The Strokes
Room On Fire |
Label :
BMG |
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Le dernier album des Strokes, intitulé Room on fire, n'aura pas fait l'unanimité du côté des critiques qui, après la révélation de leur premier album, les attendaient au tournant...armés jusqu'aux dents. Un article du magazine Magic de novembre-décembre 2003, avant de défendre les qualités de l'album, le constate en ces termes : "En France, l'accueil critique n'est pas aussi dithyrambique qu'il y a deux ans et les fines plumes de la critique se surpassent pour mieux tenter de détourner un constat amer autant que cruel : l'effet surprise de Is this It ne joue plus."
Oui, c'est vrai que ceux qui mettent Room on fire sur leur platine entendront le groupe new-yorkais The Strokes. Et les gars ne sont pas passés du rock à la salsa. Mais est-ce que l'effet de surprise était l'unique qualité de Is this It ? D'ailleurs, de quel effet de surprise s'agissait-il ? La surprise de voir le fils de John Casablancas, fondateur et président de la maison de mannequins Elite, faire du rock et le faire bien ? La vraie surprise du premier disque (sans considérer sa belle pochette...), qui se prolonge avec Room on fire, était bien sa qualité, d'autant plus frappante que le contexte en matière de production musicale à guitare était morose (et l'est toujours). Le disque, qui ne dure qu'une grosse demi-heure, s'ouvre sur un titre très péchu et négligé à souhait, où Julian Casablancas chante de sa voix éraillée "I wanna forgotten, and I don't wanna be reminded"...Puis s'est une enfilade de titres rapides et diablement efficaces pendant lesquelles le chanteur semble régler ses comptes avec la vie en générale et peut-être une fille en particulier : le malaise est perceptible. Il avouera au même magazine Magic, que le succès foudroyant du premier album lui avait coûté sa relation avec sa copine. L'effet libérateur à l'écoute de Room on fire vient d'ailleurs de cette indépendance qu'il décide et affirme (dans Between Love and Hate notamment), comme un ras-le bol après avoir été trop déçu et même persécuté (il chante simplement "Can't you find some other guy ?" dans The end has no end).
Un disque qui part fort et atterrit avec énergie et amertume. Il laisse une excellente impression. Un vrai disque de rock ; et l'on se pose donc autant de questions sur la santé du chanteur que sur la longévité du groupe. Mais on ne s'en pose plus sur son talent.
Oui, c'est vrai que ceux qui mettent Room on fire sur leur platine entendront le groupe new-yorkais The Strokes. Et les gars ne sont pas passés du rock à la salsa. Mais est-ce que l'effet de surprise était l'unique qualité de Is this It ? D'ailleurs, de quel effet de surprise s'agissait-il ? La surprise de voir le fils de John Casablancas, fondateur et président de la maison de mannequins Elite, faire du rock et le faire bien ? La vraie surprise du premier disque (sans considérer sa belle pochette...), qui se prolonge avec Room on fire, était bien sa qualité, d'autant plus frappante que le contexte en matière de production musicale à guitare était morose (et l'est toujours). Le disque, qui ne dure qu'une grosse demi-heure, s'ouvre sur un titre très péchu et négligé à souhait, où Julian Casablancas chante de sa voix éraillée "I wanna forgotten, and I don't wanna be reminded"...Puis s'est une enfilade de titres rapides et diablement efficaces pendant lesquelles le chanteur semble régler ses comptes avec la vie en générale et peut-être une fille en particulier : le malaise est perceptible. Il avouera au même magazine Magic, que le succès foudroyant du premier album lui avait coûté sa relation avec sa copine. L'effet libérateur à l'écoute de Room on fire vient d'ailleurs de cette indépendance qu'il décide et affirme (dans Between Love and Hate notamment), comme un ras-le bol après avoir été trop déçu et même persécuté (il chante simplement "Can't you find some other guy ?" dans The end has no end).
Un disque qui part fort et atterrit avec énergie et amertume. Il laisse une excellente impression. Un vrai disque de rock ; et l'on se pose donc autant de questions sur la santé du chanteur que sur la longévité du groupe. Mais on ne s'en pose plus sur son talent.
Très bon 16/20 | par Kjb |
Posté le 10 avril 2005 à 22 h 58 |
Ayant écouté cet album le plus objectivement possible, et ce malgré l'acharnement féroce des critiques, il faut quand même reconnaitre que l'originalité et la prise de risque ne sont pas les maîtres-mots chez les Strokes. En effet, on ne change pas une recette qui marche, et ce deuxième opus ressemble étrangement à "Is This It", sorti 2 ans plus tôt.
