The The

Mind Bomb

Mind Bomb

 Label :     Some Bizarre 
 Sortie :    juin 1989 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

'To obtain maximum pleasure & effect from this album, please play VERY LOUD ! VERY LATE ! VERY ALONE... and with the lights VERY LOW !!!'.
Telles sont les recommandations (manuscrites) de Matt Johnson annotées sur le livret de ce disque paru en 1989. Il faut suivre ce conseil pour apprécier pleinement cet album. Mind Bomb est un disque intime, qui touche par sa grâce mystique. À écouter fort pour en savourer la production léchée et riche (tout en restant dépouillée malgré la multitude d'instruments), aux arrangements tantôt pop, tantôt quasi grégoriens (limite 'Chaussée aux Moines' meets Monty Pythons ! Cf "Armageddon Days Are Here (Again)"). A écouter tard et seul pour s'imprégner des ambiances sereines ("Kingdom Of Rain", sublime duo avec Sinead O'Connor).
1989 est l'année de la fameuse fatwah de l'Ayatollah Ruhollah Khomeini d'Iran qui exhorte au meurtre de Salman Rushdie pour ses blasphématoires "Versets Sataniques". L'intégrisme se radicalise. C'est la fin des années 80, décennie marquée par la superficialité et le matérialisme. Se profile déjà, en contre-poids à ces années vouées au vide spirituel, le renouveau du mysticisme et son versant le plus sournois qu'est le fanatisme religieux. Matt Johnson, à travers cet album, se livre à sa vision du sacré ("God doesn't belong to the yankee dollar, God doesn't plant bombs for Hezbollah, God doesn't even go to church, and God won't send us down to Allah to burn." in "Armageddon Days Are Here (Again)"). Idem sur "The Violence Of Truth" avec les 'God is evil, God is love, God is the force that possesses us ". "The Beat(en) Generation", sous une forme moins grandiloquente et plus pop-song, fait le triste constat d'une Generation X avant l'heure, renforçant la noirceur du tableau, du moins dans les thématiques abordées.
On notera la remarquée et remarquable présence de Johnny Marr dont les guitares cristallines ajoutent à la classe de la production du disque que résume bien l'art-work de la pochette : tout blanc avec la tête d'un Matt Johnson au regard halluciné et au crâne rasé, et au dos une colombe immaculée transpercée d'une lame de baïonnette. Beauté, pureté, cynisme, espoir, désespoir.


Parfait   17/20
par Fredvig


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