The The
Dusk |
Label :
Epic |
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Dusk, que ce soit clair est le dernier grand album de The The. Par "The The" à l'époque d'Infected j'aurais entendu Matt Johnson, mais il est désormais impossible de le placer seul à la tête du groupe tant la présence et l'influence de son récent collègue, nul autre que Johnny Marr, est devenue importante. Mind Bomb, déjà excellent, avait posé la première pierre de la collaboration de ces deux gus. Le présent album en est la consécration, précédant la séparation.
Dusk est de ces albums qui s'apprivoisent en de nombreuses écoutes. Les premières laissent apparaître un album énergique, intense, très acoustique en comparaison avec Mind Bomb illuminé par le tube évident "Dogs Of Lust" et la voix théâtrale de Johnson. On retient principalement la face A, les débuts allumés très émission télé-évangeliste de "True Happiness This Way Lies", les lignes d'harmonica du Marr (écouter "Dog of Lust et "Slow Motion Replay"). Et puis, le disque s'usant, on découvre peu à peu la face B. Toute en retenue (chose peu courante chez l'exubérant Matt Johnson), elle dévoile pudiquement ses longs passages instrumentaux. Le ton baisse, une trompette pointe parfois le bout de son nez doré, et l'oreille s'affine. Les paroles prennent peu à peu corps, ainsi le sens des textes. La solitude devient le thème de l'album. Et toute l'énergie déployée par le groupe de Johnson et Marr (David Palmer à la batterie et James Eller à la basse) ne devient qu'un cri lancé dans le vide, une tentative vaine d'attirer l'attention. Le titre "Helpline Operator" parle de lui-même. "Lung Shadows", à l'atmosphère lunaire, étale son spleen et voit Johnson répéter "Come closer to me. Come closer to me" jusqu'à l'inévitable conclusion. Un appel de plus, qui pourrait être destiné à l'opérateur de la helpline : "Save me [...] Why can't love ever touch my heart like fear does ?" La philosophie de Johnson se déploie pleinement dans la conclusion de l'album, "Lonely Planet", à travers des phrases comme : "If you can't change the world/Change yourself". L'album n'est pas un simple dévidoir de solitude où le dépressif se plongera pour ne jamais en ressortir. Loin d'être autiste, Johnson enjoint au contraire l'auditeur à se réveiller, à prendre sur lui pour combattre son isolement. En somme ; "The world's too big/And life's too short/To be alone". Tout est dit dans les dernières paroles du disque. Quand tout revient au silence, on a plus qu'à se lever, appeler ses potes et faire quelque chose de sa journée.
Dernière franche réussite, donc, pour The The. L'histoire d'un île déserte après le brûlot anticlérical de Mind BombLe groupe se séparera bientôt des guitares angéliques de Johnny Marr, qui après des années passées avec Morrissey n'avait pas son pareil pour faire contrepoids avec le mal-aise de Matt Johanson. On gardera donc précieusement ce dernier témoignage de la collaboration étrange de l'excentrique au crane rasé et du scintillant guitariste.
Dusk est de ces albums qui s'apprivoisent en de nombreuses écoutes. Les premières laissent apparaître un album énergique, intense, très acoustique en comparaison avec Mind Bomb illuminé par le tube évident "Dogs Of Lust" et la voix théâtrale de Johnson. On retient principalement la face A, les débuts allumés très émission télé-évangeliste de "True Happiness This Way Lies", les lignes d'harmonica du Marr (écouter "Dog of Lust et "Slow Motion Replay"). Et puis, le disque s'usant, on découvre peu à peu la face B. Toute en retenue (chose peu courante chez l'exubérant Matt Johnson), elle dévoile pudiquement ses longs passages instrumentaux. Le ton baisse, une trompette pointe parfois le bout de son nez doré, et l'oreille s'affine. Les paroles prennent peu à peu corps, ainsi le sens des textes. La solitude devient le thème de l'album. Et toute l'énergie déployée par le groupe de Johnson et Marr (David Palmer à la batterie et James Eller à la basse) ne devient qu'un cri lancé dans le vide, une tentative vaine d'attirer l'attention. Le titre "Helpline Operator" parle de lui-même. "Lung Shadows", à l'atmosphère lunaire, étale son spleen et voit Johnson répéter "Come closer to me. Come closer to me" jusqu'à l'inévitable conclusion. Un appel de plus, qui pourrait être destiné à l'opérateur de la helpline : "Save me [...] Why can't love ever touch my heart like fear does ?" La philosophie de Johnson se déploie pleinement dans la conclusion de l'album, "Lonely Planet", à travers des phrases comme : "If you can't change the world/Change yourself". L'album n'est pas un simple dévidoir de solitude où le dépressif se plongera pour ne jamais en ressortir. Loin d'être autiste, Johnson enjoint au contraire l'auditeur à se réveiller, à prendre sur lui pour combattre son isolement. En somme ; "The world's too big/And life's too short/To be alone". Tout est dit dans les dernières paroles du disque. Quand tout revient au silence, on a plus qu'à se lever, appeler ses potes et faire quelque chose de sa journée.
Dernière franche réussite, donc, pour The The. L'histoire d'un île déserte après le brûlot anticlérical de Mind BombLe groupe se séparera bientôt des guitares angéliques de Johnny Marr, qui après des années passées avec Morrissey n'avait pas son pareil pour faire contrepoids avec le mal-aise de Matt Johanson. On gardera donc précieusement ce dernier témoignage de la collaboration étrange de l'excentrique au crane rasé et du scintillant guitariste.
Excellent ! 18/20 | par X_Wazoo |
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