L'effet de surprise ne jouant plus et le revival rock ayant parcouru du chemin depuis ce temps, le groupe peut néanmoins compter sur la voix plaintive et hésitante de Julian Casablancas pour imposer le 'son Strokes'. Car même si "What Ever Happened ?" et surtout "Reptilia" s'avèrent être plutôt efficaces, la suite manque cruellement d'inventivité ("Automatic Stop", "12:51" et "The End Has No End" partagent une rythmique relativement similaire). A terme, les titres commencent donc à sentir le réchauffé, et pire, à devenir franchement ennuyeux.
Ni bon, ni mauvais, et c'est bien là le problème, "Room On Fire" est de ces albums bancals sitôt écoutés, sitôt expédiés ... Dommage.
L'effet de surprise ne jouant plus et le revival rock ayant parcouru du chemin depuis ce temps, le groupe peut néanmoins compter sur la voix plaintive et hésitante de Julian Casablancas pour imposer le 'son Strokes'. Car même si "What Ever Happened ?" et surtout "Reptilia" s'avèrent être plutôt efficaces, la suite manque cruellement d'inventivité ("Automatic Stop", "12:51" et "The End Has No End" partagent une rythmique relativement similaire). A terme, les titres commencent donc à sentir le réchauffé, et pire, à devenir franchement ennuyeux.
Ni bon, ni mauvais, et c'est bien là le problème, "Room On Fire" est de ces albums bancals sitôt écoutés, sitôt expédiés ... Dommage.
Moyen 10/20
Posté le 24 mai 2005 à 11 h 26 |
Les Strokes sont devenus à la mode pour avoir "relancé" le rock avec le très bon "Is This It", et livrent ici leurs deuxième album.
Premiére conclusion : soit c'est une erreur de parcours, soit toute l'inspiration est passée dans le premier album.
Le son est plutôt vieilli, et ils ne prennent là aucun risque. On trouve quelques titres très accrocheurs, dont la célèbre musique qui illustre une publicité ; mais ces titres se ressemblent tous. En attendant "12:51" et "The End Has No End", on se demande franchement si on n'est pas sur le même titre.
On se retrouve avec une pop très facile est un son grand public. On ne va pas leur jeter des pierres pour ça, mais au bout de quelques écoutes, les rythmiques accrocheuses lassent et on se dit que le disque est franchement dispensable.
Quand j'entend, que les Strokes sont l'esprit du rock new-yorkais, je me dis qu'ils sont bien loin de leurs illustres prédécesseurs.
Le disque n'est pas mauvais, mais ne laisse ni bonne ni franchement mauvaise impression. On l'oublie vite.
Il ne reste plus qu'à attendre le prochain album pour départager les deux solutions citées au début ; mais il se devra de redresser la barre pour ne pas enterrer les Strokes définitivement.
Premiére conclusion : soit c'est une erreur de parcours, soit toute l'inspiration est passée dans le premier album.
Le son est plutôt vieilli, et ils ne prennent là aucun risque. On trouve quelques titres très accrocheurs, dont la célèbre musique qui illustre une publicité ; mais ces titres se ressemblent tous. En attendant "12:51" et "The End Has No End", on se demande franchement si on n'est pas sur le même titre.
On se retrouve avec une pop très facile est un son grand public. On ne va pas leur jeter des pierres pour ça, mais au bout de quelques écoutes, les rythmiques accrocheuses lassent et on se dit que le disque est franchement dispensable.
Quand j'entend, que les Strokes sont l'esprit du rock new-yorkais, je me dis qu'ils sont bien loin de leurs illustres prédécesseurs.
Le disque n'est pas mauvais, mais ne laisse ni bonne ni franchement mauvaise impression. On l'oublie vite.
Il ne reste plus qu'à attendre le prochain album pour départager les deux solutions citées au début ; mais il se devra de redresser la barre pour ne pas enterrer les Strokes définitivement.
Insipide 7/20
Posté le 30 juillet 2005 à 00 h 13 |
Voici l'album de tous les défis et de toutes les attentes. On sait tous ô combien "Is This It" avait été une surprise, et ô combien il est difficile de réitérer une surprise. On sait tous, que cet album, qu'on veuille l'admettre ou non, est décisif pour tous ceux qui ont ressorti leurs guitares et leurs converses grâce à ce quintette venu du nord-est des USA. On sait tous qu'on n'est pas les seuls à attendre beaucoup de ce "Room On Fire".
