Jean Louis Murat
Tristan |
Label :
V2 |
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Depuis le choc de Mustango en 1999 et du double album live qui l'a suivi (le dernier en date d'ailleurs), Jean-Louis Murat s'amuse à toutes les expérimentations en sortant un ou deux albums par an, sans réel rapport entre eux, et malheureusement pas toujours convaincants non plus.
Tristan donne suite à Charles Et Léo sorti en automne 2007, qui remettait au goût du jour douze poèmes de Charles Baudelaire sur des musiques de Léo Ferré. Le résultat, assez fade, mêlait quelques rares curiosités plutôt bien foutues ("Avec ses vêtements...", "L'examen de minuit", "L'héautontimorouménos", "Madrigal triste"), à des titres très en dessous du reste, s'engouffrant dans des arrangements kitsch et rendant l'ensemble particulièrement désagréable. Ce nouvel opus sonne le glas d'une ère révolue. Comme son nom l'indique, cet album-concept développe sous dix titres l'épopée médiévale romantico-tragique de Tristan & Yseult. Petit chef-d'œuvre en son genre, évitant classieusement la grandiloquence, Tristan regorge de ces musiques qui marquent et accompagnent l'existence. Les textes varient entre poésie ("La Légende Dorée", "L'amour En Fuite", "Les Voyageurs Perdus") chère à l'Auvergnat, mais aussi simplicité désarmante ("L'hermine", "Tel Est Pris"), plus inhabituelle mais pas moins précieuse. La mélancolie côtoie avec force une lueur persistante : cette faible lumière que l'on appelle espoir.
Beaucoup moins électrique que sur les précédents opus (Taormina, Lilith), le son global de Tristan, riche et aérien, se révèle beaucoup plus calme et acoustique qu'à l'accoutumée, mixtionnant sans complexe toutes les influences revendiquées par Murat. La folk côtoie les claviers sur "Mousse Noire" et "Chante Bonheur", la guitare se fond dans la mandoline et le bouzouki sur "La Légende Dorée", le rock acoustique du méconnu "Parfum D'acacia Au Jardin" revient sur "Tel Est Pris". Le chanteur à la voix suave ne semble pas s'être désarçonné en s'occupant seul de l'enregistrement de tous les instruments (guitares, bouzouki, claviers, accordéon, basse, batterie, mandoline, saxophone). Si la discrètion des percussions, assez peu présentes, confère au disque des envolées extrêmes de douceur, elle n'en amènage pas pour autant une mollesse insipide comme ce fut le cas précédemment sur Charles Et Léo.
Rien de particulièrement neuf à l'horizon mais même si la surprise s'avère un peu compromise, les dix chapitres de Tristan méritent largement le terme ô combien galvaudé de petits chefs-d'oeuvre. Jean-Louis Murat culmine sans aucun doute au sommet de son art avec ce joyau : un indispensable.
Tristan donne suite à Charles Et Léo sorti en automne 2007, qui remettait au goût du jour douze poèmes de Charles Baudelaire sur des musiques de Léo Ferré. Le résultat, assez fade, mêlait quelques rares curiosités plutôt bien foutues ("Avec ses vêtements...", "L'examen de minuit", "L'héautontimorouménos", "Madrigal triste"), à des titres très en dessous du reste, s'engouffrant dans des arrangements kitsch et rendant l'ensemble particulièrement désagréable. Ce nouvel opus sonne le glas d'une ère révolue. Comme son nom l'indique, cet album-concept développe sous dix titres l'épopée médiévale romantico-tragique de Tristan & Yseult. Petit chef-d'œuvre en son genre, évitant classieusement la grandiloquence, Tristan regorge de ces musiques qui marquent et accompagnent l'existence. Les textes varient entre poésie ("La Légende Dorée", "L'amour En Fuite", "Les Voyageurs Perdus") chère à l'Auvergnat, mais aussi simplicité désarmante ("L'hermine", "Tel Est Pris"), plus inhabituelle mais pas moins précieuse. La mélancolie côtoie avec force une lueur persistante : cette faible lumière que l'on appelle espoir.
Beaucoup moins électrique que sur les précédents opus (Taormina, Lilith), le son global de Tristan, riche et aérien, se révèle beaucoup plus calme et acoustique qu'à l'accoutumée, mixtionnant sans complexe toutes les influences revendiquées par Murat. La folk côtoie les claviers sur "Mousse Noire" et "Chante Bonheur", la guitare se fond dans la mandoline et le bouzouki sur "La Légende Dorée", le rock acoustique du méconnu "Parfum D'acacia Au Jardin" revient sur "Tel Est Pris". Le chanteur à la voix suave ne semble pas s'être désarçonné en s'occupant seul de l'enregistrement de tous les instruments (guitares, bouzouki, claviers, accordéon, basse, batterie, mandoline, saxophone). Si la discrètion des percussions, assez peu présentes, confère au disque des envolées extrêmes de douceur, elle n'en amènage pas pour autant une mollesse insipide comme ce fut le cas précédemment sur Charles Et Léo.
Rien de particulièrement neuf à l'horizon mais même si la surprise s'avère un peu compromise, les dix chapitres de Tristan méritent largement le terme ô combien galvaudé de petits chefs-d'oeuvre. Jean-Louis Murat culmine sans aucun doute au sommet de son art avec ce joyau : un indispensable.
Excellent ! 18/20 | par Arno Mothra |
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