Diapsiquir
A.N.T.I. |
Label :
End All Life Productions |
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Réjouissons-nous, le fils bâtard du métal français, Toxic H., est de retour, encore plus déglingué, plus dérangé et plus dérangeant que jamais. Ancré dans un style toujours aussi atypique, ayant délaissé ses derniers tics black métal pour s'orienter vers un style plus hybride que je comparerais à un Stupeflip en descente d'héroïne, ou à la B.O. d'un film comme "Seul contre tous", son groupe Diapsiquir propose avec A.N.T.I. la production qui me semble la plus aboutie à ce jour.
Alors que les morceaux paraissent de plus en plus faits de tout et n'importe quoi, ("Ωlow", l'ouverture entre indus, fête foraine et baston de rue), il se dégage de l'ensemble une unicité qui pouvait parfois faire défaut à "Virus S.T.N.". De plus, le groupe a textuellement et spirituellement mûri : "En plein cliché, encapuché, moi j'y croyais et je le nommais : c'était Satan" ("Avant"), explore plus en avant une forme dévoyée de hip-hop ("Kmkz") telle que le pratique un groupe comme Le Cercle Makabre, ainsi que ses penchants pour le cinéma (accumulations de samples, brusques changements d'ambiances et de points de vue narratifs, instruments classiques).
Le résultat est surprenant car alors que musicalement, "A.N.T.I." est l'album le plus abordable de Diapsiquir, il est en revanche le plus dur idéologiquement, véritable apologie du vide, de la dépression et de la misère sociale. Chaque texte est une histoire d'égarement et de désillusion ("Fais-le", "Seul"), entre prises de drogues, prostitution et doigt d'honneur à une scène black métal bloquée dans ses clichés. Diapsiquir incarne une urbanité pisseuse, décrit la chambre capitonnée du junkie, ses abcès, ses croûtes, son pus. "Et maintenant, je vais tout seul, droit dans le mur".
Derrière tout ça, le Mal et ses portes paroles, énumérés dans le dernier titre "A.M.A.C.C." où sont scandés les crédits de chacune des compositions au milieu du processus d'écriture de l'album. Diapsiquir écrit sa légende, cultive l'art de se faire détester, jalouser et décrier, mais Toxic H. n'en a rien à foutre : il est malade et entend bien le faire savoir. "A.N.T.I" : interdit au moins de dix-huit ans.
Alors que les morceaux paraissent de plus en plus faits de tout et n'importe quoi, ("Ωlow", l'ouverture entre indus, fête foraine et baston de rue), il se dégage de l'ensemble une unicité qui pouvait parfois faire défaut à "Virus S.T.N.". De plus, le groupe a textuellement et spirituellement mûri : "En plein cliché, encapuché, moi j'y croyais et je le nommais : c'était Satan" ("Avant"), explore plus en avant une forme dévoyée de hip-hop ("Kmkz") telle que le pratique un groupe comme Le Cercle Makabre, ainsi que ses penchants pour le cinéma (accumulations de samples, brusques changements d'ambiances et de points de vue narratifs, instruments classiques).
Le résultat est surprenant car alors que musicalement, "A.N.T.I." est l'album le plus abordable de Diapsiquir, il est en revanche le plus dur idéologiquement, véritable apologie du vide, de la dépression et de la misère sociale. Chaque texte est une histoire d'égarement et de désillusion ("Fais-le", "Seul"), entre prises de drogues, prostitution et doigt d'honneur à une scène black métal bloquée dans ses clichés. Diapsiquir incarne une urbanité pisseuse, décrit la chambre capitonnée du junkie, ses abcès, ses croûtes, son pus. "Et maintenant, je vais tout seul, droit dans le mur".
Derrière tout ça, le Mal et ses portes paroles, énumérés dans le dernier titre "A.M.A.C.C." où sont scandés les crédits de chacune des compositions au milieu du processus d'écriture de l'album. Diapsiquir écrit sa légende, cultive l'art de se faire détester, jalouser et décrier, mais Toxic H. n'en a rien à foutre : il est malade et entend bien le faire savoir. "A.N.T.I" : interdit au moins de dix-huit ans.
Excellent ! 18/20 | par Arno Vice |
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