Normal qu'on ait été impatients de l'entendre, cette confirmation ou cette non confirmation du talent inventif des Strokes. Prodige véritable ou coup de bol inattendu ?
"Is This It "est ce qu'il est, grâce au temps : les 5 types étant des purs inconnus avaient un temps infini devant eux pour composer, peaufiner, travailler les morceaux jusqu'au résultat attendu. Ils faisaient cela pour le plaisir. Pour "Room On Fire", les gueules d'ange avaient beaucoup d'espoirs sur leurs épaules, une pression raccourcissant leur possibilité de travailler comme ils le souhaitaient. Ils faisaient cela pour leur public. De plus, la fatigue s'était installée, atténuant fortement l'énergie qui faisait le génie de leur premier opus. A cela s'étaient ajoutés les multiples problèmes purement rock'n'roll –je vous laisse deviner lesquels. Dur dur ... Mais bon, le génie peut ressortir aussi dans l'urgence, dans la pression, dans la vitesse, dans le spleen. On ne pouvait donc rien prévoir –succès ou échec- avant la sortie de ladite galette.
6 octobre 2003 : ça y est, "Room On Fire" se trouve dans les commerces. A profusion. Le succès quantitatif est déjà assuré. Qu'en est-il qualitativement parlant ? ... Eh bien on peut affirmer une chose à haute voix : les Strokes ont vraiment une substantifique moëlle et ne sont pas qu'une attitude –même s'il y a beaucoup de ça dans le rock'n'roll . L'effet de surprise qui avait fait le succès de l'opus précédent est bien là. Tout comme les mélodies. Impossible de ne pas être directement séduit par les refrains accrocheurs de "The End Has No End" ou par l'aspect mélodiquement léché d'un "Reptilia".
Les cinq membres ne sont plus des gamins et ne sont pas ces fils dorés fainéants à souhait décrits par certains journalistes. "Room On Fire" sent le travail bien fait et les neurones en ébullition du quintette. The Strokes a voulu satisfaire ses écouteurs, et on le sent sur chaque seconde de l'album. Rien que pour ça, pour ce perfectionnisme gentillet, on attribuerait des milliers d'étoiles à cette composition et à ce groupe. L'album est impeccable, peut-être trop pour certains. C'est vrai que le rock est mieux à l'état brut, directement taillé dans le nerf et dans l'immédiat ; mais les Strokes ne nous avait-il pas prévenus, que leur but était de concilier à la fois musique d'archives et musique de 2010 ? Pas besoin de ne chercher en eux que l'agitation crasseuse d'un John Spencer ou d'un Lou Reed. Personnellement, je trouve le côté mélodique des New Yorkais très entraînant, redonnant au rock'n'roll une de ses caractéristiques originelles : faire danser ! Il ne faut pas oublier non plus que les Strokes –et Julian Casablancas tout particulièrement- ont des goûts et des influences qui ne se cantonnent pas qu'à des guitares acérées : la preuve est que le chanteur a découvert une artiste à l'opposée de cet univers : Regina Spektor.
Evidemment, "Room On Fire" vaudra moins qu'un "Is This It" dans nos cœurs, tout simplement parce qu'on s'attendait à quelque chose de bien venant de leur part. Les premiers albums ont très souvent des qualités supérieurs aux seconds, parce qu'ils représentent les artistes sans cafouillages. "Up To The Bracket" des Libertines vaut mieux pour les têtes de proue du groupe qu'un "Libertines" –plus urgent et plus libre- ; Jack White des Bandes Blanches préfère également sa première production au grandiose "Elephant".
Le talent est fixé, et à New York, tout comme à Paris, Londres ou Stockholm, la fièvre gagne en degrés. Le rock s'étale un peu plus, se retrouve dans les discothèques et en bande sonore dans des pubs internationales et dans les défilés des plus grands couturiers. Cette véritable liesse doit notamment remercier les Strokes qui ont été, malgré eux, les investigateurs de cet incendie. Et ils peuvent, avec ce "Room On Fire", porter cette couronne de feu dignement.
Normal qu'on ait été impatients de l'entendre, cette confirmation ou cette non confirmation du talent inventif des Strokes. Prodige véritable ou coup de bol inattendu ?
