The Strokes
Future Present Past |
Label :
Cult |
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Ce qui est bien quand on est fan irréductible des Strokes, c'est que même sans nouveau Strokes, on peut facilement trouver notre dose de Strokes.
En plus des nombreuses copies qui inondent le marché depuis le début du siècle, chaque membre du groupe livre régulièrement à boire et à manger. En triant les élucubrations de Juju et ses Voidz, on trouve de jolies pépites et la discographie d'Albert Hammond Jr est de plus en plus riche. Même Nick Valensi a sauté le pas avec CRX, projet sympathique à défaut d'être brillant. N'empêche, rien ne vaut le produit original - les puristes diront "rien ne vaut Television plutôt que les bébés rockeurs bourgeois" mais je leur dirais qu'au bout de quinze ans, il serait temps de sortir de nouveaux arguments.
Sorti à l'arrache et sans aucun effort de promo, Comedown Machine disait adieu au label RCA et semblait dire adieu tout court. À force de voir les cinq new-yorkais cracher dans la soupe, je m'étais fait une raison et écoutais ce chant de cygne foutraque avec un mélange de plaisir et de tristesse. La tragicomique "Call It Fate Call It Karma" enterrait mon adolescence avec suffisamment de panache pour ne pas laisser un goût amer. Alors que je venais de faire mon deuil, cet EP est venu brièvement raviver la flamme. Il n'est pas venu capitaliser sur le non-succès de l'album précédent ni annoncer la sortie d'un nouvel opus. Il est juste venu nous rappeler l'existence du groupe, une sorte de carte postale estivale où Julian aurait griffonné "coucou les fans, voilà ce qu'on a réussi à pondre, vous en faîtes ce que vous voulez".
Et si, comme moi, vous aimez chacun des cinq albums du groupe pour des raisons/émotions différentes, Future Present Past est un beau cadeau. Quinze ans de Strokes revisité en quinze minutes. Avec son rythme lancinant, "Drag Queen" convoque le rock faussement héroïque et gentiment bizarre du sous-estimé First Impressions of Earth tout en pompant joyeusement le riff de "Reptilia". Julian fait tout son possible pour en faire le moins possible jusqu'au dernier refrain où il s'explose ce qu'il lui reste de cordes vocales et transcende le tout. "Oblivius" est une bonne synthèse des explorations électro-rock des deux derniers albums et contient un solo de Bébert Junior à l'ancienne. Vous le mettez à la place de "Metabolism" et n'aurez plus rien à reprocher à Angles. Le plus vintage reste "Threat of Joy", qui a tout d'une outtake de Room on Fire : la mélodie faussement chaloupée, Julian vraiment blasé et un refrain sponsorisé par Converse qui contient tous les émois de ma jeunesse. Le remix final proposé par Fab est quand à lui tout à fait dispensable.
Alors qu'il soit une parenthèse ou un adieu, cet EP s'intègre drôlement bien dans la mythologie strokienne et, à défaut d'être la musique de demain ou d'aujourd'hui, il est un bon condensé de la musique d'avant-hier.
En plus des nombreuses copies qui inondent le marché depuis le début du siècle, chaque membre du groupe livre régulièrement à boire et à manger. En triant les élucubrations de Juju et ses Voidz, on trouve de jolies pépites et la discographie d'Albert Hammond Jr est de plus en plus riche. Même Nick Valensi a sauté le pas avec CRX, projet sympathique à défaut d'être brillant. N'empêche, rien ne vaut le produit original - les puristes diront "rien ne vaut Television plutôt que les bébés rockeurs bourgeois" mais je leur dirais qu'au bout de quinze ans, il serait temps de sortir de nouveaux arguments.
Sorti à l'arrache et sans aucun effort de promo, Comedown Machine disait adieu au label RCA et semblait dire adieu tout court. À force de voir les cinq new-yorkais cracher dans la soupe, je m'étais fait une raison et écoutais ce chant de cygne foutraque avec un mélange de plaisir et de tristesse. La tragicomique "Call It Fate Call It Karma" enterrait mon adolescence avec suffisamment de panache pour ne pas laisser un goût amer. Alors que je venais de faire mon deuil, cet EP est venu brièvement raviver la flamme. Il n'est pas venu capitaliser sur le non-succès de l'album précédent ni annoncer la sortie d'un nouvel opus. Il est juste venu nous rappeler l'existence du groupe, une sorte de carte postale estivale où Julian aurait griffonné "coucou les fans, voilà ce qu'on a réussi à pondre, vous en faîtes ce que vous voulez".
Et si, comme moi, vous aimez chacun des cinq albums du groupe pour des raisons/émotions différentes, Future Present Past est un beau cadeau. Quinze ans de Strokes revisité en quinze minutes. Avec son rythme lancinant, "Drag Queen" convoque le rock faussement héroïque et gentiment bizarre du sous-estimé First Impressions of Earth tout en pompant joyeusement le riff de "Reptilia". Julian fait tout son possible pour en faire le moins possible jusqu'au dernier refrain où il s'explose ce qu'il lui reste de cordes vocales et transcende le tout. "Oblivius" est une bonne synthèse des explorations électro-rock des deux derniers albums et contient un solo de Bébert Junior à l'ancienne. Vous le mettez à la place de "Metabolism" et n'aurez plus rien à reprocher à Angles. Le plus vintage reste "Threat of Joy", qui a tout d'une outtake de Room on Fire : la mélodie faussement chaloupée, Julian vraiment blasé et un refrain sponsorisé par Converse qui contient tous les émois de ma jeunesse. Le remix final proposé par Fab est quand à lui tout à fait dispensable.
Alors qu'il soit une parenthèse ou un adieu, cet EP s'intègre drôlement bien dans la mythologie strokienne et, à défaut d'être la musique de demain ou d'aujourd'hui, il est un bon condensé de la musique d'avant-hier.
Bon 15/20 | par Dylanesque |
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