plus tard. Ministry développera le concept du riff hypnotique. Les années 90 ont trouvé là une de leurs matrices indispensables.
Si la face B a beaucoup fait parler d'elle, la face A est plus conventionnelle. Plus dans la continuité de Damaged, rapidité, guitares crades et hurlement de Rollins à propos de son mal-être chronique tournant parfois au masochisme. Du tout bon, tout cuit pour ceux que la lenteur débecte. L'album marie donc "expérimentation" et "classicisme" façon Bowie, et reste un des plus influents que Black Flag ait sorti. C'est bien la preuve que ce groupe ne se limite pas à Damaged.
Alors oui le choc a dû être rude après un Damaged presque parfait et adulé par beaucoup. La face B surtout. Flipside à beau dire que les trois chansons présentes, "Nothing Left Inside", "Three Night" et "Scream", sont tout bonnement insupportables, l'avenir a donné raison à Greg Ginn et consort. Black Sabbath n'est pas loin, les hard rockeurs font partie des héros du Black Flag. Des punks fans de métal, le grunge en fera son crédo cinq ans plus tard. Ministry développera le concept du riff hypnotique. Les années 90 ont trouvé là une de leurs matrices indispensables.
Si la face B a beaucoup fait parler d'elle, la face A est plus conventionnelle. Plus dans la continuité de Damaged, rapidité, guitares crades et hurlement de Rollins à propos de son mal-être chronique tournant parfois au masochisme. Du tout bon, tout cuit pour ceux que la lenteur débecte. L'album marie donc "expérimentation" et "classicisme" façon Bowie, et reste un des plus influents que Black Flag ait sorti. C'est bien la preuve que ce groupe ne se limite pas à Damaged.
Parfait 17/20
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