"Is This It "est ce qu'il est, grâce au temps : les 5 types étant des purs inconnus avaient un temps infini devant eux pour composer, peaufiner, travailler les morceaux jusqu'au résultat attendu. Ils faisaient cela pour le plaisir. Pour "Room On Fire", les gueules d'ange avaient beaucoup d'espoirs sur leurs épaules, une pression raccourcissant leur possibilité de travailler comme ils le souhaitaient. Ils faisaient cela pour leur public. De plus, la fatigue s'était installée, atténuant fortement l'énergie qui faisait le génie de leur premier opus. A cela s'étaient ajoutés les multiples problèmes purement rock'n'roll –je vous laisse deviner lesquels. Dur dur ... Mais bon, le génie peut ressortir aussi dans l'urgence, dans la pression, dans la vitesse, dans le spleen. On ne pouvait donc rien prévoir –succès ou échec- avant la sortie de ladite galette.
6 octobre 2003 : ça y est, "Room On Fire" se trouve dans les commerces. A profusion. Le succès quantitatif est déjà assuré. Qu'en est-il qualitativement parlant ? ... Eh bien on peut affirmer une chose à haute voix : les Strokes ont vraiment une substantifique moëlle et ne sont pas qu'une attitude –même s'il y a beaucoup de ça dans le rock'n'roll . L'effet de surprise qui avait fait le succès de l'opus précédent est bien là. Tout comme les mélodies. Impossible de ne pas être directement séduit par les refrains accrocheurs de "The End Has No End" ou par l'aspect mélodiquement léché d'un "Reptilia".
Les cinq membres ne sont plus des gamins et ne sont pas ces fils dorés fainéants à souhait décrits par certains journalistes. "Room On Fire" sent le travail bien fait et les neurones en ébullition du quintette. The Strokes a voulu satisfaire ses écouteurs, et on le sent sur chaque seconde de l'album. Rien que pour ça, pour ce perfectionnisme gentillet, on attribuerait des milliers d'étoiles à cette composition et à ce groupe. L'album est impeccable, peut-être trop pour certains. C'est vrai que le rock est mieux à l'état brut, directement taillé dans le nerf et dans l'immédiat ; mais les Strokes ne nous avait-il pas prévenus, que leur but était de concilier à la fois musique d'archives et musique de 2010 ? Pas besoin de ne chercher en eux que l'agitation crasseuse d'un John Spencer ou d'un Lou Reed. Personnellement, je trouve le côté mélodique des New Yorkais très entraînant, redonnant au rock'n'roll une de ses caractéristiques originelles : faire danser ! Il ne faut pas oublier non plus que les Strokes –et Julian Casablancas tout particulièrement- ont des goûts et des influences qui ne se cantonnent pas qu'à des guitares acérées : la preuve est que le chanteur a découvert une artiste à l'opposée de cet univers : Regina Spektor.
Evidemment, "Room On Fire" vaudra moins qu'un "Is This It" dans nos cœurs, tout simplement parce qu'on s'attendait à quelque chose de bien venant de leur part. Les premiers albums ont très souvent des qualités supérieurs aux seconds, parce qu'ils représentent les artistes sans cafouillages. "Up To The Bracket" des Libertines vaut mieux pour les têtes de proue du groupe qu'un "Libertines" –plus urgent et plus libre- ; Jack White des Bandes Blanches préfère également sa première production au grandiose "Elephant".
Le talent est fixé, et à New York, tout comme à Paris, Londres ou Stockholm, la fièvre gagne en degrés. Le rock s'étale un peu plus, se retrouve dans les discothèques et en bande sonore dans des pubs internationales et dans les défilés des plus grands couturiers. Cette véritable liesse doit notamment remercier les Strokes qui ont été, malgré eux, les investigateurs de cet incendie. Et ils peuvent, avec ce "Room On Fire", porter cette couronne de feu dignement.
Parfait 17/20
Posté le 06 septembre 2006 à 11 h 08 |
J'ai découvert The Strokes avec leur dernier album First Impressions Of Earth, je n'ai été ni emballé ni déçu. J'ai donc décidé d'écouter l'album précédent c'est à dire Room On Fire. Et là j'ai pris une claque phénoménale, le premier titre de l'album est d'une efficacité remarquable et nous plonge dans une atmosphère revival très agréable. Le reste de l'album reste dans le même ton, l'album est très homogène et ne faiblit pas au fur et à mesure que les plages s'enchaînent. L'album est certes court (35 min. environ pour 11 titres) mais pour ma part je ne m'en lasse pas et je le préfère même à First Impression Of Earth. Les titres qui sortent du lot sont pour moi: "What Ever Happened", "The End Has No End" et "Meet Me In The Bathroom".
