Jean Louis Murat
Dolores |
Label :
Virgin |
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Ne connaissant pas sur le bout des doigts la discographie du bonhomme, deux images contradictoires de Jean Louis Murat me restent à l'esprit: celle du lover désenchanté limite variétoche des 80's ("Si Je Devais Manquer De Toi", "Sentiment Nouveau") et celle du rocker, sorte de Neil Young auvergnat sortant un disque par an depuis Le Moujik Et Sa Femme en 2002.
Dolores serait un peu entre les deux, vaguement trip-hop avec ses rythmiques purement 90's (mais ne vieillissant pas trop mal pour le coup) et plutôt rock dans l'attitude, les textes étant purement et simplement baudelairiens (le dernier titre "Réversibilité" emprunte ses paroles d'un poème de l'auteur des Fleurs Du Mal). Notre dandy doux et dur chante alors l'amour malheureux comme heureux, l'un parfois n'allant pas sans l'autre ("Aimer", "Le Baiser") et nous offre un disque aux couleurs automnales et aux ambiances sensuelles.
"Fort Alamo", qui ouvre l'album, présente un Jean-Louis Murat tout en crasse et en lose décontractée, cabossé mais relax à l'image de la chanson, tandis que "Dieu N'a Pas Trouvé Mieux", valse empoisonnée, est toute en élégance. "Perce Neige" reste le titre évoquant le plus l'Auvergne natale du chanteur, avec son lexique animal, terrien, et où l'on retrouve des mots que l'on avait oubliés depuis ses cours de français de Seconde L... "Le Train Bleu", "Brûle-Moi", "Le Môme Éternel" poursuivent cette voie suave, telle la voix de Murat, tout en sensualité et détachement, accentuant son côté lover maudit. Murat, d'ailleurs joue avec cette image dans "Margot": "pas de bruit sur la mort de Jean Louis - presque rien sur ses vertus d'Arlequin". Pas dénué d'humour donc et jusque là, très agréable à l'écoute.
Les choses se gâtent un peu à partir de "Saint Amant", avec son refrain pseudo groovy qui ressemble plus à un slogan publicitaire kitsch pour un fromage (d'Auvergne?) qu'à un véritable moment de sensualité divine. Dommage... "Aimer" est un peu lourd, pas mauvais, mais on retrouve un peu le côté variété qui déplait parfois chez le Jean Louis (mais à côté de tout ce qui l'a produit par la suite, il est rapidement excusé). "A Quoi Tu Rêves?" est adolescent et espiègle mais dénote un peu par rapport au reste. "Réversibilité" clôt l'album et permet d'offrir un beau moment de grâce poétique, celle que le chanteur tutoie souvent. Il magnifie ici le texte de Baudelaire avec des claviers discrets et une voix qui sert parfaitement le propos.
Dolores n'est par conséquent pas que "douleur", même si les paroles parfois l'illustrent bien. Jean-Louis Murat a apprivoisé celle-ci depuis bien longtemps et montre que l'on peut rester quand même cool et classe, malgré des états d'âmes saturniens...
Dolores serait un peu entre les deux, vaguement trip-hop avec ses rythmiques purement 90's (mais ne vieillissant pas trop mal pour le coup) et plutôt rock dans l'attitude, les textes étant purement et simplement baudelairiens (le dernier titre "Réversibilité" emprunte ses paroles d'un poème de l'auteur des Fleurs Du Mal). Notre dandy doux et dur chante alors l'amour malheureux comme heureux, l'un parfois n'allant pas sans l'autre ("Aimer", "Le Baiser") et nous offre un disque aux couleurs automnales et aux ambiances sensuelles.
"Fort Alamo", qui ouvre l'album, présente un Jean-Louis Murat tout en crasse et en lose décontractée, cabossé mais relax à l'image de la chanson, tandis que "Dieu N'a Pas Trouvé Mieux", valse empoisonnée, est toute en élégance. "Perce Neige" reste le titre évoquant le plus l'Auvergne natale du chanteur, avec son lexique animal, terrien, et où l'on retrouve des mots que l'on avait oubliés depuis ses cours de français de Seconde L... "Le Train Bleu", "Brûle-Moi", "Le Môme Éternel" poursuivent cette voie suave, telle la voix de Murat, tout en sensualité et détachement, accentuant son côté lover maudit. Murat, d'ailleurs joue avec cette image dans "Margot": "pas de bruit sur la mort de Jean Louis - presque rien sur ses vertus d'Arlequin". Pas dénué d'humour donc et jusque là, très agréable à l'écoute.
Les choses se gâtent un peu à partir de "Saint Amant", avec son refrain pseudo groovy qui ressemble plus à un slogan publicitaire kitsch pour un fromage (d'Auvergne?) qu'à un véritable moment de sensualité divine. Dommage... "Aimer" est un peu lourd, pas mauvais, mais on retrouve un peu le côté variété qui déplait parfois chez le Jean Louis (mais à côté de tout ce qui l'a produit par la suite, il est rapidement excusé). "A Quoi Tu Rêves?" est adolescent et espiègle mais dénote un peu par rapport au reste. "Réversibilité" clôt l'album et permet d'offrir un beau moment de grâce poétique, celle que le chanteur tutoie souvent. Il magnifie ici le texte de Baudelaire avec des claviers discrets et une voix qui sert parfaitement le propos.
Dolores n'est par conséquent pas que "douleur", même si les paroles parfois l'illustrent bien. Jean-Louis Murat a apprivoisé celle-ci depuis bien longtemps et montre que l'on peut rester quand même cool et classe, malgré des états d'âmes saturniens...
Très bon 16/20 | par Machete83 |
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