Black Flag

Comment décrire la stupeur de votre fidèle serviteur lorsqu'il tomba dans de sombre archirve sur cette galette de Black Flag...et pour qui le dit groupe était défini comme le hardcore originel celui qui sent la bière ( le fameux "Six Pack" de Damaged ), et la sueur d'une rebellion de jeunes sans trop d'avenir dans une mégapole. De bien belles images d'épinales quand on tend une oreille sur ce Process Of Weeding Out... Quelle motivation embarquèrent l'équipe dans cet album instrumental, psychédélique, voir expérimental qu'on pourrait qualifier de concept album à la gloire des sciences cannabiques ?

Sur ses quatres pistes Process Of Weeding Out déploie la parfaite bande son du labeur psychédélique, malmenant et faisant divaguer la pensée sous la répétition exigée par la tâche et les probables embruns infernaux. Un travail de longue haleine et de précision, mis en marche par une basse hypnotique, qui relassera pendant tout le premier morceau le même geste musical sans jamais sourcilier.Ensuite se greffe une batterie méticuleuse bien que toujours prête à s'emballer pour frôler le free jazz, cependant cette tension en espace confiné se fait recouvrir par le nuage psychédélique d'une guitare dégoulinante qui finira par imprégner les murs ou peut être simplement les parois de votre crâne. Trop tard car vous aurez déjà sombré dans d'intenses songes, vous délivrant de votre labeur olympien.

Bien sûr la démarche expérimentale et le concept sont-ils vraiment originaux ? Ne sonnent t-ils pas dans votre esprit comme un déjà vu ? Parce que la qualité de l'album ne réside pas dans une expérimentation débridée et avant-gardiste mais plutôt dans une solide force de composition et de bonnes idées dans un cadre nouveau (l'absence de chant, l'hypnose de la basse, la guitare et la batterie à tendance free), poussés à fond dans la recherche d'un environnement enfumé emprissonant littéralement son auditeur.

C'est pas du trip pour touristes !