Très bon 16/20
Posté le 23 septembre 2008 à 21 h 03 |
J'ai lu un jour que Robert Smith avait déclaré qu'il avait toujours aimé la musique, en particulier Bowie et Hendrix, mais que c'est en découvrant le punk, la musique de sa génération, qu'elle est devenue sa véritable obsession. C'est exactement ce qui m'est arrivé avec ce Room On Fire des Strokes.
Lorsqu'il est sorti en 2003, j'avais 15 ans. J'étais déjà extrêmement intéressé par la musique. Je traînais sur Xsilence, et je me délectais des disques de Bowie, des Stones, de Sonic Youth et de Cure et même GâtéChien ! Sous l'influence d'autres membres, je crachais sur les Strokes, les Libertines et cie sans même avoir écouté leurs disques. Un dimanche après-midi, je regardais MTV2. Et là, le clip de "Reptilia" est diffusé. Révélation, coup de foudre. Je tombe amoureux de ce morceau. Son intro à la basse, ses nappes de guitare, son solo décomplexé. C'était la première fois que j'écoutais du garage, mais en même temps, le son et la production de ce morceau me séduisent. Ca sonnait tellement nouveau à l'époque, tellement dans l'air du temps !!! Mais il y a surtout Julian Casablancas. Sa nonchalance, son look, sa voix me scotchent. Quelques jours après, je me procure ce CD qui constituera la bande son de mon adolescence, et du spleen qui va avec.
Je ne le savais pas encore mais à l'époque, Julian Casablancas traverse une période difficile. Le succès lui pèse, et est à l'origine de sa rupture avec sa petite amie de l'époque. Beaucoup ont trouvé que Room On Fire était une copie conforme de son prédécesseur. Mais selon moi, il n'en est rien. On est loin de la pop enjouée (mais néanmoins excellente) de Is This It. Les mélodies sont tristes, mélancoliques et les textes, qui traitent quasiment tous de l'amour sont assez désespérés. L'album s'ouvre sur l'écorché et tendu "What Ever Happened", où Julian Crie son mal être (I wanna be forgotten, and I don't wanna be reminded). Il est parfaitement acompagné par les guitares stridentes de Albert Hammond Jr et de Nick Valensi. "Reptilia" et sa formidable énergie lui succèdent. La construction du morceau et ses explosions de rage ont tourné en boucle sur mon lecteur Mini-Disc à l'époque. Le feu d'artifice continue avec mon morceau favori : "Automatic Stop". Le filtre sur la voix est plus prononcé qu'à l'accoutumée, et les couplets répétitifs sont envoûtants. Mais sur les refrains, les deux guitares s'entremêlent pour donner naissance à un concentré d'émotion, tandis que Julian se lamente et chante "I'm not your friend, I never was". Ces paroles m'ont longtemps hanté : à l'époque, je vivais me première véritable rupture amoureuse, et je n'arrivais pas à me faire à l'idée de ne plus être qu'un ami aux yeux de ma dulcinée...
"12 :51" détend l'atmosphère. Sa mélodie enjouée est indéniablement fraîche, la guitare du refrain et sa sonorité kitch sont amusantes. Un parfait single de pop décomplexée en somme. A peine ce titre achevé que retentit mon troisième énorme choc sur ce disque : "You Talk Way Too Much". Si le titre s'ouvre sur une mélodie ramassée, les couplets sont déchirants. Julian chante de sa voix désabusée sur cette mélopée. Le solo de guitare est particulièrement nostalgique et délicat. "Between Love and Hate" poursuit ce disque post-rupture. L'amoureux transi que j'étais a évidemment flashé sur ce morceau, au titre si évocateur. Les couplets expriment le rejet de l'être aimé après la déception, que ce soit au niveau du texte ou de l'intonation de la voix. Musicalement, la basse qui retentit brusquement donne de la richesse à ce morceau basique. Quant au refrain, "I never needed anybody", il me redonnait du courage à l'époque. "Meet Me In The Bathroom" est une chanson assez étrange. Au premier abord elle à l'air assez baclée. Mais après plusieurs écoutes, on se rend compte de sa richesse mélodique, en particulier sur son refrain attendrissant. En revanche, "Under Control" a été un coup de foudre immédiat. J'avais été séduit par son romantisme décomplexé, et une fois de plus, par ses entrelacs de guitare. On pourra répéter que les instrumentations des Strokes sont basiques. Moi, je persiste à croire que les parties de guitare sont extrêmement travaillées et mélodieuses.
Le titre qui succède est le tube évident de l'album : "The End Has No End", qui condense un peu tout ce qu'on a aimé depuis le début du disque. La richesse mélodique bien sûr, mais aussi l'alternance de passages calmes et bruyants, comme sur "Reptilia", et enfin, la guitare de "12 :51" pendant le refrain. Ce titre a eu tellement eu de succès qu'il avait été repris par une pub EDF à l'époque! Cela a d'ailleurs été la première fois que je m'interrogeais sur la frontière entre mainstream et rock indé, allant même jusqu'à avoir honte d'aimer ce tube !
Passons sur "The Way It Is", le seul morceau raté du disque, et hâtons nous d'écouter une dernière pépite : "I Can't Win". L'instrumentation est excellente : la basse rebondit et est entraînante, les arpèges de guitare des couplets sont très mélodieux, et contrastent avec le solo strident. Enfin, le chant de Julian, plus rapide qu'à l'accoutumée surprend et donne la bougeotte, jusqu'au refrain déchirant où il s'époumone "No I can't Win". Encore un texte qui parlait directement à mon cœur d'adolescent.
Certains ont eu la révélation avec Seventeen Seconds, d'autres avec Nevermind ou Mellon Collie And The Infinite Sadness. Je suis amoureux de ces disques moi aussi. Moi, c´est Room On Fire. Ca en jette moins, et pourtant je suis très heureux d'avoir vécu la sortie de ce disque, la folie qui a accompagné la vague garage rock du début des années 2000. Tous ces disques (Franz Ferdinand, Up The Bracket, Keep On Your Mean Side, Elephant en tête) m'évoquent mon adolescence, la difficulté de grandir, mais aussi le regard neuf sur la musique, l'émerveillement que l'on ressent à chaque fois que l'on découvre un mouvement musical. Mais Room On Fire aura toujours une saveur particulière. Ce disque d'un romantisme presque indécent, ses textes, ses mélodies ont accompagné mes premiers amours, mes premières souffrances. Il m'a aussi donné envie d'apprendre à jouer de la guitare (et ça, ça n'a pas de prix). Julian Casablancas et ses acolytes ont longtemps été mes idoles au lycée. J'adorais leur look, mais surtout, leur attitude et comment ils étaient considérés. Leur nonchalance, leur envie de faire de la musique sans aucune prétention m'ont fait découvrir la pop, alors que j'avais sauté les étapes en commençant mon éducation musicale par des disques complexes. Leur image de gosses de riche, moquée par les amateurs de rock et par leurs congénères me plaisait aussi beaucoup. J'étudiais dans un lycée privé-catho très favorisé, mais je me sentais différent: seul maghrébin, seul à ne pas aimer les boîtes et la house.... Ces souvenirs restent toujours très forts : je l'ai réécouté aujourd'hui pour la première fois depuis un bail, il m'a fait rater deux fois mon arrêt de métro.
Oublions la hype, oublions les clones qui se sont engouffrés dans la brèche. Apprécions ce disque comme il se doit. Un disque de pop nostalgique, sincère et romantique. En attendant un quatrième album digne de ses illustres prédécesseurs...
Lorsqu'il est sorti en 2003, j'avais 15 ans. J'étais déjà extrêmement intéressé par la musique. Je traînais sur Xsilence, et je me délectais des disques de Bowie, des Stones, de Sonic Youth et de Cure et même GâtéChien ! Sous l'influence d'autres membres, je crachais sur les Strokes, les Libertines et cie sans même avoir écouté leurs disques. Un dimanche après-midi, je regardais MTV2. Et là, le clip de "Reptilia" est diffusé. Révélation, coup de foudre. Je tombe amoureux de ce morceau. Son intro à la basse, ses nappes de guitare, son solo décomplexé. C'était la première fois que j'écoutais du garage, mais en même temps, le son et la production de ce morceau me séduisent. Ca sonnait tellement nouveau à l'époque, tellement dans l'air du temps !!! Mais il y a surtout Julian Casablancas. Sa nonchalance, son look, sa voix me scotchent. Quelques jours après, je me procure ce CD qui constituera la bande son de mon adolescence, et du spleen qui va avec.
Je ne le savais pas encore mais à l'époque, Julian Casablancas traverse une période difficile. Le succès lui pèse, et est à l'origine de sa rupture avec sa petite amie de l'époque. Beaucoup ont trouvé que Room On Fire était une copie conforme de son prédécesseur. Mais selon moi, il n'en est rien. On est loin de la pop enjouée (mais néanmoins excellente) de Is This It. Les mélodies sont tristes, mélancoliques et les textes, qui traitent quasiment tous de l'amour sont assez désespérés. L'album s'ouvre sur l'écorché et tendu "What Ever Happened", où Julian Crie son mal être (I wanna be forgotten, and I don't wanna be reminded). Il est parfaitement acompagné par les guitares stridentes de Albert Hammond Jr et de Nick Valensi. "Reptilia" et sa formidable énergie lui succèdent. La construction du morceau et ses explosions de rage ont tourné en boucle sur mon lecteur Mini-Disc à l'époque. Le feu d'artifice continue avec mon morceau favori : "Automatic Stop". Le filtre sur la voix est plus prononcé qu'à l'accoutumée, et les couplets répétitifs sont envoûtants. Mais sur les refrains, les deux guitares s'entremêlent pour donner naissance à un concentré d'émotion, tandis que Julian se lamente et chante "I'm not your friend, I never was". Ces paroles m'ont longtemps hanté : à l'époque, je vivais me première véritable rupture amoureuse, et je n'arrivais pas à me faire à l'idée de ne plus être qu'un ami aux yeux de ma dulcinée...
"12 :51" détend l'atmosphère. Sa mélodie enjouée est indéniablement fraîche, la guitare du refrain et sa sonorité kitch sont amusantes. Un parfait single de pop décomplexée en somme. A peine ce titre achevé que retentit mon troisième énorme choc sur ce disque : "You Talk Way Too Much". Si le titre s'ouvre sur une mélodie ramassée, les couplets sont déchirants. Julian chante de sa voix désabusée sur cette mélopée. Le solo de guitare est particulièrement nostalgique et délicat. "Between Love and Hate" poursuit ce disque post-rupture. L'amoureux transi que j'étais a évidemment flashé sur ce morceau, au titre si évocateur. Les couplets expriment le rejet de l'être aimé après la déception, que ce soit au niveau du texte ou de l'intonation de la voix. Musicalement, la basse qui retentit brusquement donne de la richesse à ce morceau basique. Quant au refrain, "I never needed anybody", il me redonnait du courage à l'époque. "Meet Me In The Bathroom" est une chanson assez étrange. Au premier abord elle à l'air assez baclée. Mais après plusieurs écoutes, on se rend compte de sa richesse mélodique, en particulier sur son refrain attendrissant. En revanche, "Under Control" a été un coup de foudre immédiat. J'avais été séduit par son romantisme décomplexé, et une fois de plus, par ses entrelacs de guitare. On pourra répéter que les instrumentations des Strokes sont basiques. Moi, je persiste à croire que les parties de guitare sont extrêmement travaillées et mélodieuses.
Le titre qui succède est le tube évident de l'album : "The End Has No End", qui condense un peu tout ce qu'on a aimé depuis le début du disque. La richesse mélodique bien sûr, mais aussi l'alternance de passages calmes et bruyants, comme sur "Reptilia", et enfin, la guitare de "12 :51" pendant le refrain. Ce titre a eu tellement eu de succès qu'il avait été repris par une pub EDF à l'époque! Cela a d'ailleurs été la première fois que je m'interrogeais sur la frontière entre mainstream et rock indé, allant même jusqu'à avoir honte d'aimer ce tube !
Passons sur "The Way It Is", le seul morceau raté du disque, et hâtons nous d'écouter une dernière pépite : "I Can't Win". L'instrumentation est excellente : la basse rebondit et est entraînante, les arpèges de guitare des couplets sont très mélodieux, et contrastent avec le solo strident. Enfin, le chant de Julian, plus rapide qu'à l'accoutumée surprend et donne la bougeotte, jusqu'au refrain déchirant où il s'époumone "No I can't Win". Encore un texte qui parlait directement à mon cœur d'adolescent.
Certains ont eu la révélation avec Seventeen Seconds, d'autres avec Nevermind ou Mellon Collie And The Infinite Sadness. Je suis amoureux de ces disques moi aussi. Moi, c´est Room On Fire. Ca en jette moins, et pourtant je suis très heureux d'avoir vécu la sortie de ce disque, la folie qui a accompagné la vague garage rock du début des années 2000. Tous ces disques (Franz Ferdinand, Up The Bracket, Keep On Your Mean Side, Elephant en tête) m'évoquent mon adolescence, la difficulté de grandir, mais aussi le regard neuf sur la musique, l'émerveillement que l'on ressent à chaque fois que l'on découvre un mouvement musical. Mais Room On Fire aura toujours une saveur particulière. Ce disque d'un romantisme presque indécent, ses textes, ses mélodies ont accompagné mes premiers amours, mes premières souffrances. Il m'a aussi donné envie d'apprendre à jouer de la guitare (et ça, ça n'a pas de prix). Julian Casablancas et ses acolytes ont longtemps été mes idoles au lycée. J'adorais leur look, mais surtout, leur attitude et comment ils étaient considérés. Leur nonchalance, leur envie de faire de la musique sans aucune prétention m'ont fait découvrir la pop, alors que j'avais sauté les étapes en commençant mon éducation musicale par des disques complexes. Leur image de gosses de riche, moquée par les amateurs de rock et par leurs congénères me plaisait aussi beaucoup. J'étudiais dans un lycée privé-catho très favorisé, mais je me sentais différent: seul maghrébin, seul à ne pas aimer les boîtes et la house.... Ces souvenirs restent toujours très forts : je l'ai réécouté aujourd'hui pour la première fois depuis un bail, il m'a fait rater deux fois mon arrêt de métro.
Oublions la hype, oublions les clones qui se sont engouffrés dans la brèche. Apprécions ce disque comme il se doit. Un disque de pop nostalgique, sincère et romantique. En attendant un quatrième album digne de ses illustres prédécesseurs...
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 14 mars 2009 à 20 h 33 |
Les sales (mais beaux) gosses du Rock n' Roll sont de retour !
Après avoir relancé la mode des Converses et du Perfecto avec leur 1er opus (Is This It, pochette ultra sexy censurée aux States), le gang new-yorkais retrouve le devant de la scène avec Room On Fire.
Mêlant pause aristo-punk et pop crade nonchalante, le combo de Julian Casablanca reprend les recettes initiales, les agrémentant toutefois d'un soupçon de mélancolie (ça sent la gueule de bois post premiers succès).
L'on ne s'y méprendra pas, les mélodies évidentes et le timbre rocailleux, sensuel de Julian font mouche, évoquant l'improbable croisée du Velvet Underground et des Beatles (comme en témoignent le single "12.51" et l'ouverture What Ever Happened).
Bien qu'éblouis par tant de talent nous ne manquerons pas de signaler l'inégalité de l'ensemble. 33 minutes et 11 morceaux n'empêchent pas la désagréable impression de remplissage. Il n'en reste pas moins que la planète rock leur a confié son destin. Qu'ils relèvent donc le challenge !
Seront-il capables de porter les couleurs du rock aussi haut que leurs illustres idoles ?
Après avoir relancé la mode des Converses et du Perfecto avec leur 1er opus (Is This It, pochette ultra sexy censurée aux States), le gang new-yorkais retrouve le devant de la scène avec Room On Fire.
Mêlant pause aristo-punk et pop crade nonchalante, le combo de Julian Casablanca reprend les recettes initiales, les agrémentant toutefois d'un soupçon de mélancolie (ça sent la gueule de bois post premiers succès).
L'on ne s'y méprendra pas, les mélodies évidentes et le timbre rocailleux, sensuel de Julian font mouche, évoquant l'improbable croisée du Velvet Underground et des Beatles (comme en témoignent le single "12.51" et l'ouverture What Ever Happened).
Bien qu'éblouis par tant de talent nous ne manquerons pas de signaler l'inégalité de l'ensemble. 33 minutes et 11 morceaux n'empêchent pas la désagréable impression de remplissage. Il n'en reste pas moins que la planète rock leur a confié son destin. Qu'ils relèvent donc le challenge !
Seront-il capables de porter les couleurs du rock aussi haut que leurs illustres idoles ?
Bon 15/20
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